Chapitre 8

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Anna

Bien sûr, vingt minutes plus tard je suis assise dans la voiture de mon compagnon, mes vêtements et chaussures de sport sur moi. Mais je boude, encore ! Oui, je suis ambivalente, et alors ? Le pire c'est que la situation semble l'amuser, vu le sourire en coin qu'il arbore dès qu'il regarde dans ma direction. Déesse, que ça m'agace. Il se moque de moi et je n'ai pas encore décidé si je veux le lui faire payer ou si je craque totalement devant ce sourire. Mais ce qui est sûr c'est que cet homme m'énerve.

« Tu vas tirer la tronche longtemps ? »

Je ne prends même pas la peine de lui répondre, ni de le regarder. Reprenant le plan initial, à peine descendue de voiture, je marche en tête, même si je ne sais pas où il compte aller. Après tout, je peux aussi choisir le chemin. Il ne va pas faire autre chose que mater mon cul de toute façon.

Chase s'est garé au départ d'un sentier de randonnée que je connais. Je venais souvent enfant dans ce coin, il y a des ballades somptueuses dans les forêts et les montagnes environnantes. Et des espaces absolument géniaux pour courir, s'ébattre et se baigner pour les loups. Belle est impatiente, elle a envie de prendre ma place pour s'amuser dans ce cadre avec son âme-sœur.

J'ai parfaitement entendu les grognements mécontents de Chase en me voyant partir, visiblement dans la mauvaise direction, mais pour mon plus grand plaisir il ne m'a rien dit et m'emboîte le pas. J'accélère quand je constate qu'il me rattrape. Il veut sans doute discuter, mais je préfère qu'on se promène séparément. J'exagère volontairement le balancement de mes hanches, me cambre légèrement et relève un maximum les bords de ma brassière, laissant mon dos le plus nu possible. Un grognement se fait entendre, je souris mais ne laisse rien paraître. Je profite du paysage et admire la beauté de cette nature préservée, entre ciel, montagnes, bois et rivières serpentant dans un roulis d'eau apaisant. Nous sommes déjà en altitude et la forêt est essentiellement constituée de conifères. Le chemin qui monte régulièrement est bien entretenu et les cailloux ne sont pas glissants. Il est bordé de jolies fleurs sauvages de toutes les couleurs. En plus des clapotis de l'eau sur les rochers, j'entends les cris d'un rapace au loin, sûrement un aigle. D'autres volatiles profitent du temps ensoleillé pour partager leur chant mélodieux. J'oublie un instant tout le reste et lève mon visage et mes bras, les offrant à la chaleur réconfortante du soleil.

Pourtant je reprends rapidement un rythme soutenu et me retrouve bientôt à l'ombre des hauts arbres, le sentier obliquant pour s'enfoncer dans les bois. Chase accélère de nouveau le pas, et je me mets à courir.

« Anna, ne fais pas ça ! Tu ne sais pas ce que tu déclenches !

Je ris à cette menace, et je contracte aussi mon bas-ventre qui pulse sous la promesse cachée.

Une seconde plus tard des bras nus et puissants m'enserrent. Ses mains me font faire volte-face, et je me rends compte de sa force, même sous forme humaine. Il me serait impossible de lui échapper sans qu'il n'y consente. Mes yeux se retrouvent captifs de ses orbes bleus, et cette fois je ne détourne pas le regard. Ils m'hypnotisent. Je sens son loup en surface, ma course l'a excité, je le sais. Belle danse et se roule par terre de joie.

- Ne joue pas de la sorte si tu veux que je garde mon self-control, gronde-t-il tout bas.

- Mmh...

Mince, ais-je vraiment gémi tout haut.

Ses mains se baladent contre mon dos nu, descendent dangereusement jusqu'à se poser sur mes fesses. Je n'ai pas le temps de protester que sa bouche descend en piquée sur la mienne et qu'il aspire entre ses lèvres ma lèvre inférieure. Un nouveau gémissement, beaucoup plus sonore, m'échappe et Chase y fait écho. Ses doigts se serrent sur la chair ferme de mon cul, alors que mes mains papillonnent jusqu'à sa large poitrine. Son débardeur est lâche et laisse entrevoir ses pectoraux sur les côtés. J'ai déjà tout vu l'autre soir, mais je rêve maintenant de toucher toutes les parties de son corps. Oui, TOUTES. Mes yeux m'ont laissé sur ma faim, désormais j'attends impatiemment de goûter à ce corps de rêve de mes doigts, mes mains, ma bouche.

Fuir son âme-sœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant