Kayla: Sous son emprise

Chapitre 11 : L'Enjeu Caché

Le lendemain matin, Alejandro était déjà parti. Kayla se réveilla dans la chambre vide, avec une sensation étrange d'abandon. Le silence lourd de la maison lui pesait sur les épaules. Elle se redressa lentement, jetant un coup d'œil à l'heure. Il était encore tôt, mais Alejandro n'avait pas jugé bon de la prévenir de son départ.

Elle descendit au rez-de-chaussée, espérant trouver une note ou quelque chose qui lui indiquerait ses plans. Mais il n'y avait rien, à part le calme presque oppressant de cette grande maison. Kayla attrapa son téléphone, vérifiant compulsivement s'il avait laissé un message. Rien.

Une fois dans la cuisine, elle trouva quelques provisions laissées par Alejandro, suffisamment pour tenir quelques jours. Pourtant, l'idée de rester enfermée ici l'angoissait. Elle avait toujours été indépendante, habituée à vivre sa vie librement, et voilà qu'elle se retrouvait dans une situation où elle dépendait entièrement de cet homme qu'elle connaissait à peine.

Alors qu'elle se préparait un café, une ombre dans le jardin attira son attention. Elle se figea, son cœur battant la chamade. Pendant quelques secondes, elle resta immobile, observant attentivement à travers les rideaux. C'était une silhouette humaine, marchant lentement près de la clôture.

— Alejandro ? murmura-t-elle à voix basse, espérant qu'il soit revenu.

Elle ouvrit la porte de la cuisine doucement, sortant à l'extérieur. La brise matinale était fraîche, mais ce n'était pas suffisant pour calmer son angoisse. La silhouette disparut rapidement derrière un arbre. Kayla avança prudemment, les sens en alerte.

— Il y a quelqu'un ? lança-t-elle.

Aucune réponse. Juste le bruit du vent dans les feuilles et son propre souffle court. Elle s'approcha encore, mais la silhouette avait disparu, comme si elle n'avait jamais existé. Ses instincts lui hurlaient de retourner à l'intérieur, mais une part d'elle ne pouvait pas ignorer ce qu'elle venait de voir.

Lorsqu'elle fit demi-tour, une voix basse retentit derrière elle.

— Tu ne devrais pas être dehors.

Kayla sursauta, se retournant brusquement. Alejandro se tenait là, les bras croisés, son visage sombre et fermé.

— Je t'ai dit de rester à l'intérieur, ajouta-t-il d'un ton sec.

Elle recula légèrement, encore secouée par l'apparition soudaine de l'homme qu'elle avait cru voir.

— Je... Je pensais avoir vu quelqu'un, bredouilla-t-elle. Il y avait une ombre près des arbres.

Alejandro fronça les sourcils, son regard se portant sur la zone qu'elle désignait.

— Ici, personne ne doit savoir où nous sommes, dit-il d'une voix dure. Mais si tu sors comme ça, tu deviens vulnérable.

— Je ne faisais que vérifier, répliqua Kayla, légèrement piquée par son ton accusateur. Tu es parti sans rien dire. Comment voulais-tu que je réagisse ?

Alejandro s'approcha d'elle, ses yeux sombres fixés sur elle. Il semblait tendu, nerveux, bien plus que la veille.

— Je te l'ai déjà dit, Kayla. C'est pour te protéger. Je ne peux pas te donner toutes les réponses, pas encore.

Elle soupira, exaspérée par ses secrets. Mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit d'autre, Alejandro l'attrapa par la main et l'entraîna à l'intérieur, refermant rapidement la porte derrière eux.

— Quelque chose ne va pas, n'est-ce pas ? murmura-t-elle, le regardant avec méfiance.

Alejandro resta silencieux un instant, ses yeux parcourant la pièce comme s'il cherchait quelque chose.

— Ils se rapprochent, lâcha-t-il enfin. Je pensais avoir plus de temps, mais il semble que quelqu'un nous ait déjà repérés.

Le cœur de Kayla fit un bond dans sa poitrine.

— Qui ça, "ils" ? demanda-t-elle, la voix tremblante.

— Ceux qui me traquent. Ceux que je pensais avoir semés. Ils veulent me détruire, et maintenant, ils veulent t'utiliser pour m'atteindre.

Kayla sentit une vague de peur monter en elle. Elle avait entendu Alejandro parler de danger, mais c'était la première fois qu'elle réalisait pleinement à quel point la menace était réelle. Et maintenant, elle se retrouvait au cœur de cette tempête sans savoir comment s'en sortir.

— Alors qu'est-ce qu'on fait ? Je ne vais pas rester ici, enfermée, à attendre qu'ils viennent me chercher.

Alejandro la fixa, ses traits durs. — Tu vas rester ici. Et moi, je vais m'occuper d'eux.

Elle secoua la tête, refusant d'être laissée dans l'ignorance encore une fois.

— Je ne peux pas rester passive, Alejandro. Je dois savoir ce qui se passe. Tu me caches encore des choses, et je ne peux plus le supporter.

Alejandro serra la mâchoire, ses yeux plongés dans les siens.