L'étau se resserre

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Le soleil de fin d'après-midi plongeait la maison d'Aïcha dans une lueur dorée, illuminant les murs et le jardin où les enfants du quartier jouaient joyeusement. Pourtant, derrière les portes de cette maison, une tempête silencieuse se préparait. Le mariage arrangé d'Aïcha avec Moussa, le fils d'un vieil ami de son père, pesait comme une ombre sur sa vie.

Depuis l'annonce officielle, ses jours étaient ponctués par des allers-retours incessants des membres de la famille, des discussions animées autour des préparatifs, et des félicitations qui, à chaque fois, creusaient un peu plus le gouffre dans son cœur. Le mariage devait être une fête, une célébration de l'amour. Mais pour Aïcha, c'était une cage dorée.

Ses amis - Bintou, Fatim, Koumba et Nzo - ne cessaient de lui apporter leur soutien, mais même leur présence n'effaçait pas son angoisse. Ils se retrouvaient souvent dans leur coin habituel, un petit café où ils pouvaient discuter librement.

Koumba : « Aïcha, écoute-moi bien. On ne va pas te laisser épouser ce type sans te battre. Ce mariage n'a aucun sens. »
Bintou : « Franchement, Aïcha, Moussa ? Il est peut-être beau, mais ce n'est qu'un mafieux. Tu mérites tellement mieux. »
Nzo : « Il faut rester prudents. Ce n'est pas juste un mec ordinaire. Si on agit mal, ça pourrait mal tourner. »
Fatim : « Peu importe ce qu'on décide, Aïcha, on est avec toi. Quoi qu'il arrive, tu peux compter sur nous. »

Les mots de ses amis étaient sincères, mais Aïcha savait qu'ils ne suffiraient pas à changer la réalité. Le problème était plus profond : son père voyait dans ce mariage une alliance prestigieuse, sans se douter que Moussa n'était pas qu'un simple héritier d'entreprise mais le chef d'un réseau criminel puissant.

Ce soir-là, elle retourna chez elle, la tête lourde de pensées. Elle savait qu'elle devait parler à ses frères. Sidi et Kader étaient ses piliers. L'un, sage et réfléchi, l'autre impulsif mais farouchement protecteur. Ils l'avaient toujours protégée, et cette fois encore, elle espérait qu'ils trouveraient une solution.

Assise entre eux dans le salon, Aïcha leur raconta tout, sa peur, son refus du mariage, et l'étau qui se refermait autour d'elle.

Aïcha : « Moussa n'est pas quelqu'un de bien. Je ne peux pas l'épouser. Je ne veux pas de cette vie. »

Kader serra les poings, la mâchoire crispée par la colère.

Kader : « Ce type ne t'aura pas. Peu importe ce qu'il croit, il ne te touchera jamais. »
Sidi : « Calme-toi, Kader. On doit réfléchir. Si on agit trop vite, on risque de tout empirer. »

Mais Aïcha savait que même Sidi, avec tout son calme légendaire, sentait la menace.

Sidi : « Papa ne sait rien de ce que Moussa fait vraiment. Pour lui, c'est juste un fils bien sous tous rapports. »
Aïcha : « Alors qu'est-ce qu'on fait ? Je suis coincée. Il reste à peine quelques jours avant le mariage. »

Les frères échangèrent un regard, une sorte de pacte silencieux.

Sidi : « Ne t'inquiète pas, petite sœur. On va trouver un moyen. »

Les jours suivants furent encore plus oppressants. Chaque minute semblait rapprocher Aïcha de son destin scellé avec Moussa. La maison était en effervescence, les proches et les tantes s'activant autour des préparatifs. Au milieu de ce chaos, Aïcha se sentait de plus en plus étrangère à sa propre vie.

Puis vint la veille du mariage. La nuit était tombée quand une visite inattendue bouleversa la maison : Moussa lui-même, accompagné de plusieurs de ses hommes. Il entra avec un air assuré, saluant poliment les parents d'Aïcha avant de demander à la voir en privé.

Lorsqu'elle se retrouva face à lui, son regard glacial et son sourire en coin lui donnèrent des frissons.

Moussa : « Prépare-toi, Aïcha. Demain, tu seras ma femme. »

Ces mots, bien que prononcés calmement, avaient la force d'un ultimatum. Mais Aïcha refusa de détourner les yeux. Un éclat de rébellion brillait dans son regard.

Aïcha : « Rien n'est encore sûr, Moussa. »

Le chef mafieux plissa les yeux, surpris par son audace. Un silence lourd s'installa entre eux, avant qu'il ne se redresse avec un sourire narquois.

Moussa : « On verra bien, petite. Mais demain, tu seras mienne. »

Il tourna les talons et quitta la maison avec son cortège. Aïcha, seule dans sa chambre, sentit une vague de panique l'envahir. Mais au fond d'elle, elle savait qu'elle ne se laisserait pas faire.

Le lendemain approchait, et avec lui, le moment de vérité. Ses frères et ses amis avaient promis de la soutenir, et elle comptait sur eux plus que jamais. Une chose était certaine : elle ne passerait pas le reste de sa vie prisonnière d'un mariage forcé.

La nuit serait longue, mais elle n'était pas seule. Une étincelle de courage grandissait en elle, nourrie par l'amour de ceux qui l'entouraient. Demain serait peut-être le début d'une bataille, mais c'était aussi une chance de reprendre sa vie en main.

Et cette fois, Aïcha comptait bien écrire sa propre histoire.

Mariage arrangé de Aïcha Où les histoires vivent. Découvrez maintenant