Madyson Black

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Moi : Pourquoi pleures-tu ?

La femme dans le coin de la pièce me fixe, surprise.

Moi : Quoi ?

Femme : Tu peux me voir ?

Moi : Euh... Évidemment, puisque je te parle.

Femme : Mais... Je suis morte.

Moi : Je sais.

Femme : Tout ça n'est pas normal.

Moi : Je vois les morts depuis que je suis né.

Je m'occupe de couper des légumes pour en faire mon déjeuner pendant qu'elle continue de pleurer en cachant une plaie béante sur son flanc droit.

Moi : Qui t'a fait ça ?

Femme : Mon mari.

Moi : Pourquoi ?

Femme : Je lui ai demandé de me rendre des comptes sur les nombreuses femmes qu'il voyait dans mon dos...

Je soupire en me tenant l'arrête du nez.

Moi : Loup ou hybride ?

Femme : Loup.

J'acquiesce en secouant la tête.

Moi : Et dire que la nature dit de nous que nous sommes une race bonne et respectueuse... Mon cul.

... : Madame ?

Je sursaute, puis je me retourne avec mon couteau dans la main.

Le Majordome est là et me dévisage.

La femme n'a pas bougé et elle l'observe en pleurant encore.

Moi : Il ne peut pas te voir alors arrête de pleurer comme ça. Ça ne changera rien puisque tu es ici.

Majordome : Madame, tout va bien ?

Moi : Depuis quand est-ce que ma santé vous intéresse ?

Piqué, il acquiesce avant de repartir à son poste.

J'observe la femme.

Moi : Tu vois, il n'y a pas que toi qui as des soucis.

Femme : Mais toi au moins, tu es en vie.

Moi : Rectification. Je suis en sursit. D'ailleurs, toi aussi. Normalement, tu devrais pouvoir voir une porte blanche.

La femme regarde autour d'elle puis s'arrête en fixant un point sur la baie vitrée de la cuisine.

Femme : Je la vois.

Moi : Ouvre-la et entre. Tu trouveras le repos là-bas.

Femme : Est-ce qu'on se reverra ?

Moi : Dans 7 ans. Pendant ce temps, ne vous remariez pas. Il vaut mieux rester seul et s'assumer plutôt que de dépendre d'un meurtrier.

La femme disparait dans la baie vitrée, me laissant seule.

D'autres fantômes sont là, mais ils sont silencieux.

Témoins de mon existence et de ma solitude, ils vivent autour de moi sans plus me donner d'intérêt.

J'ai découvert ma vision fantomatique le lendemain de mon second anniversaire.

Quand j'en ai parlé à mon père, il m'a tout de suite prise pour une folle et m'a interdit d'en parler à qui que ce soit, sinon je serais banni des meutes.

Alors, j'ai appris seule ce que je devais savoir pour me défaire d'eux.

J'ai lu dans plusieurs romans fantastiques que les morts devaient passer une porte blanche pour rejoindre les anges.

Louve des enfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant