🔮𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈| 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈𝐈🔮

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Je me raidis, une certitude sourde s'impose à moi : je sais exactement pourquoi elle m'a convoquée.

— Vous êtes brillante, vos résultats sont excellents. Mais à quoi bon amasser le savoir si vous ne pouvez pas le mettre en pratique ?

Je déglutis péniblement. Ce reproche, bien qu'indispensable, résonne dans mon esprit tel un glas d'alarme, un rappel brutal que je ne peux ignorer. C'est une vérité que je n'entends pas souvent, et pourtant, elle s'impose avec une clarté glaçante.

— Demain, je vous assignerai un mentor. J'aimerais que vous soyez prête après les vacances de l'Interlude des Ombres.

— Je vous remercie, Madame ! murmurai-je, ma voix trahissant une timidité qui semble déplacée face à la gravité du moment.

Elle me sourit, un sourire qui cache plus qu'il ne révèle, puis se lève de son bureau, s'approchant de moi avec une grâce tranquille. Sa main, qui se veut réconfortante, se pose sur mon épaule, mais le contact me semble aussi lourd qu'un sortilège.

— Vos excellents résultats m'ont aveuglée face au mal qui vous rongeait. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour y remédier. Vous recevrez très bientôt une lettre de votre mentor.

Je lui rends son sourire, mais une ombre de scepticisme plane sur mes pensées. Je comprends que ses paroles ne sont qu'un mensonge poli, une façade soigneusement entretenue. Si je ne représentais pas la clé du salut pour le monde des mages, elle n'aurait pas pris la peine de s'en soucier. Tout cela n'est qu'un jeu d'intérêt, une fois l'affaire réglée, elle pourra se vanter d'avoir contribué à la survie des mages en entraînant l'élue.

— Vous pouvez y aller, me congédie-t-elle avec une douceur qui me laisse perplexe.

Je quitte le bureau de la directrice, un mélange de gratitude et de méfiance dans le cœur. Son initiative me prend par surprise, mais je ne peux m'empêcher de ressentir une pointe de suspicion. Son intérêt soudain pour mon bien-être semble trop opportun, trop calculé. À ses yeux, je ne suis pas simplement une élève brillante. Je suis un pion dans un jeu de pouvoir, un simple outil dans une machination plus vaste.

Alors que je m'éloigne, le poids des responsabilités s'installe sur mes épaules, lourd et oppressant. Être désignée comme l'élue est un fardeau que je n'ai jamais demandé à porter. Je dois bien le reconnaître, il me faudra un guide, quelqu'un d'expérimenté pour me soutenir dans cette épreuve. Je songe à qui pourrait endosser ce rôle crucial dans ma vie. Peut-être un enseignant... Il me faudra quelqu'un qui croie en moi autant que je crois en moi-même... enfin, dans la mesure du possible. À supposer que je puisse un jour avoir pleinement confiance en mes capacités.

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Après mon entretien avec la directrice, je me suis précipitée pour tout raconter à Neela. Elle, cependant, n'était pas de mon avis concernant la bonne volonté de Madame Juniper à m'apporter son aide. Je dois bien l'admettre, je suis peut-être trop paranoïaque, mais cette fois-ci, je choisis d'écouter mon instinct. Après tout, nous avons beau être amies, cela ne veut pas dire que nous devons être d'accord sur tout.

Aujourd'hui, je me suis laissée distraire par des pensées sombres. Après les cours, je regagne mes appartements pour récupérer un grimoire de runes défensives. C'est alors que Rhyx m'informe qu'une lettre anonyme m'attend. Mon cœur s'emballe alors que j'ouvre le pli avec précipitation. C'est bien celle de mon mentor, me donnant rendez-vous dans les jardins. J'espère seulement qu'il ne s'agit pas d'une farce. L'excitation mêlée à l'appréhension me noue l'estomac à l'idée de découvrir enfin qui se cache derrière ce voile de mystère.

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Dans le jardin nord de l'académie, une beauté sombre et mystique règne en souveraine. Les allées sinueuses serpentent entre des haies soigneusement taillées, leurs formes angulaires contrastant avec la douceur des pétales des roses noires qui fleurissent en abondance.

Au cœur de ce jardin enchanteur, des fontaines de verre semblent surgir des profondeurs de l'obscurité. L'eau cristalline s'écoule en cascades sereines, capturant la diffuse lumière du crépuscule pour la transformer en éclats d'or dansants. Des reflets fantomatiques glissent à la surface, créant une atmosphère à la fois envoûtante et mélancolique.

Les fleurs exotiques embaument l'air de parfums envoûtants, mêlant des senteurs sucrées et épicées qui flottent tel un hymne à la nuit. Les pétales sombres se fondent dans l'obscurité, révélant leur beauté mystique à ceux qui savent les contempler.

Des statues de la mythologie nordique, figées dans une étreinte éternelle, veillent silencieusement sur ce royaume de ténèbres et de vie. Leurs traits finement ciselés semblent capturer l'éclat du soleil, créant des jeux d'ombres et de lumières qui soulignent leur grâce immuable.

Les pierres jonchant le sol portent les marques du temps et de l'histoire, façonnées par les mains des artisans oubliés. Leurs formes brutales se mêlent harmonieusement à l'atmosphère élégante et ténébreuse du lieu, témoins muets d'un passé indélébile et d'une beauté éternelle.

Je m'avance prudemment dans les allées ombragées, le bruissement des feuilles sous mes pas résonnant comme un écho de nervosité. Chaque coin de verdure semble abriter un secret, chaque ombre pourrait dissimuler la silhouette tant attendue de mon mentor.

Soudain, une voix familière, empreinte de gravité, émerge de l'obscurité, me tirant de mes pensées. Je me retourne pour découvrir la silhouette de mon mentor. Son aura puissante emplit l'air, et dans la pénombre, ses yeux d'un gris métallique me scrutent derrière de longs cils clairs. Ses cheveux blonds, presque blancs, flottent dans la brise, me parvenant avec un parfum sombre et raffiné de vétiver et de bergamote.

— Dites-moi que je rêve, murmurai-je dans un souffle.

𝐓𝐡𝐞 𝐡𝐚𝐮𝐬𝐞 𝐚𝐟 𝐛𝐚𝐧𝐞𝐬| 𝐋𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐈 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant