Infidèle

3.1

Je rentrais chez moi aux alentours de dix huit heure trente, j'étais encore la première à arriver chez nous, Louis ayant plus de trajet que moi se retrouvait souvent coincée dans les bouchons du soir.

Je commençais à préparer le repas, je ne ferais plus la même erreur deux fois, puis partie prendre une douche pendant que mon plat était au four. J'en profitais pour repenser à cette journée improbable. Quels étaient les chances pour que je revois cet homme qui m'avait fait me sentir bien quelques minutes simplement en me tenant une porte et en me souriant ? Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi je ne pouvais pas me le sortir de la tête, il était certes charmant et avait un physique avantageux mais ce n'était pas le premier que je croisais au magasin. Ça devait simplement être le costume, un homme bien habillée me faisait toujours plus d'effet qu'un homme avec une tenue négligé.

- Bébé ? entendis-je Louis m'appeler à travers la porte ce qui interrompit aussitôt mes pensées.

Je me dépêchais de finir avant de sortir de sous la douche, me sécher et de rapidement enfiler un pyjama.

Mon fiancé m'attendait adossé au mur en face de la porte avec un bouquet de fleurs entre les mains qu'il me tendit quand je sortis.

Il déposa un léger baiser sur mes lèvres quand je pris le bouquet.

- Je suis vraiment désolé pour hier. Je ne voulais pas risquer de conduire et je ne voulais pas te demander de venir me chercher.

- C'est bon Louis ça va, répondis-je simplement.

Je partis dans la cuisine pour m'occuper des fleurs. Je n'étais même pas surprise ou attendri par son geste, il m'offrait des fleurs simplement après une dispute ou bien quand il savait qu'il était en tord dans une situation de tension. Les fleurs étaient devenus synonymes d'excuse et non de plaisir ou d'amour venant de lui alors je ne m'extasiais plus devant ses bouquets.

Je soupirais devant la composition et Louis ne manqua pas de le remarquer.

- Qu'est-ce qu'il y a bébé ? demanda-t-il en entourant ma taille de ses bras

- Il y a des Lys, lui fis-je constater.

- Et alors ?

- Je n'arrête pas de te dire que leur odeur me rend malade.

- Il y en avait dans tout les bouquets je n'y peux rien. Tu as qu'à les enlever.

Je préférais ne pas lui répondre, sachant qu'il achetait toujours ses bouquets dans un supermarché cela ne m'étonnait pas qu'il n'ait pas de choix. J'avais été chanceuse aujourd'hui car il n'avait pas oublié d'enlever le prix généralement collé au plastique.

Une fois mes fleurs dans l'eau et le vase à sa place habituel sur la table basse du salon, je m'attelais à mettre le couvert et finir le repas pendant que Louis regardait la télé sans jamais me proposer son aide.

- C'est prêt, dis-je enfin en m'asseyant.

Il fit l'effort de me rejoindre aussitôt sans me faire attendre.

- C'est quoi ? demanda-t-il en inspectant son assiette.

- Ce qu'on aurait dû manger hier.

Je voyais bien à sa tête qu'il n'avait pas l'air réjouis mais on c'était mis d'accord en emménageant ensemble qu'il n'y aurait jamais de viande chez nous. Je ne l'empêchais jamais de manger ce qu'il voulait en dehors de notre appartement et il acceptait de se contraindre à mon régime alimentaire à l'intérieur. Cette condition que j'avais posé avant d'accepter de vivre ensemble ne l'avait pas déranger au début mais au fil des mois cela était devenu plus compliqué pour lui. Mais il mangeait ce qu'il voulait tout les midis, je travaillais tout les weekends donc il était également libre ces midis la, on était souvent invités chez ses parents ou les miens et il avait aussi trouvé une alternative en m'invitant au restaurant une fois par semaine. Tout ceci limitais ces repas végétariens à pas plus de quatre ou cinq par semaine alors je ne pensais pas qu'il avait de quoi se plaindre.

Je me réveillais tôt le lendemain pour aller travailler tandis que Louis dormait et qu'il allait sûrement en profiter pour faire une grasse matinée.

Je devais à nouveau faire l'ouverture et ne pouvais pas me permettre d'arriver en retard alors je partis en avance en laissant à Louis un mot lui signifiant que je travaillais jusqu'à dix huit heures et qu'il y avait de quoi préparer le diner pour ce soir.

J'espérais voir un miracle et rentrer avec le diner déjà préparer et mon fiancé m'attendant devant une table mise avec chandelles et pourquoi pas également un énorme bouquet de rose rouges d'un vrai fleuriste plutôt que du supermarché. Je savais que je me faisais du mal à rêver de chose comme celle-ci car je finissais toujours déçue en arrivant chez moi mais l'espoir me faisait tenir un peu plus.