Chapitre 8 : Le Danger Approche

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Kayla n'avait presque pas dormi. Les événements récents avaient pris un tel tournant qu'elle se sentait piégée dans un cauchemar éveillé. Ses pensées tourbillonnaient sans cesse autour d'Alejandro, de cette voiture noire, et de cet homme, Ricardo, qui lui avait fait comprendre que sa vie était en danger. Elle n'avait pas encore complètement saisi le pourquoi, mais une chose était certaine : elle devait être sur ses gardes.

Le lendemain matin, en sortant de son immeuble, elle eut à nouveau cette étrange sensation d'être observée. Elle tourna la tête, et son regard croisa brièvement celui d'un homme assis dans la même voiture noire, toujours stationnée non loin. Il portait des lunettes de soleil, mais elle savait qu'il la fixait. Un frisson glacé parcourut son échine.

— C'est pas vrai... murmura-t-elle pour elle-même en accélérant le pas.

Au bureau, la journée fut morne et angoissante. Chaque vibration de son téléphone la faisait sursauter, et chaque personne qui passait près de son bureau lui semblait suspecte. Elle ne cessait de repenser à Alejandro, à ses avertissements énigmatiques, et aux non-dits qui lui laissaient imaginer le pire. Ce qu'il lui cachait la terrifiait presque autant que les événements eux-mêmes.

À la pause de midi, elle sortit prendre l'air, espérant que la lumière du jour l'aiderait à calmer ses nerfs. Elle s'assit sur un banc dans un parc proche du bureau, mais avant même qu'elle ne puisse s'enfoncer dans ses pensées, une silhouette familière se matérialisa devant elle.

— On dirait que tu te fais suivre, murmura une voix grave.

Kayla leva les yeux, surprise de voir Alejandro. Sa présence lui fit l'effet d'un choc. Son allure toujours impeccable, son visage fermé, mais il y avait quelque chose de différent dans son regard aujourd'hui. Une tension palpable, presque effrayante.

— Tu es là pour me rassurer ou pour m'inquiéter encore plus ? répondit-elle avec un brin d'ironie.

Alejandro s'assit à côté d'elle, scrutant les environs comme pour vérifier s'ils étaient seuls.

— J'ai besoin de savoir si tu as remarqué quelque chose d'autre. La voiture que tu m'as mentionnée, elle est encore là ?

Kayla hocha la tête, croisant les bras contre sa poitrine pour se protéger du vent froid qui venait de se lever.

— Elle ne me quitte pas. Il y a un homme à l'intérieur. Je ne sais pas qui il est, mais il est toujours là.

Alejandro resta silencieux un moment, son visage se durcissant. Il semblait réfléchir, mais chaque seconde qui passait ajoutait à l'inquiétude de Kayla.

— On doit accélérer les choses, déclara-t-il finalement.

Kayla se tourna vers lui, interloquée. — Accélérer quoi, exactement ? Tu ne m'as toujours rien expliqué.

Alejandro se passa une main dans les cheveux, visiblement partagé entre l'envie de tout lui dire et celle de la protéger de certaines vérités.

— Il y a des factions qui s'intéressent de près à moi et à ceux que je côtoie. Des gens pour qui ta simple proximité avec moi est une menace ou une opportunité. J'ai fait des choix, des erreurs, mais maintenant, c'est toi qui es en danger, Kayla.

— Pourquoi tu n'as rien dit plus tôt ? s'indigna-t-elle, la frustration l'emportant sur sa peur.

— Parce que je ne voulais pas t'impliquer, répondit-il. Mais il semble que c'est trop tard pour ça.

Kayla se redressa, le cœur battant la chamade. — Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Je ne vais pas rester assise à attendre que quelque chose me tombe dessus.

Alejandro se leva également, jetant un regard perçant autour d'eux avant de poser une main ferme sur son épaule.

— Tu vas me suivre, Kayla. Je vais te mettre à l'abri, mais tu dois me faire confiance. À partir de maintenant, chaque mouvement compte.

Les battements du cœur de Kayla s'accélérèrent. Tout cela devenait de plus en plus réel, de plus en plus dangereux. Elle savait qu'elle n'avait plus le luxe de rester passive.

— Où veux-tu m'emmener ? demanda-t-elle, encore hésitante.

Alejandro se tourna vers elle, son visage sérieux. — Loin d'ici, pour commencer. Ensuite, tu verras. Mais tu dois comprendre une chose : une fois que tu seras partie avec moi, il n'y aura plus de retour en arrière.

Kayla sentit le poids de ses mots. Elle regarda autour d'elle, ce parc familier, ce monde qu'elle connaissait, et se demanda combien de temps elle aurait encore avant que tout ne change définitivement.

— Je te suis, dit-elle enfin, sa voix plus déterminée qu'elle ne l'aurait cru.

Alejandro hocha la tête, un léger sourire étirant ses lèvres. — Bien. On y va.

Sans un mot de plus, il la guida vers une voiture noire stationnée non loin. Mais celle-ci n'était pas celle qui la suivait. Non, celle-là appartenait à Alejandro.

Ils montèrent rapidement, et dès que le moteur démarra, Kayla sut que sa vie ne serait plus jamais la même.

Kayla: Sous son emprise Où les histoires vivent. Découvrez maintenant