Face Cachée

Chapitre 48 : The one and only

Nélia

Je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres tellement nous étions proches.

Mais alors qu'on allait s'embrasser, une phrase me revenait à l'esprit.

Je ne te laisserai jamais m'oublier, Princesa.

Je ne peux pas.

Si tu peux.

Non...

Je reprenais conscience et reculais la tête. Je ne pouvais pas faire ça, du moins pas maintenant.

- Je suis désolé, mais...je ne peux pas.

- Non, ne t'excuse pas, de toute façon, on a encore six mois.

- On a encore six mois. Répétais-je désespérément.

Car finalement, je ne savais pas si six mois allaient être suffisants pour que je puisse oublier Rafael.

- Je vais rentrer et dormir, finalement. Disais-je en me levant. Tu peux venir me voir si tu refais un cauchemar.

- J'y penserai.

Je retournais dans la chambre, me glissais à nouveau sous la couette, mais je n'arrivais pas à me rendormir, tournais de droite à gauche.

Puis quand je regardais l'heure sur mon téléphone, il était presque 5 h du matin.

D'habitude Rafael était là pour caresser mes cheveux, m'apaiser avec son odeur et sa présence. Mais cette fois, j'étais toute seule.

Va voir Charles.

Je viens de le recaler.

Et alors ? tu fais un pas vers lui.

Je ne sais pas...

Mais si tu sais.

Je réfléchissais un instant, mais finissais par chasser ses pensées de ma tête, parce que je repensais encore une fois à Rafael.

- Il faut vraiment que tu sortes de ma tête, Rafael. Disais-je à moi-même.

Mais je me remettais à penser à tout ce que j'avais vécu avec lui. À tous nos merveilleux moments.

Bizarrement, même si on en avait plusieurs, je n'arrivais pas à penser à nos disputes.

Je voulais être heureuse en pensant à lui et ça fonctionnait. Tout ce que j'avais vécu ces derniers jours s'évaporait dans mon esprit, j'étais dans un état d'âme sain, tout ce qui me manquait depuis qu'il était retourné chez lui.

Le simple fait de penser à lui ravivait les fleurs fanées par la peine et brûlées par la rage qu'il avait éveillée en moi. Des fleurs mortes et devenues cendre, mais il était aussi celui qui les réanimait.

Plus je pensais à Rafael, plus je sentais sa présence, son odeur, son toucher sur ma peau, ses lèvres sur moi et plus mes paupières s'alourdissaient, mon âme et mon esprit s'apaisaient, jusqu'à ce que je m'endorme totalement, enveloppé par la magie d'Hypnos.

***

10H

Je me réveillais en douceur, les rayons de soleil passant les rideaux de ma chambre, effleurant ma peau, les oiseaux chantonnant. La tempête des jours précédents c'était calmée, comme si la vie attendait que mon cœur s'apaise pour s'apaiser aussi.