Avenir calamiteux

118 19 154
                                    




Il y avait une règle universelle.


Une condition qui s'apparentait à la justice ou encore à la vengeance. Mais quelle était la différence entre ces deux là ?

La justice était un fait honorable, une action acclamée par la foule docile. Jamais, elle n'était remise en question. Tout simplement parce qu'elle était provoquée par les dieux. La justice était commandée et adorée. Elle faisait régner l'ordre avec une main de fer enveloppée dans du velours. Une apparence époustouflante pour des résultats dégoûtants. La justice était demandée, priée les soirs de pleines lunes par des voix condamnées par les torts qui lui avaient été causés. Pourtant, la justice détournait le regard, préférant l'or que les plus influents lui offraient, le sourire aux lèvres.

La justice apparaissait comme une lumière aveuglante. Toutefois, elle était la plus corrompue dans un monde nécessiteux.

Dans l'ombre, l'humanité rassasiée de connaissances ne se laissait pas amadouer par ces éclats conspirateurs. Celle-ci savait. La satisfaction ne viendrait qu'après être devenu des opérateurs sanglants. Ce peuple conscient, avait fermé les yeux sur les belles paroles de cette justice glorieuse. Les prières étaient devenues silencieuses depuis bien longtemps et les lames avaient été empoignées. C'était ça, la vengeance. Elle était chaotique, débordante d'émotions. Il n'y avait pas d'artifices ni de chansons pour la décorer.

La vengeance était purement et irrévocablement sincère.
Elle était voulue et rejetée, accueillie et repoussée.

Il était aisé de dire qu'elle n'était que le résultat de sentiments négatifs gardés trop longtemps. Pourtant, la vengeance était bien plus, tellement plus. C'était une pensée obsédante qui offrirait bientôt une mélodie aimante.

Gard à ceux qui sous estimeraient l'attrait des mains pécheresses. 

Œil pour œil, dent pour dent, fracture pour fracture. Chaque blessure infligée au martyr devait être infligée au bourreau.

Voici la règle universelle.

Sonnait-elle trop juste ? Ou manquait-elle de quelques injures ?

Cordélia n'avait pas de réelle réponse. Toutes ces émotions étaient tellement humaines, des effets qui lui avaient été interdits. Quand elle avait appris le décès du roi, elle avait été incapable de réfléchir à la joie que cela lui procurait. Non, la seule chose qui l'obsédait était l'avenir. L'acte divinement pervers de Nosoi, la mort d'Oryn. . . Trois jours qu'il n'était plus qu'un cadavre. Trois jours qu'il avait adopté la véritable apparence qu'il méritait.

Mais, surtout trois jours que l'épidémie s'était calmée.

Les pertes avaient été considérables. Pourtant Seryn recommençait à respirer. La fièvre s'éteignait doucement. Bien que Cordélia soit soulagée, l'idée que tout ça ne soit que le début de quelque chose bien plus grand qu'eux, dansait dans son esprit.

La Seraphine était adossée à mur dans l'ombre, contemplant les silhouettes chatoyantes de Nefeli et d'Elijah près du corps de son défunt mari qui n'émettait presque plus aucune lumière. Ce dernier avait été placé sur un lit en pierre situé au centre d'une pièce vide. Les torches étaient les seules choses qui les empêchaient de sombrer dans les ténèbres.
Cordélia ne pût s'empêcher de penser que le roi ne méritait pas d'être encore à la surface. Ils souhaitaient tous qu'il soit enterré six pieds sous terre comme une offrande pour les parasites de la roche.

SeraphineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant