Celui qui porte la couronne

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Malgré l'atmosphère glaciale, Elliot bouillait.
Et ce n'était pas du tout dû au grand connard arrogant juste en face de lui. Et encore, arrogant était un euphémisme pour désigner l'égo surdimensionné de cet homme.
Le Roi des vampires. Oswald Silver Icilyn.
En même temps, qui nommait un château avec son nom de famille ? Pour éviter de craquer, Elliot laissa son regard dériver dans l'espace.
La salle du trône était gigantesque. Des arches blanches peuplaient l'espace et un énorme lustre de cristaux de glace occupait le plafond, dont pendait même quelques stalactites. Des candélabres étaient fixés aux murs ce qui plongeait la pièce dans une ambiance étrange. Et il n'y avait aucune fenêtre. Absolument aucune.
Le trône en lui même, paraissait dérisoire face à l'opulence de l'endroit.
Mais plus on s'en approchait, plus il semblait grossir, encore et encore. Il était en or pur et des fleurs s'enroulaient autour comme du lierre sur un arbre.
C'était l'une des plus grandes fiertés d'Oswald, car il le mettait en avant en faisant ressortir ses cheveux lapis-lazuli et sa haute stature mince et sévère.
Pour accroître cette sensation de puissance.
Oui il avait vraiment un amour-propre démesuré.
- Elliot Noah Zéphyr tu m'écoute quand je te parles ?!
Le Roi le fixait, un sourire prétentieux déformant ses lèvres charnues, la tête appuyée sur un poing. Sa couronne de glace - comme à peu près toute la salle - tombait d'un côté de sa tête de façon ostensiblement nonchalante.
L'envie de le frapper démangea Elliot si fort qu'il serra les dents à s'en décrocher les mâchoires, on pouvait presque entendre ses maxillaires grincer.
- Oui Votre Majesté que disiez-vous ?
- Je disais donc, que les humains que tu as choisi ont intérêts à durer plus longtemps cette fois-ci, il poussa un soupir à fendre l'âme, Ceux d'avant ont à peine tenu jusqu'à ce mois-ci et deux d'entre eux se sont plantés un couteau dans la gorge.
Non mais quel culot, enrageait Elliot, Comme si c'était lui qui choisissait ces putains d'humains pour son foutu Sacrifice. Cette vaste blague qu'il avait instaurée lorsqu'il avait accédé au trône.
De ce fait, la simple présence du souverain avait le don de le mettre hors de lui et de lui faire déballer des insanités. Elliot pris une grande inspiration et s'efforça de parler le plus calmement possible,
- Sachez Votre Altesse, que ce n'est pas moi qui choisi les sacrifices, répondit-il en détachant chaque mots, Nous tirons au sorts comme vous l'avez ordonné.
Oswald marqua un temps, puis un sourire carnassier tordit ses lèvres.
Elliot se retrouva plaqué contre une colonne, un pic de glace à deux centimètres de sa gorge.
- Écoute moi bien espèce de petit morveux irascible, gronda le monarque, Je ne sais pas si tu as remarqué mais c'est moi qui commande ici. Je donne un ordre, on s'exécute, point à la ligne. Alors, cracha-t-il, si tu n'as pas envie de finir comme ces ignobles singes répugnants que tu m'as ramené le mois dernier tu as intérêt à la boucler.
Il reprit son souffle et continua d'une voix chargée de menaces,
- Me suis-je bien fait comprendre ?
- Oui Votre Majesté...
Le pic de glace se retira et éclata en minuscules flocons qui retournèrent dans la paume ouverte d'Oswald
Elliot vibrait de rage. Une veine pulsait à son cou et il était sûr qu'Oswald le voyait. Et qu'il en était même satisfait.
- Ais-je la permission de me retirer à présent ?
- Oui vas-y, soupira le Roi, Au fait Elliot, l'interpella-t-il alors que ce dernier commençait à marcher vers la porte.
Elliot se retourna lentement.
- Dis à mon fils que son poste en temps que ton garde du corps est terminé.

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