Kayla: Sous son emprise

Chapitre 4 : Les Ombres du Passé

Le lendemain matin, Kayla se réveilla avec la désagréable sensation que tout ce qui s'était passé la veille n'était pas qu'un rêve. Alejandro, cet homme énigmatique qui semblait surgir de nulle part, occupait ses pensées. Elle aurait voulu l'oublier, faire comme si rien ne s'était passé. Mais ce n'était pas aussi simple. L'aura de mystère qui l'entourait, ses avertissements cryptiques... Tout ça la troublait plus qu'elle ne voulait l'admettre.

Elle se leva de son lit, prit une douche rapide, et se prépara pour aller travailler. Tandis qu'elle ajustait son blazer devant le miroir, son téléphone vibra sur la table de nuit. Un message. Elle l'attrapa sans réfléchir.

"Sois prudente."

Pas de numéro. Pas de signature. Mais elle savait exactement de qui ça venait.

Kayla sentit une vague de colère monter en elle. Qui était-il pour la surveiller ainsi ? Elle ne l'avait rencontré qu'une fois, et déjà il s'immisçait dans sa vie. Elle pensa à l'ignorer, mais la frustration l'emporta. Rapidement, elle tapota une réponse.

"Arrête de me suivre. Je ne te dois rien."

Elle attendit quelques secondes, le téléphone dans la main, comme si elle espérait une réponse immédiate. Rien. Alejandro semblait vouloir rester dans l'ombre, et ça la rendait folle. Elle secoua la tête, essayant de se concentrer sur sa journée. Mais chaque pas qu'elle faisait dans son appartement lui rappelait cette soirée étrange.

Quand elle sortit enfin dans la rue, la lumière du jour et l'agitation de la ville eurent un effet apaisant. Le bruit constant des klaxons, les passants pressés, tout cela avait quelque chose de rassurant. Mais Kayla n'arrivait pas à se débarrasser de cette impression d'être observée.

En descendant les escaliers du métro, elle jeta un coup d'œil rapide autour d'elle. Rien d'anormal. Juste des gens, comme elle, qui se dirigeaient vers leurs destinations respectives. Pourtant, elle n'arrivait pas à s'empêcher de chercher un visage familier parmi la foule. Mais Alejandro ne semblait pas être là.

Dans le métro bondé, elle s'assit près de la fenêtre, tentant de se plonger dans son téléphone pour oublier cette histoire. C'est alors qu'elle remarqua une notification d'un appel manqué. Un numéro inconnu.

Encore lui ?

Kayla hésita un instant avant de rappeler, son pouce flottant au-dessus du bouton. Mais alors qu'elle s'apprêtait à appuyer, quelqu'un s'assit à côté d'elle. Elle leva les yeux, prête à s'excuser pour l'espace réduit, mais son souffle se coupa.

C'était lui. Alejandro.

— On ne peut pas rester loin de l'autre, on dirait, murmura-t-il, son regard toujours aussi intense.

Kayla se raidit. — Tu me suis ?

Il haussa légèrement les épaules, son expression détachée. — Je t'avais dit que ce n'était pas un endroit sûr. Je fais juste en sorte que tu restes en sécurité.

— Je n'ai pas besoin de toi pour ça, répliqua-t-elle, agacée. Tu crois vraiment que je vais te laisser m'intimider et me dicter ma vie ?

Alejandro resta silencieux un moment, ses yeux fixés sur elle. Il semblait peser ses mots avant de répondre.

— Je ne cherche pas à te dicter ta vie. Mais il y a des choses que tu ignores. Des gens qui... disons, ne te veulent pas du bien.

Kayla croisa les bras, sceptique. — Et tu es censé être mon sauveur, c'est ça ?

— Si tu veux le voir comme ça.

Son ton détaché la frustra davantage. Elle était sur le point de répliquer quand il se pencha légèrement vers elle.

— Ce n'est pas une question de choix, Kayla. C'est une réalité à laquelle tu devras faire face, que tu le veuilles ou non.

Il marqua une pause, son regard perçant le sien. Puis il reprit d'une voix plus douce.

— Écoute, je ne suis pas ton ennemi. Mais si tu continues à ignorer ce qui se passe autour de toi, tu risques de le regretter.

Kayla sentit un frisson la parcourir. Une part d'elle voulait le repousser, le rejeter, se libérer de cette tension constante qu'il apportait. Mais une autre part, plus silencieuse, plus enfouie, savait qu'il disait la vérité. Elle avait déjà vu des signes qu'elle avait préféré ignorer. Des regards insistants, des inconnus qui semblaient toujours présents là où elle allait. Peut-être qu'Alejandro n'était pas le vrai danger.

Elle soupira profondément, tentant de garder son calme.

— Alors, explique-moi. Dis-moi ce qui se passe vraiment, au lieu de ces avertissements vagues.

Alejandro s'appuya contre le dossier de son siège, réfléchissant visiblement à la meilleure manière de formuler sa réponse. Mais avant qu'il ne puisse parler, le métro ralentit, arrivant à la station de Kayla.

— Il faut que j'y aille, dit-elle en se levant brusquement.

— Kayla... commença Alejandro.

— Non. Pas maintenant. Si tu veux vraiment m'aider, laisse-moi respirer.

Elle sortit rapidement du métro, sentant le regard d'Alejandro suivre chacun de ses pas. Elle savait que ce n'était pas la dernière fois qu'elle le verrait. Mais pour l'instant, elle avait besoin de reprendre le contrôle. Même si, au fond d'elle, elle sentait que sa vie ne serait plus jamais la même.