Chapitre 9 : Jeu de pouvoir.

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Au beau milieu d'une forêt, 17h00.

— Mais tu te fous de moi ? T'as besoin d'un psy, mon gars ! m'exclamai-je en le touchant du bout du doigt sur le torse.

— C'est moi qui devrais consulter alors que t'étais en train d'enlacer un foutu musicien de rue ? répliqua-t-il, le visage tordu de frustration.

— Ah, parce que c'est moi le problème ? Ce n'est pas toi qui te fais littéralement bouffer les lèvres par une pétasse au petit matin ?!

Je le vis esquisser un sourire en coin à l'évocation du mot "pétasse", ce qui ne fit qu'attiser davantage mon exaspération. Je levai les bras au ciel, un geste d'impuissance, puis les laissai retomber.

— T'es jalouse, dit-il d'un ton suffisant, fier de sa petite victoire.

Mais il lui manque vraiment une case...

— Tu crois vraiment que tout ça, c'est une question de jalousie ? répliquai-je, d'un ton sec. Ce n'est pas une compétition d'ego, Aaron ! C'est toi qui as déclenché tout ça !

Il s'approcha de moi, ses yeux perçants fixés dans les miens, et souffla presque comme un défi :

— Tout ce que je vois, c'est que tu t'énerves parce que je l'ai embrassée.

Je roulai des yeux, luttant pour ne pas exploser. Chaque mot qui sortait de sa bouche me donnait envie de crier. Il ne comprenait pas, ou pire encore, il faisait exprès de ne pas comprendre.

— Ce n'est pas la question ! Ce qui me rend folle, c'est que tu agisses comme si rien ne s'était passé. Comme si tu pouvais juste... continuer, sans conséquence !

Aaron fit un pas en arrière, alluma une autre cigarette, puis expira longuement avant de me fixer de nouveau, ses yeux se plissant légèrement sous la réflexion.

— Si tu veux des conséquences, princesse, tu les auras. Mais c'est moi qui décide quand. Pas toi.

Un silence lourd s'installa entre nous, interrompu uniquement par le crépitement de sa cigarette. Le vent frais commençait à souffler à travers les arbres de la forêt environnante, ajoutant une tension presque palpable dans l'air.

— Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? dis-je, mes poings se serrant malgré moi.

Il ne répondit pas tout de suite, se contentant de me regarder avec une intensité troublante. Puis, il jeta sa cigarette au sol, l'écrasa sous son talon et se dirigea lentement vers la voiture, sans un mot de plus.

— Aaron, qu'est-ce que tu fais ?! criai-je, mais ma voix n'avait plus la même assurance.

Il s'arrêta net, dos tourné à moi, les épaules tendues. Il semblait réfléchir. Puis, dans un geste lent, il se retourna pour me regarder. Ses yeux n'étaient plus furieux, mais remplis d'une sorte de détermination froide.

— On va rentrer, dit-il simplement, sa voix étrangement calme, comme s'il avait pris une décision qui ne m'impliquait pas.

Je laissai tomber... Je n'avais plus la force de me battre avec cet idiot. Je montai dans la voiture et fixai la route à travers la fenêtre, perdue dans mes pensées tout au long du trajet.

— Tu as besoin de te changer avant d'aller au bar ? me demanda-t-il, l'air détaché.

— Non, répondis-je sèchement.

Au Culte, 17h30.

Nous arrivâmes finalement à destination, et je sortis de la voiture sans un mot. La nuit était fraîche, et l'air me frappait le visage comme un réveil brutal. Aaron me suivit de près, sa présence lourde derrière moi, mais je ne me retournai pas. Je ne voulais pas lui donner l'impression que j'étais affectée par sa colère.

Desires in the DarkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant