Chapitre 16 : Captive de l'obscurité.

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Le sac de toile sur ma tête rendait chaque mouvement plus oppressant. Je pouvais sentir la corde brûler la peau de mes poignets à chaque secousse. Ils me traînaient, sans dire un mot, à travers ce qui semblait être un chemin de terre rocailleux. Mes pieds heurtaient parfois des racines ou des cailloux, mais ils ne ralentissaient pas. Au contraire, chaque faux-pas se soldait par un tiraillement plus brutal.

Je devais rester concentrée. Respirer. Compter mes pas, peut-être, ou essayer de comprendre où ils m'emmenaient. Mais le bruit de mes pensées était écrasant. Le sac retenait ma respiration, comme si l'air devenait rare.

Soudain, je sentis une présence supplémentaire derrière moi. Quelqu'un d'autre. Puis une porte en métal grinça, suivi du cliquetis de chaînes. J'étais poussée à l'intérieur, et l'atmosphère changea. Il faisait plus frais, avec une odeur de moisissure et de fer. L'angoisse monta encore d'un cran.

J'entendais des sanglots féminins résonner quelque part dans la pièce. L'un des hommes s'approcha, retirant brusquement le sac de toile qui me recouvrait la tête. Je clignai des yeux, secouant la tête pour dégager les mèches de cheveux qui m'obstruaient la vue, cherchant désespérément à comprendre où je me trouvais.

Nous étions dans un hangar abandonné, délabré. Mon regard balaya rapidement la scène : douze hommes au total. Deux me faisaient face, tandis que les autres se dispersaient autour de la pièce, montant la garde. À ma droite, une jeune fille d'environ mon âge, blonde, avec un teint d'une pâleur inquiétante. Ses vêtements déchirés et sales indiquaient qu'elle était là depuis un certain temps.

Mon cœur se serra en voyant son état. Ses yeux étaient gonflés de larmes, et ses poignets portaient des marques rouges, comme si elle avait été attachée trop longtemps. J'avais l'impression de regarder une version de moi-même dans un miroir déformé, un futur possible si je ne trouvais pas rapidement un moyen de sortir de là.

Les hommes parlaient entre eux, leurs voix basses mais remplies de tension. Je ne pouvais pas comprendre tout ce qu'ils disaient, mais il était clair que je n'étais pas là par hasard.

Je tentai de bouger mes mains, mais la corde autour de mes poignets était si serrée que chaque mouvement me faisait grimacer de douleur. Je sentais mon souffle s'accélérer, mais je savais que je devais garder mon calme.

La jeune fille tourna lentement la tête vers moi, et dans ses yeux, je vis la terreur pure. Elle murmura quelque chose, à peine audible. Je me penchai légèrement vers elle, essayant de comprendre.

— Ils ne te laisseront pas partir... dit-elle dans un souffle.

Cette phrase résonna en moi comme un coup de poing. Une vague de panique tenta de m'envahir, mais je la repoussai.

— Qu'est-ce que vous voulez de moi ? parvins-je à articuler d'une voix rauque, brisée par la peur.

Les hommes se tournèrent vers moi. L'un d'eux, probablement le chef, s'approcha. Ses yeux froids me scrutaient comme un prédateur examinant sa proie.

— Ça, ma belle, ce n'est pas à toi de savoir. Mais ne t'inquiète pas... on te le fera comprendre bientôt, dit-il en laissant traîner un doigt sur ma joue.

Je frissonnai de dégoût, mais je me retins de reculer.

L'un des hommes s'avança brusquement vers la blonde, ses yeux brillants de colère. Sans un mot, il l'attrapa par les cheveux et la jeta violemment au sol. Son cri déchira l'air, mais personne ne bougea. Je restai figée, le corps tendu par l'angoisse, incapable de détourner le regard.

— Et toi ! Comme ça tu oses me dire non ?! hurla-t-il en lui assénant un coup de poing en plein visage. Tu oses dire que tu aimes quelqu'un d'autre salope ?!

Desires in the DarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant