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Je me retrouvais donc seule à l'heure du diner, je n'avais pas eu envie de cuisiner et avait finalement renoncer à manger quoi que ce soit. Je m'installais devant la télé en attendant le retour de Louis qui je l'espérais n'allait pas tarder, j'étais presque persuadée que j'allais encore une fois me coucher seule ce soir. D'un côté cela ne me dérangeais absolument pas, j'aurais toute la place pour moi seule, je n'aurais pas à m'endormir au son de ses ronflements et surtout je n'aurais pas à repousser ses avances pour ce qu'il appelait "une nuit de folie" et que je surnommais mentalement "dix minutes d'enfer".

Il avait été mon premier et unique partenaire sexuel donc je n'avais pas vraiment de point de comparaison mais j'étais sure qu'il pourrait être qualifié de mauvais coup... ou bien je me disais que c'était simplement moi qui avais un problème. Je n'avais jamais eu de plaisir avec lui pendant l'acte. J'y arrivais seulement de temps en temps quand il me touchait avec ses doigts au bout d'un très long moment et s'il ne me prenait pas pour le joystick de sa manette de console... Toutes ces fois sans plaisir j'avais appris à feindre l'extase et il y avait toujours cru, comme à notre première fois catastrophique, douloureuse et pas plus longue qu'une minute ou j'avais mentis en disant que c'était bon alors que je pensais clairement que le sexe ca craignait.
Le mensonge était donc devenue ma spécialité envers lui et je m'en voulais mais je préférais cela plutôt que de lui briser le cœur.

Mon téléphone vibra quand je me décidais finalement à aller me coucher sans lui.

"J'ai trop bu. Pas en état de conduire, je dors chez Steve. Désolé bébé, je t'aime."

"Ok" fut ma seule réponse. Il savait que je n'aimais pas ca. Il me faisait des crises de jalousies monstrueuse dès que je passais une après-midi avec Laura mais lui se permettait de découcher sans aucun scrupule.

Je n'étais pas jalouse, loin de la, je me mettais même parfois à espérer qu'il me trompe pour avoir une raison valide de partir et de me dire qu'il ne serait pas seul après tout. Mais je savais que ce n'étais pas le cas.

"M'en veux pas bébé."

Je ne répondis pas, il détestait cela, mon silence était la meilleure des armes contre lui. Je mis donc mon téléphone en silencieux après avoir réglé mon alarme et le déposa sur ma table de chevet.

J'arrivais au boulot le lendemain sans avoir croiser Louis chez nous. Il aurait dû passer se changer avant d'aller lui-même bosser mais il n'était toujours pas arriver quand j'étais partie.
J'allais déposer mes affaires dans mon casier à la salle de repos quand je croisais Laura qui allait en sortir.

- Tu m'en veux ? lui demandais-je avant même de la saluer.

- Tu sais bien que non, répondit-elle en m'enlaçant.

- Je suis désolée, m'excusais-je tout de même.

- Lilas y a pas de mal, sourit-elle. On mange ensemble ce midi ? proposa-t-elle.

- J'aurais bien voulu mais je vais à la boutique à côté me chercher une paire de chaussures pour aller avec ma robe.

- Demain alors ?

J'acceptais avec plaisir avant de déposer mes affaires et d'aller m'atterrer en rayon.

Je travaillais dans une grande enseigne de vêtements, j'aimais la diversité et le fait de ne jamais me retrouver au même poste, j'alternais chaque jours entre les différents rayons, la remise ou la caisse et je ne m'ennuyais que très rarement. J'avais pu trouver ce poste grâce au père de Louis qui connaissait le directeur du magasin. Je savais que quelques employées pensaient que je ne méritais pas d'être là, que c'était du piston et que je n'avais aucune expérience mais je leur avais prouvé par mon travail que je méritais tout autant ma place qu'elles.
Je m'occupais du rayon hommes aujourd'hui et je profitais que le magasin soit encore fermé pour remettre les vêtements en place sur les portants.

La matinée passa relativement vite, les clients étaient nombreux et je n'avais pas soufflé une minute depuis ma prise de poste alors ma pause déjeuner arriva avec soulagement. Notre zone commerciale ne fermait pas pendant le midi alors pour que tout les employés puissent déjeuner on avait seulement une demi heure de pause.

J'avais décidé de renoncer à nouveau à manger car je n'avais rien apporté, cela faisait maintenant depuis la veille au midi chez mes parents que je n'avais rien avalé mais je ne m'en préoccupais pas. Un ou deux kilos de moins ne me ferait pas de mal.

Je me rendis donc dans la boutique de chaussures à quelques mètres de là après avoir déjà perdu dix minutes à parler avec une collègue qui était dans la salle de repos au moment ou j'étais venue chercher ma carte bleue.

Je partis directement au rayon qui m'intéressait afin de chercher une paire susceptible de me plaire. Je perdis à nouveau dix minutes en cherchant en vain ma taille dans plusieurs paires que j'appréciais. Une des vendeuses qui passait par la été aller en arrière boutique pour vérifier pour moi mais il n'y avait rien non plus. Je décidais donc d'abandonner pour aujourd'hui et de retourner au travail.

- Excuser moi mademoiselle, m'interpella un étranger au rayon homme.

- Oui ? demandais-je interrompant ma marche vers la sortie et en le regardant.

Je restais figée un moment en me rendant compte que c'était l'inconnu de la poste. Lui par contre n'avait pas l'air de m'avoir remarqué. Mais en même temps pourquoi voudrait-il se souvenir de moi, on devait chacun croiser des centaines de personnes par jour et je n'avais rien de remarquable.

InfidèleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant