Les mots d'Alejandro résonnaient encore dans l'esprit de Kayla. "Tu n'es pas en sécurité ici." Qui était-il pour faire ce genre de déclaration ? Et pourquoi son regard la suivait-il, comme s'il la scrutait, attendant qu'elle fasse le moindre faux pas ? Mais surtout, pourquoi n'avait-elle pas simplement tourné les talons et quitté le club dès qu'il s'était approché ?
Le reste de la soirée passa dans une sorte de brouillard. Ses amies dansaient et riaient, insouciantes, mais Kayla n'avait plus le cœur à la fête. Chaque fois qu'elle levait les yeux, elle sentait le regard d'Alejandro posé sur elle. Il ne faisait rien de plus. Ne parlait pas. Il observait.
— Tu vas bien ? demanda Serena, en posant une main légère sur son épaule.
Kayla hocha la tête, forcée de sourire. — Ouais, juste un peu fatiguée. Je vais rentrer.
— Déjà ? On vient à peine de commencer ! s'exclama Aurélie, une pointe de déception dans la voix.
— Promis, la prochaine fois, je reste jusqu'au bout, répondit Kayla en enfilant sa veste. Mais ce soir, j'ai juste besoin de dormir.
Elle échangea rapidement des bises avec ses amies avant de se diriger vers la sortie. Une fois dehors, l'air frais de la nuit la saisit immédiatement, lui offrant une brève sensation de soulagement. Elle marcha rapidement vers la rue principale pour appeler un taxi, son téléphone à la main. Mais avant même qu'elle n'ait pu composer un numéro, une silhouette émergea des ombres près de l'entrée du club.
— Besoin d'un chauffeur ?
Kayla se figea. Alejandro. Il se tenait là, nonchalamment adossé à une voiture noire, les bras croisés. Comment avait-il fait pour sortir aussi vite ? Et surtout, pourquoi continuait-il à la suivre ?
— Non merci, je vais me débrouiller, répliqua-t-elle, la méfiance dans la voix.
Alejandro esquissa un léger sourire, presque amusé. — Je ne doute pas que tu sois capable de te débrouiller. Mais ce quartier... il peut être imprévisible à cette heure de la nuit.
Kayla sentit son cœur s'accélérer, non pas à cause de la peur, mais de l'aura intimidante qu'il dégageait. Elle voulait croire qu'il bluffait, qu'il n'était qu'un autre homme arrogant, habitué à ce que tout lui obéisse. Mais quelque chose dans son regard, dans sa manière de la regarder, la perturbait profondément.
— Merci pour le conseil, mais je vais bien, dit-elle avant de se retourner pour s'éloigner.
Elle n'avait fait que quelques pas lorsque la voiture démarra lentement derrière elle. Elle ne se retourna pas, gardant les yeux fixés devant elle, mais la présence d'Alejandro était inévitable, palpable. Il ne disait rien, se contentant de la suivre à une distance respectable.
Finalement, après quelques minutes, elle s'arrêta et tourna les talons, exaspérée. — Qu'est-ce que tu veux, exactement ?
Alejandro sortit de la voiture, les mains dans les poches, un air serein sur le visage. — T'assurer que tu rentres chez toi sans problème.
— Pourquoi ? insista-t-elle. Je ne te connais même pas.
Il s'approcha d'elle, mais cette fois, il n'y avait plus la même distance prudente. Il était proche, trop proche. Ses yeux se plongèrent dans les siens, et Kayla sentit une tension indescriptible monter entre eux.
— Parce que certaines personnes sont faites pour se croiser, Kayla. Tu ne le réalises pas encore, mais nos chemins sont liés.
Elle déglutit, les mots d'Alejandro la troublant plus qu'elle ne voulait l'admettre. Elle n'était pas du genre à croire aux coïncidences, encore moins aux phrases énigmatiques comme celles-ci. Et pourtant, une part d'elle, enfouie profondément, était tentée d'y croire.
— Arrête, dit-elle, la voix plus faible qu'elle ne l'aurait voulu. Je ne sais pas ce que tu cherches à faire, mais...
Alejandro la coupa doucement, sa voix basse mais ferme. — Ce n'est pas toi qui décides, Kayla. Pas cette fois.
Son regard était intense, brûlant d'une promesse silencieuse, et malgré elle, Kayla sentit son cœur battre plus vite. Une part d'elle voulait fuir, mettre un terme à cette rencontre déstabilisante. Mais l'autre part, celle qui ignorait la prudence, la retenait sur place, incapable de briser ce lien invisible entre eux.
Alejandro fit un geste vers sa voiture. — Laisse-moi te ramener. Juste une fois.
Elle hésita. Ce n'était pas une bonne idée. Elle le savait. Mais la tentation était là, sous-jacente, irrésistible. Finalement, elle hocha lentement la tête, incapable de se résoudre à refuser.
Alejandro ouvrit la portière pour elle. — Monte.
Alors qu'elle s'installait à l'intérieur, Kayla ne pouvait s'empêcher de se demander si elle venait de franchir une limite dont elle ne pourrait jamais revenir.
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Kayla: Sous son emprise
Non-FictionKayla pensait tout contrôler... jusqu'à ce qu'elle rencontre Alejandro Martinez. Il est puissant, dangereux, et il la veut. Désormais captive de son monde sombre et impitoyable, elle devra choisir : se battre pour sa liberté ou céder à l'attirance i...