Mariage arrangé de Aïcha

Chapitre 32: Trahison, Ombres et Clartés

Quatre années s'étaient écoulées depuis le baptême des jumeaux Mariame et Abdoulaye, et leur présence avait transformé la vie de Moussa et Aïcha. Leur maison, toujours animée, était désormais un lieu de rires d'enfants, de complicité et de petits défis du quotidien.

Mariame et Abdoulaye, bien qu'étant jumeaux, avaient des personnalités distinctes. Mariame était douce, curieuse, et protectrice envers son frère, tandis qu'Abdoulaye était plus intrépide, un enfant énergique qui adorait explorer et poser des questions sur tout ce qu'il voyait. Ensemble, ils formaient un duo inséparable, remplissant chaque jour de joie et de surprises.

Moussa et Aïcha étaient devenus encore plus proches avec le temps. L'ouverture de la société minière de Moussa avait été un franc succès. Grâce à ses efforts et à une gestion habile, il avait su créer une entreprise florissante. Cependant, il restait humble et intègre, refusant de laisser la richesse le changer. Aïcha, quant à elle, avait trouvé un équilibre entre son rôle de mère et son engagement spirituel. Elle s'investissait également dans des œuvres caritatives et soutenait des causes liées à l'éducation des enfants.

Un matin, alors que Mariame et Abdoulaye couraient dans la cour avec les enfants du voisinage, Bintou arriva chez Aïcha pour une visite. En la voyant, Mariame s'écria avec enthousiasme :

— Marraine !

Bintou la souleva dans ses bras avec un grand sourire, puis salua Abdoulaye d'une tape sur la tête avant d'entrer dans la maison. Aïcha l'accueillit chaleureusement et lui servit une boisson fraîche.

— Comment vont mes petits monstres aujourd'hui ? demanda Bintou avec affection.

Aïcha rit doucement.

— Ils sont en pleine forme, comme toujours. Ils ne s'arrêtent jamais !

Bintou observa son amie, notant l'épanouissement dans son regard.

— Tu sembles heureuse, Aïcha.

— Je le suis, répondit-elle sincèrement. Ils nous comblent de bonheur, et Moussa est un père merveilleux.

Alors qu'elles continuaient de discuter, Mariame s'approcha avec une petite poupée qu'elle tenait fièrement.

— Regarde, marraine ! C'est moi avec mon bébé !

Bintou et Aïcha échangèrent un regard attendri.

— Et tu prends bien soin de ton bébé, n'est-ce pas ? demanda Bintou en souriant.

Mariame hocha vigoureusement la tête.

— Oui ! Comme maman prend soin de nous.

Abdoulaye, qui les avait rejoints, déclara fièrement :

— Moi, je serai un grand explorateur ! Comme papa quand il va à la mine.

Bintou éclata de rire.

— Tu es déjà un sacré petit bonhomme, mon grand.

Moussa arriva alors dans la cour, les bras chargés de cadeaux qu'il avait rapportés de la mine. Mariame et Abdoulaye coururent vers lui en criant de joie.

— Papa ! Papa !

Moussa les souleva dans ses bras, les embrassant tendrement.

— Comment vont mes trésors ? Vous avez été sages avec maman ?

Les enfants acquiescèrent avec des sourires malicieux, et Aïcha, amusée, haussa un sourcil.

— Sages ? Peut-être... à leur manière !

Ils éclatèrent tous de rire, savourant cet instant de bonheur simple en famille.

Les quatre années qui avaient suivi la naissance des jumeaux avaient consolidé leur amour et renforcé leurs amitiés. La présence de Bintou et d'Oumar dans leur vie restait précieuse, et les frères d'Aïcha étaient revenus, plus présents que jamais. Ensemble, ils formaient une famille élargie soudée, prête à affronter tout ce que l'avenir leur réservait.