Chapitre 16

15 5 5
                                    

Chapitre 16 : L'Aube de Nouveaux Départs

Les derniers jours de vacances s'effilochaient, emportant avec eux la légèreté de l'été et laissant place à une réalité que j'avais longtemps repoussée. Dans dix jours, je devais reprendre le chemin de la faculté de médecine, un retour que je redoutais autant que je l'attendais. Le spectre des études inachevées planait au-dessus de moi, me rappelant chaque jour l'urgence de boucler cette dernière année, de finir ce que j'avais commencé avant pour entamer ma formation pratique à l'hôpital.

— Iris, il est temps d'y retourner, la voix d'Alex résonnait encore dans ma tête, douce mais ferme.

Chaque matin, il me parlait de l'importance de reprendre ma vie en main, de ne pas laisser le passé dicter mon avenir. Il savait combien ce retour à l'université me pesait, combien l'idée de retrouver ces couloirs sans les visages familiers de mes anciens camarades me paralysait. Tous mes amis avaient terminé le premier cycle de leurs études et commencé leur internat cette année. Ils avaient avancé, là où moi, je m'étais arrêtée, incapable de poursuivre après la mort de Mathieu. L'idée de retourner à la faculté en tant qu'étrangère, entourée de visages nouveaux, d'inconnus, me donnait l'impression de replonger dans un monde auquel je n'appartenais plus.

— Je suis là pour toi, tu le sais, n'est-ce pas ? avait murmuré Alex un soir, alors que nous étions allongés côte à côte, l'obscurité de la chambre enveloppant nos pensées silencieuses. Sa main avait trouvé la mienne, serrant doucement mes doigts froids. Tu n'es pas seule, Iris.

Je n'avais répondu qu'avec un faible sourire, mes mots m'abandonnant comme ils le faisaient souvent ces derniers temps. Il voulait que je sente sa présence, même en son absence. Il voulait m'assurer que je n'étais pas aussi seule que je le pensais, mais la réalité était différente. Malgré sa tendresse, une partie de moi restait emprisonnée dans un isolement que même lui ne pouvait briser.

Les jours passèrent avec une lenteur exaspérante, chaque minute alourdissant un peu plus l'angoisse qui pesait sur mes épaules. Puis, les cinq jours s'écoulèrent, et le matin tant redouté arriva enfin. Alex devait retourner à l'hôpital, et moi, je devais me rendre à l'université pour me réinscrire. La simple pensée de franchir à nouveau les portes de cette faculté me donnait le vertige.

Ce matin-là, Alex se montra encore plus attentif que d'habitude. Il m'aida à choisir ma tenue, cherchant à me distraire de mes pensées sombres, et me prépara un petit déjeuner que je n'avais pas la force de savourer.

— Prête pour le grand jour ? demanda-t-il en m'offrant un sourire encourageant alors que je buvais distraitement mon café.

Je hochai la tête, malgré le nœud qui se formait dans ma gorge. « Prête » n'était pas le mot que j'aurais choisi, mais il n'était plus temps de reculer. La seule option qui me restait était d'affronter ce qui m'attendait, une étape à la fois.

Nous montâmes en voiture, et Alex prit la route en direction de l'université. Le trajet se déroula en silence, un silence lourd, chargé d'appréhensions que ni l'un ni l'autre n'osait briser. Je regardais par la fenêtre, les yeux perdus dans le paysage urbain qui défilait, sans vraiment le voir. Mes pensées étaient ailleurs, déjà à la faculté, déjà dans ces couloirs qui me semblaient si distants.

— Tu te souviens de la première fois que tu as mis les pieds à l'université ? demanda soudain Alex, brisant le silence de manière inattendue.

Je tournai la tête vers lui, surprise par sa question.
— Oui... répondis-je doucement, me laissant emporter par les souvenirs. J'étais tellement nerveuse ce jour-là. Je n'arrêtais pas de me demander si j'étais à ma place. Si je serais capable de suivre le rythme.

Do I have the right ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant