« Alexandre... »
Il fixait le sol, comme s'il cherchait ses mots, ses mains tremblantes presque imperceptiblement. Mon cœur battait à un rythme effréné, une tempête d'émotions tourbillonnant en moi. Je voulais parler, dire quelque chose, mais aucun mot ne semblait suffisant pour exprimer tout ce que je ressentais à cet instant.
Finalement, il leva les yeux et s'approcha doucement. Ses mains trouvèrent les miennes avec une hésitation timide, et ce simple contact fit naître en moi un flot de souvenirs, de moments partagés, d'espoirs tus.
« Mark... si on part d'ici, loin de ta famille, il n'y aura plus de problèmes, n'est-ce pas ? » Sa voix tremblait, presque un murmure.
Je secouai légèrement la tête.
« Ils pourront toujours me retrouver... »
« Oui, mais pas tout de suite. Ça nous donnerait quelques mois. Quelques mois de paix, quelques mois à être toi-même... » Il marqua une pause, cherchant mes yeux. « Quelques mois avec moi ? »
Ses paroles percèrent ma carapace, brisant la digue que je m'étais imposée depuis trop longtemps. Les larmes montèrent sans que je puisse les retenir. Ce n'étaient pas des larmes de tristesse, non. C'était un soulagement, une lueur d'espoir dans un océan de désespoir.
Je reniflai, essayant de rassembler mes pensées, de comprendre ce que tout cela signifiait vraiment. Alexandre me proposait de fuir, de laisser tout derrière moi. Ma famille, mes erreurs, cette vie que je ne contrôlais plus. Et pour la première fois depuis longtemps, j'entrevoyais une échappatoire.
« D'accord... »
Ma voix était faible, mais la certitude commençait à se frayer un chemin en moi. Alexandre me regarda, une étincelle d'espoir dans ses yeux.
« Ça te va ? »
Je souris à travers mes larmes.
« Oui ! » répondis-je avec plus de force. « Comment je pourrais refuser ? »
Il secoua la tête, l'air un peu perdu. Se sentait-il fautif pour la dernière fois ?
« Je sais pas... avec moi, c'est... »
Je ne le laissai pas finir. Mon corps bougea avant que mon esprit n'ait le temps de réfléchir. Je l'embrassai, un baiser doux et fragile, comme une promesse silencieuse. Il répondit après quelques secondes, ses lèvres trouvant les miennes dans un geste hésitant, mais plein de cette tendresse que j'avais toujours cherchée.
Ce baiser, aussi simple qu'il puisse paraître, effaça soudain toute la peur, tout le doute. Je compris que je n'avais peut-être plus besoin de mes cigarettes, ni de mes faux-fuyants. Ici, dans ses bras, je retrouvais un semblant de paix, de réconfort.
J'allais peut-être enfin connaître cette liberté dont j'avais tant rêvé. Partir loin, recommencer à zéro. Pas seulement fuir mes démons, mais aussi me retrouver. Nous retrouver.
« On va y arriver, hein ? » soufflai-je doucement en me reculant légèrement, nos fronts toujours collés.
Il hocha la tête, ses yeux brillants d'une promesse qu'on se faisait l'un à l'autre.
« Oui, on va y arriver. Ensemble. »
L'avenir me paraissait enfin moins sombre. Pour la première fois, je pouvais envisager un autre chemin, un où je n'étais plus seul à avancer.
Mon téléphone vibra, affichant une notification de Clément. Il devait s'inquiéter, bien sûr. C'est vrai que je suis parti si soudainement, si froidement... mais pourquoi est-ce qu'il s'en faisait ? Il était avec sa petite amie, après tout. Un soupir échappa de mes lèvres avant que je me colle un peu plus contre Alexandre. Je voulais me perdre dans ce moment, dans cette nouvelle chaleur qui semblait panser mes plaies. Nos lèvres se retrouvèrent, et cette fois, il répondit presque instantanément. On resta comme ça, nos corps pressés l'un contre l'autre, et mon cœur battait plus fort à chaque instant, me rappelant que tout ça était réel. Je vivais.
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Moi-même [TERMINÉ + EN CORRECTION]
Fiksi UmumLéon, Mark et leur petite sœur formaient une fratrie soudée, mais sous une pression écrasante. À 20 ans, Léon, l'aîné, brillait dans ses études de médecine, prêt à suivre les attentes imposées par leurs parents stricts et fortunés. Il devait incarne...