Chapitre 2

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Ce chapitre contient du harcèlement, de l'abus physique & moral et de la maltraitance

L'évaluation s'était bien passée, et pour une fois, je pouvais être fier de moi. En marchant dans la cour de récréation pour aller manger, je me sentais plus léger, libéré de cette pression constante qui pesait sur mes épaules. Mais tout s'effondra soudainement. Je sentis une poussée brutale dans mon dos qui me projeta dans un coin reculé du lycée, derrière les bâtiments, un endroit où personne ne passait et où seules les rumeurs circulaient.

Deux garçons me plaquèrent violemment contre le mur, m'immobilisant avec une force que je ne pouvais contrer. Sylvain, leur leader, se tenait devant moi, frottant ses mains d'un air menaçant. Il s'approcha de mon visage, un sourire cruel aux lèvres.

« Bah alors, le gay, comment on se retrouve ? »

Mon estomac se noua. J'avais beau essayer de me débattre, les deux garçons me tenaient fermement, leurs poignes serrées sur mes bras. Je me sentais impuissant, piégé. Sylvain attrapa mon visage d'une main ferme, m'obligeant à le regarder droit dans les yeux. Ce que je vis dans son regard me glaça le sang : du dégoût, de la haine, et cette pitié déguisée qui m'humiliait encore plus.

« C'est quoi ton problème, hein ? T'es vraiment une honte. »

Je voulais crier, hurler, mais aucun son ne sortait de ma gorge. Mon cœur battait à tout rompre, tandis que ma respiration devenait irrégulière. Le mur derrière moi me semblait froid, impassible, comme si ce lieu maudit absorbait toute ma force, tout espoir de m'en sortir.

« T'as cru qu'on savait pas ? T'as cru que ça allait rester secret ? » lança Sylvain, son ton devenant plus menaçant à chaque mot.

Je savais exactement de quoi il parlait. Mon secret, ce que je tentais de cacher depuis des mois, semblait à présent exposé comme une plaie ouverte, un sujet de moquerie pour ceux qui prenaient plaisir à me voir souffrir. Mes pensées se tournèrent vers Alexandre. Est-ce que quelqu'un les avait vus, lui et moi ? Est-ce que tout allait s'effondrer ?

Sylvain esquissa un sourire narquois, et avant que je ne puisse réagir, il m'asséna un coup de poing dans le ventre. La douleur me plia en deux, mais les deux garçons me redressèrent aussitôt, me tenant plus fort encore. Je suffoquais, l'air me manquait.

« Alors, t'as rien à dire, le gay ? »

Le mot, ce mot si lourd de mépris, résonnait dans ma tête. Je me sentais réduit, piétiné. Les rires moqueurs des garçons amplifiaient l'horreur de la situation. Une rage sourde montait en moi, mélangée à la terreur. Je savais que je ne pourrais rien dire. Que pourrais-je dire qui changerait quoi que ce soit ? Ils étaient plus nombreux, plus forts, et j'étais seul. J'ai toujours été seul.

« Tu vas appeler ton petit prince charmant ? » se moqua Sylvain, sa voix dégoulinant de mépris.

« Laisse-le hors de ça, » grognai-je, en tentant de me dégager. Mais mes bras étaient tenus fermement, mes mouvements réduits à néant.

Sylvain sourit, un sourire cruel qui révélait toute sa satisfaction. Je voulais juste protéger mon petit ami, il ne fallait pas qu'il soit lui aussi harceler.

« Oh, mais bien sûr... Tout ce qu'il aura, c'est de perdre ses amis quand ils apprendront qui il est vraiment. Qu'il est avec un gars comme toi. »

Le rire de Sylvain et de ses acolytes résonna dans le petit coin sombre où ils m'avaient traîné. Je sentais la colère bouillonner en moi. Si seulement je pouvais lui éclater la gueule ! Juste un coup, mais je savais que ça ne ferait qu'empirer les choses.

Moi-même [TERMINÉ + EN CORRECTION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant