Chapitre 5

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Anna

Décidément, on est très mal assortis. En même temps, je suis bien consciente que je suis progressiste du point de vue des loups-garous, et que mon compagnon, quel qu'il soit, aurait eu du mal à comprendre. Je n'ai pas non plus réussi à savoir quoi que ce soit de Chase, ni si sur histoire, ni sur son caractère en temps normal. J'ai uniquement écouté mes craintes et imaginé le pire.

Quelques minutes plus tard, je le rappelle.

« Chase ?

- Hum...

- Désolée d'avoir raccroché.

- Encore !

- Oui, encore. J'aimerai savoir une chose : étais-tu sérieux quand tu as dit que tu ne me marquerai pas sans mon accord ?

- Évidemment, je suis quelqu'un de parole. Et je suis respectueux d'autrui.

- Mmh.

Il m'a l'air sincère mais je ne suis pas très bonne dans ce domaine. De plus, il est plus facile de mentir par téléphone.

- Que veux-tu à la fin ? Me demande-t-il

- J'aimerai qu'on puisse se voir et qu'on discute, sans pression, sans que je me sente obligée de quoi que ce soit.

- Bien sûr.

Je sens le soulagement, et même la joie dans sa voix.

- Où es-tu ?

- Pas si vite, il y a des conditions.

Je l'entends soupirer mais il ne dit rien, attendant que je les énumère.

- Tout d'abord, il me semble que personne n'est au courant de notre lien, je voudrais qu'il en reste ainsi.

Il hésite un moment puis accepte.

- Ensuite, je t'expliquerai davantage quand nous nous verrons mais que les choses soient claires : ne me considère pas comme ta chose. Quand on se verra, pas d'embrassade, de pelotage ou autre chose du même acabit.

Il ronchonne des mots incompréhensibles. Belle fait de même. Moi-même je ne suis pas sûre à 100 % de cette mesure mais autant ériger des limites strictes.

- Bien, finit-il par consentir. Mais sache que je vais avoir du mal à contrôler mon loup s'il n'y a pas de contact DU TOUT. Il se languit déjà beaucoup de toi. Et moi aussi, ajoute-t-il tout bas.

Je rougis et ne dis rien.

- Autre chose ?

- Je sais que c'est sûrement bizarre pour toi, étant donné que tu as sûrement été élevé comme un bon petit loup-garou dominant, mais je n'envisage pas une relation de couple saine et sereine comme ça, une union de personnes inconnues.

- Tu ne sais rien de mon éducation, me reprend-il.

- Justement, c'est de ça dont je parle. On ne connaît rien l'un de l'autre, on ne se fie qu'à quelques rencontres peu positives il faut le dire. C'est de mon fait, je le sais parfaitement, mais je ne transige pas sur mon avenir et mon bonheur.

- OK, OK, j'ai compris. On doit apprendre à se connaître et s'apprivoiser.

- Exactement, je suis ravie que tu comprennes.

- Tu ne me laisse pas vraiment le choix, il me semble. C'est soit ça soit je lance toute la meute à ta poursuite pour te ramener chez moi et t'attacher à mon lit, comme tu le faisais remarquer plus tôt.

Il rit et je perçois qu'il n'en arriverai pas à cette extrémité. Mais là encore je peux me tromper.

- On va trouver un terrain d'entente, répondis-je abruptement, essayant de ne pas prêter attention aux sensations provoquées par l'idée d'être maintenue dans la couche de cet homme au regard si intense, aux lèvres si tentantes, aux muscles si bien dessinés, et aux fesses si parfaites. Parce que oui, en le fuyant en voiture, j'ai maté ce magnifique cul dans mon rétroviseur. Merde, arrête de baver Anna, concentre-toi. Euh... donc, quand es-tu disponible ?

Fuir son âme-sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant