🔮𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈 | 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈𝐕🔮

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Les délices qui s'étalent devant nous sont dans un déluge de saveurs, un festin digne des plus grands banquets. Le risotto crémeux aux champignons sauvages attire mon regard, sa texture onctueuse et son parfum terreux promettant une expérience culinaire envoûtante. À côté, Neela s'attaque à une salade de roquette, figues fraîches et fromage de chèvre, un mariage de douceur et d'acidité qui évoque la lumière du soleil sur les vergers. Et que dire du saumon grillé, délicatement nappé d'un beurre citronné qui scintille comme l'or ? Un filet mignon rôti à la perfection repose à son côté, tandis que des profiteroles au chocolat et à la crème glacée, ainsi qu'une tarte aux fruits frais dont la croûte croustillante semble s'épanouir sous la lumière vacillante, complètent ce tableau alléchant.

Nous savons, bien sûr, que nos estomacs ne pourraient jamais accueillir une telle profusion, mais dans ce sanctuaire, le gâchis est une notion étrangère. Les restes sont soigneusement collectés et redistribués aux brownies qui veillent sur les tâches du château, ce qui, bien qu'il ne m'enchante guère, reste préférable à l'idée de voir une si belle nourriture sombrer dans l'oubli.

— En ce moment, je travaille sur un élixir qui pourrait reconstituer les os, annonce Neela, son enthousiasme flamboyant illuminant son visage.

— C'est incroyable ! D'où t'est venue cette idée ?

— Eh bien, j'ai trouvé un Calabre avec une aile cassée, caché dans la serre où nous cultivons les plantes pour les élixirs. J'essaie de l'aider à guérir le plus tôt possible pour qu'il puisse voler, mais pour l'instant, ce n'est pas un franc succès.

— Un Calabre ? Je croyais qu'il pouvait tout guérir d'un seul regard, alors pourquoi ne soigne-t-il pas son aile ?

— Il ne guérit que les maladies. Si je réussis, ça pourrait aussi servir à... à tout le monde, en fait.

— Je suis sûre que tu vas y arriver. Si tu veux, la bibliothèque des érudits contient des grimoires et des sorts improbables. Tu pourrais y dénicher des trésors insoupçonnés.

Juste en face de nous, Reed, avec ses cheveux roux semi-décoiffés, pioche dans les plats qui s'étalent devant lui, remplissant son assiette sous nos regards ébahis.

— Tu as l'air de t'arracher les cheveux à la Maison des Larmes, fais-je remarquer en désignant sa chevelure ébouriffée. Depuis quand es-tu là ?

— C'est peu de le dire. En fait, puis-je rester ? demande-t-il, scrutant nos visages tour à tour, peut-être inquiet que nous lui demandions de partir.

— C'est un peu tard pour demander. De plus, aucune place ici ne nous appartient à proprement parler, alors tu y es déjà, tu peux rester, lui répond Neela avec un sourire amusé. Il nous gratifie d'un sourire reconnaissant avant de se plonger dans son repas.

Le déjeuner se déroule dans une ambiance agréable, ponctuée de rires et de récits, au point où j'en oublie mes préoccupations. Lorsque mon regard se perd derrière Reed, je perçois le regard glacial de Cassiel qui me transperce depuis l'autre côté du réfectoire. Déterminée à ne pas laisser sa haine gâcher ce moment, je détourne résolument les yeux. Je me sens reconnaissante d'avoir Neela à mes côtés, apportant légèreté et joie à chaque instant. Reed, toujours serviable, propose d'aider Neela dans ses recherches. Et moi, je n'ai qu'une envie : voir cet animal rare avant qu'il ne disparaisse dans la nature. Ces petits moments de bonheur partagés sont des rayons de lumière au milieu de l'obscurité.

Alors que nous terminons notre déjeuner, avant même que nous ne franchissions les portes du réfectoire, un corbeau noir, élégant dans son vol, se pose près de moi et dépose une lettre.

— Qu'est-ce que c'est ? me demande Reed, intrigué.

Je tourne le pli entre mes doigts, le sceau indique clairement qu'il s'agit d'une missive de Madame Juniper, la directrice. Mon cœur se met à battre plus fort. Cela n'augure rien de bon. Le corbeau, dont le plumage noir comme l'encre semble absorber la lumière, me fixe de ses yeux perçants, comme s'il avait conscience de cette situation que je ne pouvais qu'appréhender.

𝐓𝐡𝐞 𝐡𝐚𝐮𝐬𝐞 𝐚𝐟 𝐛𝐚𝐧𝐞𝐬| 𝐋𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐈 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant