Liée par les chaînes du Destin

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La maison d'Aïcha était pleine de monde ce jour-là. Les rires, les éclats de voix, et les conversations animées remplissaient l'air, mais au fond de son cœur, Aïcha ne ressentait que le poids d'une tristesse immense. Le mariage avec Moussa, l'homme choisi par ses parents, était désormais inévitable. Malgré les tentatives de ses frères et amis de l'en empêcher, la pression familiale et l'honneur avaient triomphé.

Assise devant son miroir, parée de son voile blanc et d'une robe somptueuse, Aïcha contemplait son reflet avec un mélange de résignation et de colère sourde. Sa mère, Fatou, entra doucement dans la pièce, un sourire attendri aux lèvres.

Fatou : « Tu es magnifique, ma fille. Je suis si fière de toi. »

Aïcha, d'une voix cassée : « Maman... Est-ce vraiment ce que vous voulez pour moi ? »

Fatou soupira profondément, évitant le regard de sa fille.
Fatou : « Ce mariage est important pour ta famille, Aïcha. Moussa est un homme respectable... du moins, c'est ce que ton père pense. »

Aïcha serra les poings sous son voile, consciente que sa mère non plus ne pouvait changer le cours des événements.

Les invités affluaient dans la cour, la cérémonie avançait rapidement. Sidi et Kader, ses frères, restaient en retrait, leur colère contenue. Ils avaient fait tout leur possible, mais ils savaient que se dresser publiquement contre ce mariage pourrait causer de lourdes répercussions pour leur famille.

Kader, à voix basse : « On reste à l'affût, Sidi. Dès que Moussa montre son vrai visage, on le fera tomber. »

Sidi, serrant les mâchoires : « Je jure qu'il ne lui fera jamais de mal sans en payer le prix. »

Dans la chambre où Aïcha attendait que la cérémonie soit finalisée, Bintou, Fatim, Koumba, et Nzo l'entouraient, tentant de l'apaiser.
Bintou : « Aïcha, on ne te laissera pas traverser ça seule. »

Koumba : « Si jamais ça tourne mal avec lui, on viendra te chercher, peu importe où tu seras. »

Fatim, tentant de sourire malgré les larmes dans ses yeux : « Moussa ne sait pas à quel point tu es forte. Il va vite comprendre que tu n'es pas une femme qu'on brise. »

Nzo, le regard sombre : « Tu n'es pas seule. Rappelle-toi toujours ça. »

Aïcha les regarda tour à tour, sentant une chaleur réconfortante envahir son cœur malgré la situation. Leur amitié était son refuge, et elle savait qu'elle pouvait compter sur eux, quoi qu'il arrive.

La cérémonie avança à un rythme effréné. Les chants résonnaient, les bénédictions étaient récitées, et enfin, le moment redouté arriva : le mariage fut prononcé. Moussa se tenait fièrement aux côtés d'Aïcha, arborant un sourire triomphant.

Moussa : « Bienvenue dans ma vie, Aïcha. Tu ne le regretteras pas. »

Aïcha soutint son regard, déterminée à ne pas montrer sa peur.
Aïcha : « Ne crois pas que je t'appartiens. Ce mariage n'est qu'un papier, rien de plus. »

Moussa rit doucement, amusé par son audace.
Moussa : « Nous verrons, Aïcha. Nous verrons. »

Les festivités se poursuivirent tard dans la nuit, mais Aïcha se sentait étrangère à cette fête donnée en son honneur. Chaque sourire échangé semblait creux, chaque étreinte de félicitation lui pesait.

Alors qu'elle se retirait un moment à l'écart, Sidi et Kader la rejoignirent.
Sidi, serrant sa main : « On est là. On reste là, toujours. »

Kader, d'une voix calme : « On trouvera une issue, Aïcha. Ce mariage ne sera pas ta fin. »

Elle hocha la tête, reconnaissante de leur présence inébranlable.

Quelques jours après le mariage, la vraie nature de Moussa commença à émerger. Il restait distant, froid, et passait la majorité de ses nuits hors de la maison, prétendant être occupé par des affaires importantes. Aïcha le soupçonnait déjà de mener des activités criminelles, mais elle n'avait encore aucune preuve.

Pendant ce temps, elle continua à recevoir le soutien de ses amis. Bintou, Fatim, Koumba, et Nzo se relayaient pour venir la voir, s'assurant qu'elle n'était jamais vraiment seule.

Un soir, alors que Moussa rentrait tard, visiblement agacé, Aïcha osa enfin briser le silence entre eux.
Aïcha : « Tu crois pouvoir m'enfermer dans cette vie sans conséquence ? »

Moussa haussa un sourcil, surpris par son courage.
Moussa : « Tu n'as pas d'autre choix, Aïcha. Apprends à vivre avec ça. »

Elle le fixa, les yeux brûlants de colère.
Aïcha : « Je te préviens, Moussa. Si tu penses que je vais me soumettre, tu ne me connais pas. »

Aïcha savait que la route serait longue, mais elle n'était pas prête à abandonner. Ce mariage, aussi contraint soit-il, ne définirait pas qui elle était. Elle avait des alliés, une famille et des amis prêts à tout pour elle.

Et surtout, elle avait une promesse envers elle-même : trouver un moyen de reprendre sa liberté, peu importe le prix à payer. Le combat ne faisait que commencer.

Mariage arrangé de Aïcha Où les histoires vivent. Découvrez maintenant