Chapitre 6 : Le manoir Sylvester

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— Prête ? demanda Scott en me jetant un regard protecteur.

J'acquiesçai, même si, au fond de moi, je ne l'étais pas du tout.

Nous descendîmes en silence, l'atmosphère pesante. Chaque pas résonnait dans l'escalier, chaque ombre projetée sur les murs me donnait l'impression d'être suivie. Une fois dehors, l'air frais me frappa, mais il ne dissipa pas la sensation de menace qui planait toujours.

En route vers la voiture, je ne pouvais m'empêcher de regarder autour de moi, espérant ne pas croiser de silhouettes suspectes. Scott monta derrière le volant et démarra sans un mot, ses traits figés dans une expression de concentration.

— Aaron semblait... furieux, finis-je par murmurer, la voix tremblante.

— Il l'était, admit Scott. Mais tu seras en sécurité chez lui. Ne t'inquiète pas, il va s'occuper de tout.

Lorsque nous arrivâmes devant la demeure d'Aaron, mes yeux s'écarquillèrent à la vue du manoir imposant qui s'élevait devant nous. L'édifice noir comme l'ébène semblait absorber toute la lumière environnante, reflétant parfaitement la personnalité sombre et mystérieuse de son propriétaire. Chaque mur, chaque pierre, semblait taillé pour impressionner et intimider. Les grandes fenêtres teintées étaient à peine visibles, dissimulant l'intérieur aux regards indiscrets, et le toit se dressait haut, presque menaçant, comme si la maison elle-même dominait tout ce qui l'entourait.

Les immenses portes en bois, ornées de ferronnerie noire, paraissaient être la seule ouverture vers cet univers lugubre. Le silence autour du manoir était oppressant, à peine perturbé par le bruit de nos pas sur le gravier. L'air semblait plus lourd ici, comme si chaque recoin de cette demeure renfermait des secrets que personne n'avait le droit de découvrir.

À l'intérieur, l'obscurité persistait. Cette maison n'était pas seulement une demeure, c'était une forteresse, un lieu qui ressemblait à Aaron, en tout point.

Ce dernier nous attendait déjà devant la porte. Il avait toujours cette attitude sombre, son regard glacé braqué sur nous. Il ne dit rien, mais ses yeux s'arrêtèrent un instant sur moi, comme pour juger si j'allais bien. Puis, il ouvrit la porte en silence et nous fit signe d'entrer.

Il nous guida à travers un couloir aux murs tapissés de noir, décoré de tableaux aussi sombres que le manoir lui-même. Un silence pesant régnait, ponctué uniquement par le tic-tac lointain d'une horloge quelque part dans la demeure. Arrivés dans une vaste salle à manger à l'ambiance tout aussi lugubre, Aaron nous fit signe de nous asseoir autour d'une grande table en bois massif, ornée de chandeliers en fer forgé.

— Explique-moi ce qu'il s'est passé, dit-il d'une voix rauque, brisant finalement le silence.

Scott se racla la gorge et commença à lui raconter l'épisode du cambrioleur et l'enveloppe noire. Je sentais son regard peser sur moi tout au long du récit, mais je ne pouvais me résoudre à le regarder en face. L'atmosphère était suffocante, le poids de ce qui venait de se passer trop lourd à porter.

Lorsque Scott mentionna la nouvelle note trouvée chez moi, Aaron fronça les sourcils, visiblement agacé. Ses doigts tapotèrent nerveusement sur la table, trahissant son agacement malgré son visage impassible.

— Où est cette enveloppe ? demanda-t-il sèchement.

Je la sortis de ma poche et la posai sur la table. Aaron l'observa un moment, avant de la prendre et de la lire à voix basse. Ses yeux glaciaux se durcirent davantage.

Son regard se fit plus intense, comme s'il cherchait à lire au-delà de mes pensées. Je pouvais sentir la tension dans ses mots, dans son comportement. Il en savait plus qu'il ne le laissait paraître, mais la question était : pourquoi s'impliquait-il autant dans cette histoire ?

Desires in the DarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant