■● Ce chapitre contient de la violence, abus physique, moral et sexuel ainsi que le meurtre. ●■
Je courais aussi vite que mes jambes blessées me le permettaient, chaque pas douloureux, mais l'adrénaline et la peur me poussaient à continuer. À mes côtés, Alexandre restait vigilant, prêt à me rattraper au moindre faux mouvement. La panique me faisait trébucher, mais il me saisit fermement avant que je ne tombe.
« Ça va aller ? » demanda-t-il, l'inquiétude évidente dans sa voix.
« Oui, mais on n'a pas le temps, » répondis-je, essoufflé et pressé.
Il était déjà vingt-deux heures, et je savais qu'il fallait la retrouver rapidement.
En arrivant devant le lycée, deux ruelles s'ouvraient devant nous, sombres et inquiétantes. Le silence pesant de la nuit enveloppait les lieux, rendant l'atmosphère encore plus oppressante. Je sentais mon cœur battre de plus en plus fort, la peur dévorant mes pensées. Allions-nous devoir nous séparer ? Rien que l'idée me glaçait le sang. Je croisai le regard d'Alexandre, et je vis qu'il partageait la même appréhension.
« Allons d'abord à gauche, » proposa-t-il, d'un ton décidé.
Je hochai la tête, incapable de parler, et le suivis en boitant légèrement. La ruelle était sombre, à peine éclairée par de vieux lampadaires clignotants. Chaque bruit, chaque ombre semblait nous épier, alimentant mon anxiété déjà à son comble. Je tremblais, non seulement à cause du froid de la nuit, mais aussi à cause de l'angoisse qui me serrait la poitrine. Alexandre, sentant mon malaise, prit doucement ma main dans la sienne. Ce simple geste, bien que léger, m'apporta un peu de réconfort.
« On va la retrouver, » murmura-t-il doucement, ses yeux essayant de capter mon regard pour m'apaiser.
Je serrai sa main en retour, mais l'inquiétude pour Suzie me rongeait de l'intérieur. Chaque seconde passée à la chercher me paraissait une éternité. Le silence devenait insupportable, et je craignais de ce que nous pourrions découvrir au bout de cette ruelle.
« Suzie ! » criai-je, la voix tremblante, espérant une réponse.
Mon appel se perdit dans l'obscurité. Seul l'écho me répondit.
Le choc me coupa le souffle lorsque je fus plaqué contre le mur, ma respiration devenant chaotique sous l'emprise de la peur. Je vis Alexandre, immobilisé, un couteau pointé contre sa gorge. Son regard, empli d'effroi et d'une colère contenue, croisa le mien, mais je ne pouvais rien faire. Mes forces, déjà amoindries, ne suffisaient pas pour me libérer de la poigne ferme qui m'immobilisait.
Soudain, une voix familière perça l'obscurité.
« Eh bien, vous voilà. On vous croyait en retard, » dit Léon en allumant une lampe torche.
Mon propre frère se tenait là, un air de pitié méprisante sur le visage.
« Léon... » soufflai-je, incapable de cacher ma terreur et ma surprise.
Il claqua des doigts, ordonnant aux hommes qui nous tenaient d'agir. « Occupez-vous de lui, ramenez-moi mon ex-frère, » lança-t-il d'un ton glacial.
« Ex-frère ?! Tu te fous de moi ? » répondis-je, la rage montante malgré ma vulnérabilité.
« Je ne te considère plus comme de la famille, » répliqua-t-il froidement. « Tout comme père et mère. »
Les mots me frappèrent comme des coups. Je tremblais, mais j'avais à peine le temps de protester qu'il poursuivit avec un venin palpable.
« Tu veux revoir notre chère sœur ou pas ? »
VOUS LISEZ
Moi-même [TERMINÉ + EN CORRECTION]
Fiksi UmumLéon, Mark et leur petite sœur formaient une fratrie soudée, mais sous une pression écrasante. À 20 ans, Léon, l'aîné, brillait dans ses études de médecine, prêt à suivre les attentes imposées par leurs parents stricts et fortunés. Il devait incarne...