Mariage arrangé de Aïcha

Chapitre 31 : Jour de baptême

Les jours qui suivirent la naissance des jumeaux furent un mélange de joie, de fatigue et d'adaptation. La maison d'Aïcha et Moussa, autrefois calme, était désormais animée par les pleurs et les rires des bébés. Malgré l'épuisement des nuits blanches, le couple savourait chaque instant.

Bintou et Oumar étaient toujours présents, comme des piliers. Bintou passait des heures à aider Aïcha avec les nourrissons, offrant à la jeune maman des conseils précieux tout en veillant à ce qu'elle se repose. De son côté, Oumar épaulait Moussa, surtout sur le plan logistique, les jumeaux nécessitant une organisation minutieuse.

Un après-midi, alors que la maison était paisible, Aïcha profita d'un moment de calme pour discuter avec Moussa. Elle tenait leur fille dans ses bras, tandis que leur fils dormait dans son berceau.

— Tu sais, commença-t-elle doucement, j'ai beaucoup réfléchi ces derniers temps.

Moussa tourna son regard vers elle, attentif.

— Qu'est-ce qui te tracasse ?

Aïcha le fixa, le visage serein mais empli de sincérité.

— Je crois que nous avons enfin trouvé l'équilibre que nous cherchions. Nos vies sont entre de bonnes mains : la famille, les amis, et cette entreprise que tu as bâtie.

Moussa sourit, appréciant ces mots d'encouragement.

— Oui, nous avons traversé tellement de choses. Et aujourd'hui, je ne regrette rien.

Elle caressa tendrement la joue de leur petite fille.

— Je veux que ces enfants grandissent dans un environnement paisible. Un endroit où ils pourront apprendre les valeurs que nous défendons.

Moussa hocha la tête.

— C'est pour cela que j'ai créé la société minière. Pas seulement pour nous enrichir, mais aussi pour offrir à notre famille une stabilité, loin des ennuis du passé.

Aïcha esquissa un sourire.

— Avec toi, je sais que nous réussirons.

Ils échangèrent un regard rempli de complicité et de confiance, une promesse silencieuse de toujours veiller l'un sur l'autre.

À ce moment, Bintou entra discrètement dans la pièce avec une expression amusée.

— Je vous dérange ?

— Jamais, répondit Aïcha en riant.

Bintou s'approcha du berceau et regarda les jumeaux avec tendresse.

— Vous avez donné naissance à deux merveilles. Ils vont faire de grandes choses, j'en suis sûre.

Aïcha la regarda avec gratitude.

— C'est aussi grâce à toi, Bintou. Tu as toujours été là, même quand tout semblait perdu.

Bintou lui adressa un sourire sincère.

— Je ne serais jamais partie. C'est ça, l'amitié.

Dans ce moment de sérénité, entourés par leurs proches et remplis de nouvelles ambitions, Aïcha et Moussa savaient que leur parcours venait de prendre une nouvelle tournure. Désormais, ils étaient prêts à bâtir un avenir radieux pour leurs enfants, main dans la main.

Le jour tant attendu du baptême des jumeaux était enfin arrivé. La maison d'Aïcha et Moussa était en effervescence. Les rires, les discussions animées, et l'odeur alléchante des mets traditionnels flottaient dans l'air. Toute la famille, du côté d'Aïcha et de Moussa, ainsi que leurs amis proches, étaient présents pour ce moment inoubliable.

Dans la cour, les femmes préparaient les derniers détails. Les tantes d'Aïcha s'assuraient que chaque plat était parfaitement dressé, tandis que les hommes, réunis à l'ombre d'un grand arbre, échangeaient joyeusement.

Bintou et Oumar étaient aux côtés du couple depuis le matin, veillant à ce que tout soit parfait. Le regard lumineux, Bintou tenait la petite fille dans ses bras avec une tendresse infinie. Quant à Oumar, il portait fièrement le garçon, se sentant profondément honoré d'être le parrain.

Aïcha, vêtue d'un boubou élégant brodé de fils dorés, jetait un regard attendri à cette scène. Elle se tenait près de Moussa, qui portait un grand sourire tout en ajustant le bonnet blanc traditionnel sur sa tête. Ils échangèrent un regard complice : aujourd'hui marquait le début d'une nouvelle page de leur vie.

Quand le moment des bénédictions arriva, toute l'assemblée s'installa autour des jumeaux. L'imam prononça des prières en leur honneur, implorant la paix, la prospérité et la santé pour ces nouveaux-nés.

Puis vint le moment tant attendu : le choix des prénoms.

Aïcha, émue, prit la parole :

— Nous avons décidé de donner à notre fille le nom de la maman de Bintou. Elle s'appellera Mariame.

Bintou, les larmes aux yeux, serra sa filleule contre elle.

— Merci... Merci de tout cœur, Aïcha.

Ensuite, Moussa posa sa main sur l'épaule de son meilleur ami et déclara :

— Quant à notre fils, il portera le nom du père d'Oumar. Nous avons choisi de l'appeler Abdoulaye.

Oumar esquissa un large sourire, touché par cet honneur inattendu.

— Merci, Moussa. C'est un immense privilège.

Des applaudissements chaleureux éclatèrent dans l'assemblée, suivis de chants et de danses spontanées. Les enfants de la famille s'élançaient joyeusement dans la cour, et les invités se félicitaient mutuellement, heureux de partager ce moment de bonheur.

Bintou et Oumar prirent place aux côtés d'Aïcha et Moussa, formant un cercle de complicité autour des jumeaux.

— Vous avez choisi de magnifiques prénoms, dit Bintou, émue. Ces enfants ont déjà tant de chance.

Aïcha hocha doucement la tête, reconnaissante.

— C'est une nouvelle aventure qui commence, et je sais qu'ils seront entourés d'amour.

Moussa ajouta en riant :

— Avec Oumar comme parrain, Abdoulaye sera sûrement un sacré petit bonhomme !

Oumar éclata de rire.

— Et avec Mariame, nous aurons une petite princesse aussi forte que sa marraine !

La journée se poursuivit dans la joie et la bonne humeur. Les familles et amis partageaient des souvenirs, des éclats de rire, et des promesses de rester unis.

Plus tard dans la soirée, Aïcha et Moussa, épuisés mais comblés, se retrouvèrent enfin seuls avec leurs enfants. Aïcha prit Mariame dans ses bras, tandis que Moussa berçait doucement Abdoulaye.

— Nous avons bien fait, murmura Aïcha en regardant son mari.

Moussa lui sourit et déposa un baiser sur son front.

— Oui, ma chérie. Nous avons tout ce qu'il nous faut.