🔮𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈| 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈🔮

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Je traverse un couloir richement orné, majestueux et austère, embaumant d'un parfum enivrant de patchouli, avec un soupçon de myrrhe et de vanille qui flotte dans l'air. Des portraits, figés dans le temps, ornent les murs, chacun représentant de puissants mages, anciens directeurs de l'académie Claudra. Sous leurs regards imposants se trouvent des cylindres en acajou, scintillant d'une lueur dorée, révélant pour la première fois des éclats d'or.

En m'approchant, je sens le poids des siècles peser sur mes épaules, et je ne peux m'empêcher de me sentir comme une intruse parmi ces êtres de sagesse et de pouvoir. Pourtant, une étrange complicité m'unit à eux.

Mes pas sont hésitants, chaque écho résonnant dans le silence comme un rappel de l'héritage qui m'incombe. Mes yeux se posent sur une bougie noire, se consumant avec une flamme d'un noir profond, presque hypnotique. Je réalise alors que ce parfum enivrant provient d'elle, cette douce fragrance qui embaume l'air. Bien que ce ne soit pas la première fois que je vois les flammes des défunts, elles me fascinent toujours autant. Mon regard se détourne vers le tableau qui attire mon attention : Elias le Sage, célèbre pour ses enchantements de protection, me fixe de ses yeux perçants. À ses côtés, le portrait de Morgana la Bienveillante, dont les potions ont sauvé des milliers de vies, arbore un sourire empreint d'une douceur apaisante.

Consciente que cette exploration risque de me mettre en retard, je me résous à avancer, je jette un dernier regard se pose sur cette étrange flamme noire qui continue de danser dans l'ombre.

Le silence du couloir se heurte à la cacophonie de mes pensées, brisé uniquement par le bruit de mes pas sur le sol de pierre. À mesure que je m'approche du bout du couloir, une vague d'anticipation m'envahit, battant dans ma poitrine comme un tambour impatient. Devant moi se dresse la porte en bois massif menant au bureau de Madame Juniper, la directrice de l'académie.

La porte est ornée de runes et de gravures anciennes, elle semble vibrer d'une volonté propre. À chaque pas que je fais, les runes s'illuminent doucement, reconnaissant ma présence, comme si elles s'éveillaient d'un long sommeil. Je m'arrête devant le seuil, prenant une profonde inspiration. Ce n'est pas simplement une barrière de bois ; cette porte possède une conscience, ne s'ouvrant que pour ceux qui sont les bienvenus.

Lorsque je pose ma main sur le bois gravé, une légère vibration parcourt mes doigts, et les runes brillent plus intensément, comme en réponse à mon toucher.

— Anya... Téhrani, murmure la porte dans un souffle presque inaudible.

Puis, dans un mouvement fluide et silencieux, la porte s'ouvre, m'invitant à entrer. Je franchis le seuil, le cœur battant à tout rompre. Le bureau de la directrice est une fusion saisissante d'opulence et d'une sombre excentricité. Les murs sont drapés de tentures d'un pourpre profond, brodées de symboles ésotériques en fil d'argent. Des bougies noires, avec leurs flammes ordinaires et vacillantes, dansent dans l'obscurité, projetant une lueur lugubre dans la pièce.

Des étagères en bois sombre, chargées de grimoires anciens, de crânes d'animaux mystiques et d'objets magiques scintillants, semblent chuchoter des mystères oubliés au fil des âges. Les fauteuils qui entourent le bureau, à la texture de velours rouge profond rehaussée de motifs brodés en fil d'or, sont presque dotés de vie, ils sont capables d'épouser la forme de ceux qui s'y installent avec une aisance troublante.

Au centre de la pièce, un bureau massif en bois noir poli attire mon regard. Son plateau est un chaos organisé de parchemins froissés, de plumes aux couleurs chatoyantes et d'encriers aux reflets changeants. Une sphère de cristal trône en son cœur, émettant une lueur qui pulse faiblement, comme si elle renfermait des visions du passé et des promesses d'un avenir incertain. Elle me rappelle celle du Lorialet.

Drapée dans une robe blanche, Madame Juniper se tient derrière son bureau, un dossier entre les mains. À l'instant où elle sent ma présence, elle lève les yeux. Ses prunelles cramoisies, perçantes et profondes, me figent sur place. À cet instant, je ne lis aucune hostilité dans son regard, mais une évaluation minutieuse. D'un geste de la main, elle m'indique un siège, m'invitant à prendre place. Je m'assois, la remerciant d'un murmure tandis qu'elle m'observe avec une attention aiguë.

— Je viens de consulter votre dossier, commence-t-elle, vous devez donc savoir pourquoi je vous ai fait venir.

À suivre....

𝐓𝐡𝐞 𝐡𝐨𝐮𝐬𝐞 𝐨𝐟 𝐛𝐨𝐧𝐞𝐬| 𝐋𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐈 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant