Mariage arrangé de Aïcha

Les Premiers Doutes

Depuis l'annonce du mariage arrangé, Aïcha se sentait comme une étrangère dans sa propre vie. Ses parents voyaient cette union avec Moussa comme une grande bénédiction, mais elle ressentait une ombre pesante sur son cœur. Moussa, fils d'un ami intime de son père, semblait parfait aux yeux de tous. Pourtant, quelque chose chez lui la mettait mal à l'aise.

Chez elle, l'ambiance était faussement sereine. Sidi et Kader, ses frères aînés, avaient toujours eu un instinct protecteur envers leur petite sœur. Mais cette fois, ce n'était plus juste de la vigilance fraternelle : ils étaient convaincus que Moussa n'était pas un homme ordinaire.

Sidi : « Ce type, il cache quelque chose. Je suis sûr qu'il trempe dans des affaires louches. »
Kader : « On doit rester discrets pour l'instant. On ne peut rien prouver, mais je garde un œil sur lui. »

Les deux frères savaient que Moussa n'était pas un simple homme d'affaires. Kader, bien informé grâce à son passé dans le milieu, avait ses soupçons : Moussa dirigeait probablement un réseau criminel sous couvert de respectabilité. Le problème, c'est que leurs parents n'en savaient rien, convaincus que le mariage était une chance pour Aïcha d'entrer dans une famille influente.

Pendant ce temps, Aïcha trouvait du réconfort auprès de ses amis de toujours : Bintou, Fatim, Koumba et Nzo. Ils la soutenaient inlassablement, refusant de la laisser affronter cette épreuve seule.

Nzo : « Si ce type te fait du mal, il aura affaire à moi. »
Bintou : « Franchement, Aïcha, ce mariage sent mauvais. Je ne comprends pas pourquoi tes parents sont aussi aveuglés. »
Fatim : « Tes frères le surveillent déjà, non ? Tu n'as qu'à leur dire ce que tu ressens. »
Koumba : « On est là pour toi, quoi qu'il arrive. »

Malgré leurs encouragements, Aïcha se sentait piégée. Le poids des attentes familiales et la crainte de décevoir son père la paralysaient. Son avenir lui échappait peu à peu, comme si tout avait été décidé sans elle.

Quelques jours après la fête célébrant sa réussite au bac, la grande annonce fut faite lors d'un dîner familial. Ses parents, tout sourire, avaient réuni les proches pour partager la nouvelle.

Père d'Aïcha : « Aïcha, Moussa est un homme exemplaire. Tu seras entre de bonnes mains. C'est une opportunité que peu de jeunes filles ont. »

Aïcha baissa la tête, incapable de contredire son père devant toute la famille. Ses frères, en revanche, se crispaient à chaque mot prononcé. Ils savaient que leur sœur était en train de sombrer dans une situation dangereuse.

Après le dîner, alors qu'Aïcha était dans la cuisine, Sidi la rejoignit, le regard sombre.

Sidi : « Ce mariage, Aïcha... Tu ne le veux pas, n'est-ce pas ? »
Aïcha : « Peu importe ce que je veux, Sidi. Papa a déjà décidé. »

Kader apparut à son tour, les bras croisés.
Kader : « Il y a toujours un moyen de se battre. On ne te laissera pas seule face à ça. »

Le cœur d'Aïcha se serra. Ses frères étaient sa seule lueur d'espoir. Mais elle savait qu'affronter un homme comme Moussa ne serait pas sans risque.

Moussa ne montrait jamais directement son vrai visage. Lorsqu'il rendait visite à Aïcha, il se présentait comme un homme charmant et attentionné. Mais elle voyait bien que ses sourires étaient forcés et que ses gestes trahissaient une certaine froideur. Une fois, au milieu d'une conversation anodine, il avait reçu un appel qui le fit brusquement changer d'attitude.

Moussa : « Désolé, je dois répondre. »

Son regard était devenu dur, presque menaçant, l'instant d'après. Il s'était éloigné pour parler en secret, laissant Aïcha avec un mauvais pressentiment.

Aïcha sentait l'étau se refermer autour d'elle. Les jours passaient, et la date du mariage approchait inexorablement. Malgré le soutien de ses frères et de ses amis, une question la hantait : comment échapper à un homme aussi puissant et dangereux sans briser les liens familiaux ?

Elle n'avait plus qu'une certitude : ce mariage serait le combat le plus difficile de sa vie.