7.2

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- Allô ? répondit-il dès la seconde sonnerie comme s'il était surpris.

- C'est... c'est moi. Lilas, précisais-je inutilement.

- Maman ! s'exclama-t-il. Attends calme-toi, je suis en réunion.

- Oh je vois... menteur, lançais-je alors que je devinais ce qu'il voulait faire.

Je l'entendis s'excuser auprès de quelqu'un et dire qu'il revenait dans un instant. J'attendais patiemment, heureuse du petit répit auquel j'avais le droit.

- Je t'écoute, personne ne peut m'entendre maintenant, m'expliqua-t-il.

- Il... il n'y a rien à raconter, hésitais-je. Je ne sais pas pourquoi tu voulais que je t'appelle.

- Pourquoi te sentais-tu obligée de me le préciser ?

- Je préfère te prévenir c'est tout, que tu ne t'attendes pas à quelque chose de super. La déception sera moins grande comme ça.

- Tu penses que je vais te sauter dessus dès que je vais te voir ?

- Euh... bah oui, avouais-je.

Je l'entendis rire légèrement ce qui me vexa.

- Aussi tentant que ce soit, j'aimerais d'abord qu'on apprenne un peu plus à se connaitre, à nous apprivoiser, expliqua-t-il. Le sexe n'est pas tout ce dont j'ai envie, je ne suis pas le héros de tes romans sans cœur et accès sur la chose. J'ai envie de sorties et de tendresse, avoua-t-il ensuite.

Je me sentais complètement idiote à présent. Pour moi la relation qu'il voulait entretenir était purement sexuel mais savoir le contraire me rassura tout en me stressant, je deviendrais vite ennuyeuse pour lui, j'en étais persuadée.

- Lilas-Rose tu es toujours là ? demanda-t-il alors que je ne répondais plus.

- Non, dis-je ce qui le fit à nouveau rire.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? m'interrogea-t-il sentant bien que quelque chose n'allait pas.

- Rien, lui assurais-je, je me sens bête c'est tout.

- Tu ne l'es pas, on en a pas parlé longuement, ça pouvais prêter à confusion. Et pour ce qui est de l'expérience je compte bien y remédier.

Je pouvais le sentir sourire à travers ses derniers mots et je me sentis rougir immédiatement. Des papillons dansaient également dans mon ventre ce qui me fit sourire à mon tour.

- D'accord, répondis-je simplement.

- Rassurée ?

- Oui, retournes à ta réunion.

- Je préférerais te parler, avoua-t-il. On se voir la semaine prochaine ?

J'acquiesçais puis il me promit qu'il me donnerait une date au plus vite avant de finalement devoir raccrocher.

J'allais enfin appeler Laura quand Louis rentra plus tôt qu'à son habitude. Il m'embrassa comme à chaque fois avant de s'installer à côté de moi sur le canapé. Je lui demanda comment c'était passé sa journée et pourquoi il était rentré si tôt. Il m'expliqua qu'il n'avait pas eu beaucoup de boulot et me demanda à son tour ce que j'avais fait de ma journée. Je lui mentis en lui disant que j'avais fais un tour en ville et fait un peu de ménage.

- T'as pas fait la vaisselle, me reprocha-t-il après être partit se servir à boire dans la cuisine.

- C'est ton tour, répliquais-je.

- T'as pas bosser tu aurais pu le faire.

- Tu n'as pas bossé du weekend et ce n'est pas pour autant que tu l'as faite !

- Pas besoin de t'énerver, je constatais c'est tout.

- Evidemment, tu constates toujours le négatif, grommelais-je.

- Aller bébé excuse moi, je la ferais plus tard. Ce soir je t'emmène au restau.

- Lequel ? demandais-je en me doutant déjà de la réponse.

- Comme d'hab.

- Donc je vais encore manger une salade toute simple pendant que tu auras un choix monstre ? Tu ne veux pas m'emmener dans un restaurant végé pour une fois ? proposais-je.

- Surement pas ! Si on sort c'est pour que je puisse manger de la viande.

- Laisse tomber. Invite ton super pote Steve, je sors pas ce soir.

- Putain ! Mais quel mouche t'as piqué pour que tu sois aussi chiante en ce moment ?! s'énerva-t-il.

- Si tu faisais un peu plus d'effort avec moi je ne serais pas aussi chiante comme tu dis ! criai-je à mon tour.

- Je fais suffisamment d'effort avec ta bouffe pour lapins !

- T'es vraiment con ! Tu m'énerves.

- Et qu'est-ce que tu vas faire contre ça ? Me quitter peut-être ?!

- Me tente pas Louis, répliquais-je prête à le faire cette fois-ci.

- Tu oublies vite tes paroles, commenta-t-il.

- Comment ça ?

Il commença alors à me citer ce que je lui avais dit plus de trois ans auparavant.

- "Je ne te quitterais jamais Louis, je te dois ma vie et je ne pourrais jamais l'oublier." Tu l'as oublier ça ? demanda-t-il. Tu serais probablement déjà enterrée si je n'étais pas arrivé dans ta vie, me rappela-t-il, tu n'es rien sans moi et tu le sais, tu as un boulot grâce à mon père, tu t'en es sortie avec ce boulot ne l'oublies pas ça non plus.

Mes larmes coulèrent aussitôt, je n'arrivais pas à croire qu'il puisse me le rappeler maintenant pour m'éviter de le quitter. Il savait que cela fonctionnerait, que je me sentirais bien trop redevable envers lui pour le laisser tomber maintenant. Même si je n'étais plus heureuse je savais que cela me retiendrait toujours à lui et il le savait aussi. Je n'arrivais moi-même pas à l'expliquer, je ne pouvais pas revenir au point ou j'en étais avant de le rencontrer et j'avais peur qu'en le quittant c'est ce qui arriverait. Je ne voulais pas me retrouver seule. Et être malheureuse avec Louis plutôt que dépressive au point de vouloir en finir avec la vie était préférable...

InfidèleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant