♦ Ce chapitre contient du tabac ♦
La nuit tombait doucement, le ciel se teintait d'orange et de pourpre tandis que le soleil disparaissait à l'horizon. Je me trouvais sur la terrasse de l'appartement de Clément, installé confortablement sur le balcon du cinquième étage. Le vent léger caressait mon visage, mais mon esprit était ailleurs, embourbé dans un tourbillon de pensées sombres. Sur la table, un paquet de cigarettes attirait mon attention. Clément fumait ? Je me souvenais avoir entendu que ça pouvait aider à calmer les nerfs, même si c'était dégueulasse au début.
Sans réfléchir, j'en piquai une et tentai de l'allumer avec le briquet. Une fois la cigarette allumée, la fumée âcre brûla immédiatement ma gorge. Je me mis à tousser violemment, mon corps rejetant cette sensation étrangère et désagréable. Clément accourut dès qu'il m'entendit.
« Eh, ça va pas ou quoi ? Faut pas fumer, mec ! » s'exclama-t-il en me relevant.
« Je me demande bien à qui appartiennent ces cigarettes, alors. » rétorquai-je en ricanant.
« Ouais, mais toi t'es en mauvais état. »
« Laisse... ça me fait du bien... »
« Non, je ne te laisserai pas sombrer dans cette addiction comme je l'ai fait avant. »
Il arracha la cigarette allumée de ma main et l'écrasa dans le cendrier avant de me forcer à m'asseoir sur le canapé du salon. J'étais à la fois soulagé et frustré. La fumée avait brûlé ma gorge, mais elle m'avait aussi procuré une étrange forme de détente, un répit temporaire à tout ce qui me rongeait. J'avais envie de recommencer.
« Je vais prendre ma douche. Pas de conneries, d'accord ? Tu n'y touches plus. »
J'hochai faiblement la tête, mais dès qu'il quitta la pièce, je me précipitai sur une autre cigarette. J'allumai la nouvelle sans hésiter. Cette fois, c'était un peu moins désagréable, et la tension accumulée commençait à s'effriter. La fumée semblait emporter avec elle le stress et l'angoisse, m'offrant un moment de répit, aussi artificiel soit-il. Je savais que c'était mauvais pour moi, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. À chaque bouffée, les traumatismes devenaient moins lourds, les émotions moins envahissantes.
Quand Clément revint de sa douche, je n'avais pas vu le temps passer. Il me surprit avec une autre cigarette à la main, et avant même que je ne réagisse, il l'arracha de mes doigts et l'éteignit brutalement. Un accès de toux violente me prit, comme si mon corps se rebellait contre ce que je lui imposais.
« Mec ! C'est ta combientième, là ? »
« J'sais pas... sûrement la cinquième. »
« Stop. Arrête-toi là. Si tu continues, tu vas jamais pouvoir t'en sortir. »
« Ça m'aide à me détendre... à oublier ce stress constant. »
« Je sais, mais c'est pas la solution. C'est tout sauf la solution. » Il me regarda avec insistance. « Je suis là, Mark. Utilise-moi, parle-moi, mais pas ces merdes. Putain, je vais devoir planquer ce paquet pour éviter que tu t'intoxiques encore plus. »
« Tu devrais te dire ça aussi, non ? » lançai-je en guise de provocation.
« Ta gueule. » répondit-il, mais un sourire étira ses lèvres, et je ne pus m'empêcher de rire.
Il éclata de rire à son tour, puis il ramassa le paquet de cigarettes et l'emporta avec lui.
Je reportai mon attention sur les derniers rayons du soleil qui s'effaçaient derrière l'horizon. La douceur du moment me ramena à mes pensées : Alexandre. Il me manquait terriblement. J'aurais voulu le contacter, lui parler, lui dire tout ce que je ressentais. J'hésitais à demander à Clément si je pouvais utiliser un de ses écrans pour essayer de le joindre. Mais je savais que, tôt ou tard, il me faudrait oser. Tant pis, il était temps de tenter quelque chose.
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Moi-même [TERMINÉ + EN CORRECTION]
Ficción GeneralLéon, Mark et leur petite sœur formaient une fratrie soudée, mais sous une pression écrasante. À 20 ans, Léon, l'aîné, brillait dans ses études de médecine, prêt à suivre les attentes imposées par leurs parents stricts et fortunés. Il devait incarne...