Je me tiens devant le miroir fissuré de ma chambre en désordre. Mon reflet m'affronte comme à chaque matin, je passe mes doigts sur mes avants bras, là où des cicatrices sont encrées dans ma peau. Elles sont comme des souvenirs, des moments de faiblesse que j'aimerai pouvoir effacer, même si je recommencerai sans cesse, car elles sont les seules choses que je pu contrôler dans ma vie, les seules choses à me faire sentir vivantes et les seules choses à ne m'avoir jamais soulagée. Personne ne les vois à travers la chemise du lycée privé de Brightwood. Mais moi je les vois, je les vois tout le temps sans cesses dans ma tête même lorsque mon bras est recouvert de tissus. C'est comme si elles m'appelaient, comme si elles m'appelaient à recommencer.
L'uniforme ne me va pas, ce n'est pas moi. Cet uniforme respire la richesse, la classe et l'élégance. Tout ce que je n'ai pas. Lorsque je vivais dans ma campagne perdue de l'Alberta je me contentais de mettre un pull pour aller en cours et c'est tout. C'est tout de même dans cette chemise blanche et cette jupe bleu marine contrastant avec ma peau pâle mais se mariant avec mes yeux bleu foncés que je me dirige vers mon lycée. Je sors de l'appartement et marche dans les rues de la capitale. Plus les jours passent plus je me demande comment ma mère a fait pour trouver tout cet argent d'un seul coup. Je ne veux pas m'en mêler mais ça ne présage rien de bon.
Environs un quart d'heure plus tard j'arrive devant le lycée Brighwood. J'ai tout de suite ressentis un mélange de dégoût et de frustration. Cette académie privé, avec ses façades trop propres et ses allées parfaitement entretenues dégageaient une atmosphère étouffante de richesse ostentatoire. Les élèves, dans leur uniforme bien repassé et leurs chaussures coûtant un smic, semblaient plus préoccupés par leur apparence que par autre chose. Tout ici semblait artificiel, figé dans une perfection arrogante, comme si le moindre cheveux qui dépasse n'était pas toléré. Ces grandes colones n'inspiraient pas la grandeur, mais l'excès, la superficialité et la cupidité. Je détestais déjà cet endroit. Il n'avait rien à voir avec moi. Je n'ai rien à voir avec ces gens. Rien à voir avec ces gens qui ont tout eux facilement car leurs deux parents sont bourrés de fric. Car je n'ai n'y parent ni argent. Je crois que j'ai toujours était envieuse de ces gens. Ceux qui n'ont jamais connu la peur, la peur de manquer de nourriture, la peur de se faire frapper ou même violer. Car quand tu as tes parents deux parents riches tu possèdes le monde. L'argent achète tout, je l'ai compris bien assez vite. Pour autant je n'ai pas envie d'être extrêmement riche plus tard, je veux juste vivre convenablement. Car vouloir trop d'argent pousse aux mauvais décisions pour avoir toujours plus.
Après environs 5 minutes devant le bâtiment, je me décide enfin à le pénétrer. Je cherche ma première salle de cours, sciences et technologie. Je peine à trouver ma salle parmi toutes ces portes sur plusieurs centaines de mètres et plus de 5 étages. Je trouve finalement la salle 728-D. Je m'assois sur la rangée toute à droite, 2e ligne. Je préfère être loins des autres mais ne pas être trop loin de l'enseignant pour bien suivre mon cours. Une place collée au mur mais proche de l'avant me semble donc être une bonne option.
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Teacher's pet
Storie d'amorePère maltraitant et absent, mère droguée et sous emprise. Jemma n'a besoin que d'une seule chose: qu'on l'aime et que quelqu'un prenne soin d'elle. Alors lorsqu'elle rencontre l'ancien ami de son père criminel, l'amour la consume. Mais jusqu'où cet...