Infidèle

6.1

Le retour chez moi fut difficile, le trajet avait été passer à penser à Calvin jusqu'à ce que j'arrive. Je découvris Louis et Steve avachit sur le canapé à jouer à la console. Les deux hommes m'avaient vivement ignoré et je ne m'étais pas gênée pour faire de même.

Voir les cartons de pizzas vide trainer sur la table basse en compagnie de bouteilles de bières vides m'irrita mais je préférais partir m'isoler dans notre chambre plutôt que de commencer une dispute devant Steve qui ne se gênerait pas pour s'en mêler et me trouvait tout les défaits du monde.

Louis me rejoignit au lit vers vingt trois heures, je m'étais couchée à nouveau sans manger pour éviter de les croiser en allant à la cuisine et je le regrettais maintenant. J'avais tenté de m'endormir mais entre les cris des deux hommes devant la télé, mon ventre qui grondait et mes pensées obnubilé par Calvin le sommeil était impossible à trouver.

Mon fiancé se cala contre mon dos et entoura ma taille de son bras, je fis semblant de dormir refusant toute interaction avec lui, je savais que si je commençais à lui reprocher quoi que ce soit cela partirait en dispute et je n'en avais pas envie ce soir.

Je commençais finalement à sombrer dans le sommeil quand je sentis la mains de mon fiancé lentement remonter vers ma poitrine. Je lui retirais aussitôt.

- Qu'est-ce qui te prend ?! m'énervais-je en me retournant vers lui.

- J'ai envie de toi, ça fait une éternité qu'on a rien fait.

- Et tu penses vraiment que ce soir est le bon moment ? En me réveillant après que t'es passé la soirée avec ton pote ? Si t'es en manque utilise ta main ! cinglais-je.

- Je préfère la tienne, répliqua-t-il.

Je le frappais au torse tandis qu'il riait. Je préférais ne pas répliquer cela n'en valait pas la peine. On se coucha donc finalement dos à dos et je m'endormis en pensant au mercredi qui allait je l'espérais arriver rapidement.

Lundi et mardi passèrent tellement lentement que j'avais eu l'impression que des semaines c'étaient passées. Le lundi avait été rythmé par des disputes multiples avec Louis, cela avait commencé dès le réveil, avait continué le soir en rentrant du boulot et on s'était couché de la même façon. Il avait bien tenté d'arranger les choses mais je n'arrivais pas à me calmer, le stress que je ressentais pour le déjeuner avec Calvin se répercutait sur ma colère contre mon fiancé et il avait abandonné tout effort après m'avoir traité de je cite "névrosée dépressive jamais contente".

J'avais appelé Laura le soir avant que Louis ne rentre pour lui raconter tout ce qu'elle voulait savoir. L'interrogatoire était complet et je ne pouvais pas en placer une si ce que je voulais dire ne concerné pas Calvin. Elle était beaucoup plus excitée que moi et n'avait visiblement aucune pitié pour Louis tandis que la culpabilité me rongeais, m'empêchait de manger et me rendait malade.

Le mardi n'avait pas été très différent excepté le fait que les disputes avec Louis avait été remplacé par le traitement du silence. Je ne lui adressais plus la parole et il faisait de même. Ce n'était pas la première fois que l'on agissait ainsi et je savais qu'il craquerait le premier.

J'avais eu l'envie à plusieurs reprises d'envoyer un message à Calvin et de tout annulé. J'avais bien trop peur de ce qui se passerait si j'acceptais d'y aller alors j'avais envoyé des messages à Laura à la place et les menaces de morts de sa part tombaient les unes après les autres quand j'avais le malheur de lui dire que je devrais annulé. Je ne faisais absolument rien de mal répétait-t-elle à chaque message. Ce n'était pourtant pas mon ressentis et je n'en dormis pas de la nuit.

La dispute par le silence continuait toujours avec Louis, ni l'un ni l'autre n'avait décidé de céder le premier. Malheureusement pour lui j'étais très rancunière et je pouvais continuer comme ceci pendant un long moment.

A dix heure moins le quart je commençais à me préparer, j'aurais dû selon les conseils de Laura m'habiller sexy, sortir les talons et me maquiller plus qu'à mon habitude mais je n'avais évidemment suivis aucun de ses conseils. Je restais donc aussi naturel que les fois où il m'avait vu.

A dix heure trente j'étais en route avant d'avoir hésité encore longuement. Par chance il n'y avait personne sur la route et je me retrouvais pile à l'heure sur le parking. Trouver une place en revanche c'était révélé mission impossible et m'avait fait perdre une dizaine de minutes mais le pire était à venir, je devais retrouver Calvin parmi des centaines de voitures. Je savais que la meilleure choses à faire était de l'appeler mais j'avais des nœuds à l'estomac rien qu'à l'idée d'y penser.

Je me décidais enfin à composer son numéro après une longue hésitation, j'avais maintenant vingt minutes de retard.
Chaque bip du téléphone me donnait la nausée mais il répondit heureusement après le deuxième.

- Calvin, répondit-il simplement.

- Euh... c'est... c'est Lilas, bégayais-je.

- Lilas-Rose, l'entendis-je répondre et j'étais sûre qu'il souriait. Si vous m'annoncez maintenant que vous annulez je serais déçu puisque je vous attends.

- Je suis là, depuis vingt minutes en fait, avouais-je.

- Et vous m'appelez seulement maintenant ? me reprocha-t-il.

- J'ai tournée dix minutes pour une place... et j'ai hésité dix autres.

- Je vois. Je vous attends devant ma voiture ça vous va ? Je suis dans l'allée C3.

- J'arrive, répondis-je avant de raccrocher au plus vite.

A chaque pas que je faisais je me disais qu'il était encore temps de faire demi-tour et tout oublier, reprendre ma vie ou mes pensées ne seraient pas sans cesse dirigé par un homme que je ne connaissais pas encore très bien.

Puis je le vis adossé à sa voiture me souriant et toutes mes idées s'évanouir, plus question de faire demi-tour et plus question de l'oublier, surtout pas l'oublier...