Chapitre 6

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Chapitre 6 : La Nécessité du Choix

Les jours s'écoulaient, marqués par une routine qui me pesait de plus en plus. Mes rendez-vous réguliers avec Alex, ces moments d'évasion loin de la maison, m'avaient permis de découvrir un homme profondément bon. Chaque rencontre révélait davantage de sa gentillesse, de sa patience, et de son dévouement. Il était évident qu'Alex nourrissait pour moi des sentiments sincères, mais malgré cela, mon cœur refusait de s'ouvrir à lui d'une manière qui dépasserait l'amitié. L'amour, ce territoire autrefois familier, m'était devenu étranger, tant il était encore peuplé des souvenirs de Matthieu.

Alex, conscient de la situation, ne m'avait jamais pressée. Ses gestes délicats, ses paroles rassurantes, tout en lui montrait qu'il acceptait cette distance que je maintenais, espérant néanmoins qu'avec le temps, un amour véritable pourrait éclore entre nous. Mais au fond de moi, je savais que même l'éternité ne suffirait pas. Mon cœur appartenait encore à Matthieu, et je ne pouvais offrir à Alex ce que je n'avais plus.

À la maison, l'atmosphère se faisait de plus en plus oppressante. Mon père, autrefois une figure d'autorité respectée, s'était transformé en un tyran silencieux. Son comportement devenait chaque jour plus insupportable, sa présence, plus écrasante. Même ma chambre, autrefois un refuge, ne m'offrait plus le réconfort d'autrefois. Je me sentais étrangère dans ma propre maison, et je ne comprenais pas comment ma mère parvenait à supporter cette tyrannie sans jamais protester.

Un dimanche, Alex et moi avions prévu une sortie. C'était l'une de ces journées que j'attendais avec impatience, une occasion de quitter cette maison étouffante, ne serait-ce que pour quelques heures. J'étais presque prête à partir lorsque la voix froide de mon père retentit dans le couloir.

— Iris, où vas-tu ?

Je me retournai, surprise par le ton sec de sa question.

— Je sors avec Alex, répondis-je, tentant de rester calme.

Son visage se durcit instantanément.

— Tu n'iras nulle part. Tu restes ici, ordonna-t-il d'une voix glaciale.

L'interdiction me frappa comme une claque. Pourquoi m'empêchait-il de voir Alex alors qu'il avait été celui qui avait insisté pour que je le rencontre en premier lieu ?

— Je ne comprends pas, père. Vous avez voulu que je rencontre Alex, et maintenant vous m'en empêchez. Que voulez-vous vraiment ? demandai-je, tentant de contenir la montée d'émotion en moi.

— Ce que je veux, c'est que tu te maries avec lui, pas simplement que tu sortes avec lui, répondit-il, sa voix coupant comme une lame. Si tu ne veux pas être sa femme, tu ne le verras plus. C'est clair ?

Ces mots, si durs, me brisèrent. Comment pouvait-il parler ainsi ? Les larmes montèrent à mes yeux, mais je les contins.

— Que voulez-vous, père ? J'ai dit que je ne pourrais jamais aimer quelqu'un d'autre que Matthieu. Vous avez insisté pour que je voie Alex, et maintenant vous me l'interdisez. C'est injuste, déclarai-je, ma voix tremblante d'émotion.

— Arrête de tourner autour du pot, rétorqua-t-il d'une voix implacable. Tu savais très bien ce que je voulais depuis le début. Te marier avec lui, pas simplement être son amie.

Silencieuse, le cœur serré, je me détournai de lui et montai dans ma chambre, la colère et la douleur se mêlant en moi. Comment cet homme pouvait-il être mon père alors qu'il semblait si incapable de comprendre ce que je ressentais, ce que je vivais ? Je m'assis sur le bord de mon lit, laissant enfin les larmes couler librement. Mes épaules s'affaissèrent sous le poids de l'injustice, et je me demandai comment j'allais pouvoir continuer ainsi.

Do I have the right ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant