Chapitre 5 : Une Étreinte du Passé
Le lendemain matin, je me levai de bonne heure, fidèle à mes habitudes. Après m'être préparée avec soin, je descendis pour partager le petit-déjeuner avec mes parents dans un silence devenu familier. Ce fut ma mère qui rompit ce silence, comme souvent :
— Ma chérie, ne penses-tu pas qu'il serait temps pour toi de reprendre tes études ? Tu as manqué une année entière, et maintenant que tu te sens mieux, je pense qu'il serait bon pour toi de recommencer.
— Oui, tu as raison, maman, répondis-je avec un sourire nostalgique. Les études me manquent énormément, mais l'idée de retourner à l'université sans Matthieu m'effraie encore un peu.
Le petit-déjeuner achevé, je pris mon sac, fis la bise à ma mère, et quittai la maison. J'avais besoin de prendre l'air, de m'offrir un moment de légèreté après tant de réflexion. Au centre commercial, je me perdis parmi les boutiques, admirant les vêtements qui semblaient tous plus charmants les uns que les autres. Je finis par choisir une robe blanche à fleurs, tombant juste au-dessus des genoux, des sandales blanches à talons compensés, et un sac rose pâle assorti aux motifs floraux de la robe. À la sortie, il était déjà 11 h 30, et une légère faim commençait à se faire sentir après cette matinée de shopping.
Je décidai de me faire plaisir en m'arrêtant dans un restaurant voisin. Après quelques minutes de recherche, je me rappelai d'un petit établissement où Matthieu et moi avions souvent déjeuné. Ce lieu, empreint de souvenirs et de douceur, me semblait parfait. Sans hésiter, je m'y dirigeai, le cœur un peu serré par l'émotion.
En arrivant, les souvenirs me submergèrent, et une vague de douleur monta en moi. Je n'avais pas anticipé l'intensité de l'émotion que cet endroit pouvait provoquer.
À l'entrée, je fus accueillie par le vieil homme qui nous recevait toujours avec chaleur. Son regard, empreint de nostalgie et d'une subtile inquiétude, se posa sur moi.
— Bonjour, mon enfant. Cela fait bien longtemps que je ne t'ai pas vue avec ton fiancé. J'espère que tout va bien.
Ses mots, chargés de souvenirs et de douceur, résonnèrent douloureusement en moi. Les larmes montèrent malgré moi, et je parvins à murmurer :
— Je vais bien, mais... Matthieu nous a quittés.
Mes larmes coulèrent, emportées par une douleur que je ne pouvais contenir. Le vieil homme, visiblement touché, me regarda avec une tristesse sincère.
— Je suis désolé, mon enfant. Pardonne-moi pour avoir ravivé ta douleur. Viens t'asseoir, je vais te ramener un verre d'eau.
Je m'installai à une table dans la salle presque vide. Le vieil homme revint avec un verre d'eau que je bus d'un trait, essayant de calmer les vagues d'émotions qui me submergeaient.
Une fois mes émotions un peu calmées, le vieil homme me demanda :
— Que souhaites-tu manger, mon enfant ? Du poisson, comme d'habitude ?
— Oui, comme d'habitude, répondis-je en essuyant mes larmes.
Il s'éloigna vers la cuisine, me laissant seule avec mes pensées. Le temps semblait suspendu, chaque instant imprégné des souvenirs de Matthieu.
Quelques minutes plus tard, le vieil homme revint avec un plateau soigneusement dressé. Il déposa le plat devant moi avec un sourire bienveillant, avant de se retirer discrètement. Le poisson grillé devant moi me ramena aux innombrables déjeuners partagés avec Matthieu. Pourtant, malgré la perfection du plat, les souvenir de Matthieu pesait si lourd sur mon cœur que mon appétit s'était évanoui. Le poisson, jadis un de mes plats favoris, me semblait désormais insipide face à la mélancolie qui m'envahissait.
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Do I have the right ?
Romance« Je sais qu'avec le temps, tu finiras par l'aimer. » « Non, je ne le crois pas. » « Comment peux-tu en être aussi sûre ? » « C'est simple : parce que je sais que je n'en ai pas le droit. » Iris, parviendra-t-elle à laisser derrière elle les o...