| 𝟕- 𝐬𝐞 𝐬𝐞𝐧𝐭𝐢𝐫 𝐚𝐢𝐦𝐞́ |

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3 novembre

Ares s'est trouvé être une présence rassurante, apaisante et protectrice ces 2 derniers mois. Il m'accorde une attention particulière, me demande toujours si je vais bien, même si je ne me suis pas encore confié à lui et que nous n'avons jamais évoqué mon père il ne cesse de dire que si je veux parler, il est là. Personne ne m'a jamais dit ça auparavant. Personne ne m'a jamais dit que je pouvais me confier. Et surtout, il vérifie mes bras tout les jours, pour faire en sorte que j'arrête ma mutilation. Je ne sais pas pourquoi, mais ça marche. Le fait de ne pas vouloir l'inquiéter m'encourage à arrêter.

Nous avons souvent des discutions profondes après l'école dans sa voiture, nous parlons notamment de littérature, de poésie tout particulièrement et de philosophie. J'aime beaucoup être avec lui et pour la première fois de ma vie, je sens qu'on tient à moi. Je dois sans doute être folle ou bizzare d'avoir un tel engouement autour de mon enseignant mais pour moi il est déjà bien plus que ça, il a était l'homme qui m'a sauvé avant d'être l'homme qui m'enseigne. C'est sans doute étrange mais, j'ai un mélange d'amour paternel, amical et amoureux envers lui. Je n'ai jamais ressenti ça pour quelqu'un d'autre avant.

Aujourd'hui encore, il m'invite à le rejoindre dans sa voiture à la fin des cours.

- montre moi tes bras mon ange

Je les lui tendit et il n'y avait rien, seulement des traces cicatrisés.

- si jamais l'envie te prend de recommencer, appel moi d'accord mais ne te fais plus de mal comme ça.

- d'accord c'est entendu

Il déposa un baiser sur mon avant bras gauche où étaient les cicatrices ce qui me fit frissonner.

- t'as pas peur que quelqu'un nous voit ? Lui lançais-je car nous étions qu'à 5 minutes du lycée

- je m'en branle à vrai dire, j'aime bien être avec toi. En passant je t'ai apporté ça. Me dit il en cherchait quelque chose dans son sac et en me le tendant. C'était un livre de Albert Camus, "la chute".

- ce nest pas un livre de littérature anglaise mais j'ai cru savoir que tu lisais aussi en français et Albert camus et un bon auteur, j'ai pensé qu'il pourrai te plaire.

A ces mots je rougis comme une gamine. Encore une petite attention de sa part, personne ne m'avait encore offert un livre même ma mère, pas même un à un anniversaire ou Noël, même si elle sait qu'ils sont ma passion.

- merci beaucoup Ares, c'est très gentil de ta part.

Nous passons le reste de l'heure à parler de littérature. Ses connaissances m'impressionnent et j'aime beaucoup débattre avec lui. J'ai enfin quelqu'un avec qui parler de ce qui me passionne.

Je rentre quelques heures plus tard chez moi et de nombreuses questions me tracassent depuis que l'on s'est liés d'amitié, si on peut appeler ça une amitié, je me demande dans quelles circonstances il a été ami avec mon père, comment a t'il fait pour me sauver du viol, vend-t'il de la drogue actuellement ? Toutes ses questions me trottent dans la tête mais je ne sais pas comment les aborder avec lui, j'ai peur de le braquer ou d'apprendre des choses qui me feront du mal ou me décevront.

Sur le chemin pour rentrer, je passa devant un père entrain de faire du vélo avec sa fille. J'ai eu soudain l'envie stupide de pleurer. Alors je m'assis sur un banc et pleura. Je n'ai jamais supportée le fait de voir des filles avec leur père, car le miens ne m'a jamais aimé j'en suis sure. Car si il m'aimait vraiment il aurait arrêté la drogue pour moi, si il m'aimait il aurai trouvé un vrai travail honnête et aurai arrêté ses ventes de drogues faisant venir des hommes louches chez nous, si il m'aimait vraiment il ne m'aurait jamais vendu a des hommes pour du pognon. Durant quelques années après sa séparation avec ma mère et que j'ai cessé de le voir, j'ai espéré. J'espérai qu'il change et qu'il revienne à la maison comme si de rien était. Qu'il m'apprenne à nager comme les pères de mes camardes de classe le faisais, qu'on aille au parc ensemble etc. Des choses anodines mais dont j'avais besoin. J'avais besoin de mon père, et j'en ai toujours besoin. Je le ressens car je sais que je chercherai une figure paternel chez mon futur conjoin ou chez n'importe quel homme qui m'accorde un peu d'attention, un peu d'attention comme Ares... j'en ai besoin car j'ai une angoisse constante d'être abandonnée, j'en ai besoins car j'ai une dépendance affective à cause de son absence. J'ai cessé d'espérer. Je sais qu'il ne changera jamais, je ne l'ai pas vue depuis plus de 13 ans et je m'y suis habitué, même si je pleurs toujours en voyant un père avec sa fille.

Lorsque je passe la porte de chez moi, encore en pleurs, ma mère m'interpelle. Elle n'avait jamais rien dit quant au fait que je rentrai plus tard ces derniers jours. Elle n'en a tellement rien à foutre de moi que je pensais qu'elle n'avait même pas remarqué mon absence.

- tu étais où ?

- chez une amie pour réviser pour mon contrôle de math

- tu mens. T'as aucun ami personne n'a jamais su te supporter Jemma. T'étais où ? T'étais entrain de faire la pute ?

- non je ferai pas tout pour l'argent comme toi ou papa donc ça risque pas. Et puis pourquoi tu fais comme si t'en avais quelque chose à foutre de moi ? Ça a jamais été le cas c'est pas à 18 ans qu'il faut commencer à te soucier de mon éducation

Elle me donna un coup de poing dans le bas du ventre avant de partir de la maison. Elle est sûrement aller s'acheter de la drogue ou de l'alcool pour se défouler et se shooter dans la rue par terre. Elle fait ça souvent et reviens après 2 ou 3 jours. J'ai arrêté de m'inquiéter pour elle quand j'ai remarqué qu'elle ne s'inquiétait jamais pour moi.

Je parti me coucher avec ces mêmes questions dans la tête concernant Ares Handerson, je pense lui en parler prochainement je ne peux pas rester sans réponse.

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