Chapitre 1 : L'Annonce
Le réveil fut brutal, une fois de plus. Mon cœur battait à tout rompre, ébranlé par les échos terrifiants de mon cauchemar. Les scènes de sang et de douleur me hantaient, indélébiles, transformant chaque nuit en un rituel macabre auquel je ne pouvais échapper. J'avais cessé de compter combien de fois ce scénario se répétait. C'était devenu ma nouvelle réalité nocturne, une souffrance perpétuelle.
Avec une lenteur douloureuse, je levai la main vers la fenêtre, espérant capturer un fragment de lumière à travers le verre. La chaleur douce des rayons caressa mon visage, mais dès qu'elle atteignit ma poitrine, l'illusion de réconfort s'évapora, laissant place à une froideur glaciale. Tentant de me rassurer, je posai ma main sur mon cœur, cette partie de moi qui battait encore, preuve fragile que je continuais à exister.
Je sortis du lit avec difficulté, chaque mouvement lourd et pesant, comme si le poids de ma tristesse ralentissait le temps lui-même. Le sol froid sous mes pieds me fit frissonner. Je me dirigeai vers la salle de bain, évitant soigneusement mon reflet dans le miroir. J'avais peur de ce que je pourrais y voir, de la personne que j'étais devenue. La peur était devenue ma compagne constante, une terreur sourde que je n'arrivais pas à affronter.
Je m'immergeai dans la baignoire, espérant que l'eau chaude m'apporterait un répit. L'étreinte fugace de la chaleur m'offrit un bref instant d'illusion. Mais bientôt, la sensation de froid revint, rendant l'air encore plus lourd. Une pensée désespérée traversa mon esprit : me plonger sous l'eau pour échapper à cette souffrance. La douleur était si intense qu'elle en devenait suffocante. Mais, à bout de souffle, je sortis la tête de l'eau, cherchant désespérément l'air. Incapable de supporter plus longtemps cette sensation étouffante, je quittai la baignoire.
Enroulée dans une de mes robes noires, symbole de ma tristesse, je descendis lentement vers la cuisine, attirée par les voix de mes parents. Les escaliers semblaient interminables, chaque marche un fardeau supplémentaire. Dès que j'arrivai devant la porte de la cuisine, je regrettai d'avoir quitté ma chambre.
— Mais Mark, comment veux-tu lui annoncer cela ? La voix de ma mère, empreinte de désespoir, résonnait comme une plainte. Elle ne va pas le supporter. Tu vois bien dans quel état elle est. Cela va l'anéantir.
— Je sais que ce sera difficile pour elle, mais c'est pour son bien, répondit mon père d'une voix étrangement douce, presque méconnaissable.
— Mais...
— Cela fait plus d'un an qu'elle est dans cet état et rien n'a changé, continua-t-il plus doucement. Si elle ne veut pas reprendre sa vie en main, nous allons l'y forcer. Je sais que ce ne sera pas facile au début, mais elle finira par s'y habituer, j'en suis sûr. Alors, ne t'en fais pas.
— D'accord, céda ma mère, visiblement peu convaincue. Je vais lui en parler, car je sais que toi, tu risques de t'énerver et cela pourrait empirer les choses.
Ils parlaient de moi, et cela m'effrayait. L'angoisse de découvrir ce qu'ils avaient prévu me paralysait. Mon père, toujours si distant et cruel, n'avait jamais voulu mon bien. L'idée de ne pas être sa véritable fille m'avait souvent traversé l'esprit, et maintenant plus que jamais. Fuir ne ferait que retarder l'inévitable confrontation. Alors, je pris une grande inspiration et franchis la porte.
Ma mère fut la première à me remarquer. Son regard oscillait entre inquiétude et surprise. Mon père, en revanche, resta impassible, fidèle à sa froideur habituelle. J'avais cessé d'espérer qu'il montre un quelconque signe d'humanité.
Je m'avançai lentement pour m'asseoir en face de ma mère, les jambes tremblantes, menaçant de céder sous moi. Une fois assise, elle prit mes mains dans les siennes, son sourire tendre essayant de réconforter mon cœur lourd.
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Do I have the right ?
Romantizm« Je sais qu'avec le temps, tu finiras par l'aimer. » « Non, je ne le crois pas. » « Comment peux-tu en être aussi sûre ? » « C'est simple : parce que je sais que je n'en ai pas le droit. » Iris, parviendra-t-elle à laisser derrière elle les o...