Chapitre 16 : L'Acceptation

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Le lendemain du chaos à l'entrepôt, Aïcha ouvrit les yeux, allongée sur un lit somptueux dans une chambre qu'elle ne reconnaissait pas. Les rideaux en velours lourds filtraient la lumière du jour, et l'odeur discrète d'encens flottait dans l'air. Elle réalisa qu'elle était dans une villa, à l'abri du tumulte de la veille. Son corps portait encore les traces de la fuite et de la capture, mais son esprit était étrangement calme.

Elle se leva doucement et se dirigea vers une immense baie vitrée. La vue donnait sur un jardin luxuriant, apaisant dans sa beauté. Elle aurait dû être furieuse, prête à se battre encore. Mais à la place, un étrange apaisement la submergea.

Elle savait que tout pouvait être terminé si elle le décidait. Elle pouvait arrêter de fuir, de lutter, et peut-être trouver une forme de paix.

Lorsque Moussa entra dans la chambre, Aïcha ne recula pas. Il la fixa avec méfiance, comme s'il s'attendait à un autre affrontement, mais il fut surpris de la trouver immobile et silencieuse.

— Prête à continuer le combat ? lança-t-il, un sourire ironique au coin des lèvres.

Elle croisa ses bras et le regarda en silence, cherchant dans ses propres pensées. Pendant des semaines, elle s'était battue contre lui, croyant que la liberté résidait dans la fuite. Mais après chaque confrontation, après chaque course effrénée, elle se retrouvait toujours piégée dans le même cycle de peur et de douleur.

— Non, murmura-t-elle enfin. Je ne veux plus fuir.

Moussa resta un instant figé, surpris par sa réponse.

— Qu'est-ce que ça veut dire ?

Aïcha inspira profondément, son regard serein.

— Je vais accepter ce mariage, Moussa. Mais à une condition.

Il haussa un sourcil, sceptique.

— Laquelle ?

— Je ne veux plus être une captive. Si je reste avec toi, je veux un nouveau départ, pas une prison dorée. Nous devons laisser derrière nous ce qui s'est passé.

Un instant, Moussa sembla pris au dépourvu. Ce n'était pas la victoire violente qu'il attendait, mais cela sonnait comme une forme de triomphe. Elle n'avait pas plié devant la peur ; elle avait choisi d'accepter la situation avec force et lucidité.

Les jours suivants furent marqués par une atmosphère étrange mais apaisée. Aïcha et Moussa s'adaptaient à cette nouvelle dynamique. Il respectait désormais davantage son espace, conscient que la bataille ne serait plus gagnée par la force mais par le temps et la confiance à reconstruire.

Le jour de leur mariage, Aïcha se regarda dans le miroir, vêtue d'un somptueux boubou blanc. Le tissu scintillait à la lumière, comme un symbole de renouveau. Lorsqu'elle sortit pour rejoindre Moussa, elle croisa le regard de Nzo et Sidi, silencieusement inquiets mais respectueux de son choix.

Elle avança avec assurance vers celui qu'elle avait autrefois détesté, mais qui, d'une certaine manière, avait ouvert une voie nouvelle dans son esprit.

Moussa lui tendit la main.

— Prête à commencer cette nouvelle vie ? demanda-t-il doucement.

Aïcha le regarda, non pas avec amour, mais avec une détermination paisible.

— Oui, répondit-elle. Mais cette fois, je le fais pour moi.

Et ainsi, Aïcha choisit de ne plus fuir. Elle avait compris que le véritable pouvoir ne résidait pas toujours dans la rébellion, mais parfois dans l'acceptation éclairée d'un chemin nouveau.

Mariage arrangé de Aïcha Où les histoires vivent. Découvrez maintenant