Chapitre 17 : L'éveil du cœur

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Les premiers jours après le mariage furent teintés d'une étrange sérénité. Aïcha vivait avec une lucidité nouvelle, mais aussi une certaine appréhension. Chaque matin, elle se demandait si elle avait fait le bon choix en acceptant cette union avec Moussa. Cependant, au fil des heures passées ensemble, elle commençait à percevoir une facette de lui qu'elle n'avait jamais remarquée.

Moussa n'était plus l'homme impétueux et menaçant qu'elle avait connu. Il se montrait patient, presque respectueux, comme s'il avait compris qu'une nouvelle approche était nécessaire. Pourtant, une barrière demeurait entre eux, fragile mais palpable.

Un matin, alors qu'ils prenaient le petit-déjeuner dans le jardin en silence, Moussa rompit l'immobilité.

— Aïcha... Est-ce que tu me détestes encore ? demanda-t-il d'une voix calme.

Elle leva les yeux de sa tasse et le fixa longuement, pesant ses mots.

— Je ne te déteste pas. Mais je n'oublie pas.

Moussa hocha lentement la tête, acceptant sans rancune cette réponse honnête.

— Je comprends.

Les jours suivants furent marqués par de petits gestes discrets, presque imperceptibles. Moussa cherchait à montrer à Aïcha qu'il n'était pas seulement l'homme autoritaire qu'elle avait connu, mais quelqu'un capable d'apprendre à être différent. Il respectait désormais ses silences, lui laissait de l'espace et ne cherchait pas à l'imposer à ses côtés en permanence.

Aïcha commençait, malgré elle, à apprécier ces instants de calme. Elle s'autorisait à observer son époux sans le prisme du conflit. Elle remarqua la douceur de ses gestes lorsqu'il prenait soin des fleurs du jardin, l'attention qu'il portait à son entourage, et la manière subtile dont il essayait de la faire sourire.

Un soir, ils marchaient ensemble sous un ciel étoilé, une brise légère caressant leur peau. Moussa la regarda en silence avant de parler d'une voix posée.

— Je sais que je t'ai blessée, Aïcha. Mais je veux vraiment qu'on avance. Pas comme avant. Autrement.

Ces mots, simples mais sincères, touchèrent quelque chose en elle. Pour la première fois, elle sentit qu'il y avait peut-être une place pour la réconciliation. Pas l'oubli, mais une nouvelle compréhension.

— Ça prendra du temps, murmura-t-elle.

— Je suis prêt à attendre, répondit-il sans hésiter.

Avec le temps, une complicité naquit entre eux, discrète mais sincère. Aïcha comprenait désormais qu'accepter ce mariage ne signifiait pas se soumettre, mais plutôt choisir son propre chemin, un chemin qu'elle avait décidé d'explorer à son rythme.

Elle ouvrait peu à peu son cœur à cette vie nouvelle, non pas par obligation, mais par choix. Moussa, de son côté, semblait évoluer aussi, réalisant que la force brute n'avait jamais été la clé du bonheur.

Un jour, alors qu'ils étaient assis ensemble dans le jardin, Aïcha lui prit la main, doucement.

— Si nous voulons que ça fonctionne, il faudra que nous apprenions à être honnêtes. Pas seulement l'un avec l'autre, mais avec nous-mêmes aussi.

Moussa serra sa main avec une douceur nouvelle.

— Je suis prêt, Aïcha. On y arrivera.

Elle hocha la tête, le regard tourné vers l'horizon. La route serait longue, mais pour la première fois, elle entrevit un avenir qui, bien que teinté d'incertitudes, pouvait être porteur de paix.

Aïcha avait fait son choix. Ce mariage serait non pas un fardeau, mais un voyage vers une nouvelle version d'elle-même. Une femme forte, libre dans son cœur, et prête à construire un futur qu'elle déciderait.

Mariage arrangé de Aïcha Où les histoires vivent. Découvrez maintenant