🔮𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐈𝐈| 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈🔮

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En franchissant les portes de l'amphithéâtre, je suis immédiatement accueillie par le plafond vertigineux, soutenu par des arcs-boutants délicatement sculptés. Les gargouilles et les chimères, figées dans des poses menaçantes, semblent observer silencieusement les étudiants en contrebas. Les murs, recouverts de tapisseries violettes arborant les armoiries de la maison des Os, ornées de deux crânes opposés surmontés d'un papillon et d'un croissant de lune, ajoutent une touche de grandeur solennelle à l'endroit.

Les bancs en bois sombre, disposés en gradins circulaires, sont déjà remplis d'étudiants arborant leurs uniformes noirs et violets, symboles de leurs spécialités magiques. L'air, chargé d'anticipation et de murmures excités, vibre presque sous l'effet de l'énergie palpable qui flotte au-dessus de nos têtes. Les conversations animées se mêlent aux chuchotements furtifs, créant une symphonie de sons qui résonne dans cet espace grandiose.

Au centre de l'amphithéâtre, l'estrade circulaire en marbre noir gravée de runes et de symboles anciens attire tous les regards. Un cercle de chandeliers en argent, dont les flammes vacillent doucement, l'entoure, projetant des ombres dansantes sur les visages attentifs. Sur l'estrade, un pupitre en bois de chêne orné de filigranes dorés attend le professeur qui doit présider cette assemblée.

Une excitation particulière règne ce jour-là. Depuis plusieurs jours, des rumeurs circulent au sujet d'un événement exceptionnel : la Nuit du Sort Destiné. Chaque regard est tourné vers l'estrade centrale, chaque murmure alimente l'anticipation grandissante. Les élèves échangent des hypothèses et des spéculations, leurs yeux brillant d'excitation et de curiosité. Même les chandeliers semblent danser au rythme de l'attente, leurs flammes vacillant comme si elles partageaient notre impatience.

Soudain, une douleur aiguë traverse ma tête, signe avant-coureur d'une nouvelle manifestation de mes pouvoirs. Je ferme les yeux, priant pour que cela passe, mais la douleur s'intensifie. Je sens l'énergie se concentrer, se tordre, prête à exploser.

Inspire !
Expire !
Inspire !
Expire !

Ma vision se constelle de petits points noirs. La douleur aiguë persiste dans ma tête et je manque de défaillir tant mes jambes sont flageolantes. Mais je refuse de m'étaler sur le sol. Je refuse de donner satisfaction à tous ceux qui prennent un malin plaisir à se moquer de moi en montrant un seul signe de faiblesse. Peu à peu, je reprends contenance, mais comme le dit un vieil adage : « Résoudre un problème et un autre surgira de ce pas. »

C'est dans cette atmosphère lourde et presque palpable que Cassandra fait son entrée, son regard acéré se posant immédiatement sur moi.

— La fouteuse de merde. Je croyais que tu avais laissé tomber les cours depuis l'incident de la dernière fois, m'accueille-t-elle avec un sourire narquois, attirant l'attention de certains étudiants.

Ignorant son attaque, je me dirige vers un siège au milieu de la salle, espérant échapper à son venin.

— Oh ! Ne m'ignore pas, continue-t-elle, me suivant de près.

Agacée, je roule des yeux et me résous à lui répondre. Ce n'est pas parce que cette situation me désespère et me rend anxieuse que je vais me laisser piétiner. Le respect, ça se gagne.

— Discuter avec toi serait te donner de l'importance. Or, tu n'en as aucune.

Des sifflements fusent dans la salle. Cassandra vire au cramoisi, ses yeux cherchant des alliés autour d'elle avant de revenir à la charge.

— Moi, au moins, je maîtrise mes pouvoirs. Concernant ma valeur, je n'ai rien à prouver.

Des exclamations s'élèvent dans la salle. Aïe, touché ! Pourtant, je refuse de lui montrer qu'elle a touché une corde sensible. À cet instant, les portes massives de l'amphithéâtre s'ouvrent lentement, laissant entrer une silhouette drapée d'une robe noire ornée de motifs argentés. Un silence respectueux s'installe progressivement. Le professeur de maniement psychique, Monsieur Ventdorge, fait son entrée. Satisfaite de mon manque de répartie, Cassandra retourne à sa place, rejoignant ses amies. Je la suis du regard alors qu'elle s'installe près de ses amis Octovia, la gothique aux cheveux violets, Godwin, le grand brun au regard malicieux, et Varian, qui me fixe de ses yeux vert émeraude. Ses cheveux couleur fauve retombent sur son front, masquant à peine son expression ennuyée. Puisqu'il n'est pas prêt de détourner les yeux, je romps le contact.

Le professeur s'avance vers l'estrade, visage grave et serein. Son regard d'onyx balaie la salle tandis que l'air, déjà chargé d'anticipation, semble vibrer légèrement. Nous retenons notre souffle, suspendus à chaque mouvement du professeur. Lorsqu'il ouvre enfin la bouche, nous restons suspendus à ses lèvres.

— Vous n'êtes pas sans savoir que demain soir est un grand soir. Une soirée importante et décisive dans vos vies de mages aura lieu, commence le professeur, sa voix résonnant dans l'amphithéâtre.

— On est vraiment obligé d'y aller ? s'élève une voix féminine dans la salle.

— Oui, mademoiselle ! La Nuit du Sort Destiné est obligatoire. C'est l'occasion pour vous de porter votre destinée en tant que mage. Cette tradition est née lors de la Nuit de la Pluie d'Étoiles, c'est aussi lors de cet événement qu'à travers le ciel, la prophétie de vous savez quoi a été révélée, répond calmement le professeur.

— Mais je ne veux pas participer à cette soirée. Je ne crois pas en ces prophéties et en ces traditions archaïques. Je veux suivre mon propre chemin, pas celui qui m'est dicté par des étoiles, s'exclame une autre voix, plus ferme cette fois.

Le professeur sourit, ses yeux brillant d'une lueur mystérieuse.

— Sachez, chers étudiants, que ces astres ne représentent pas seulement la source de notre magie. Pour un mage, suivre les étoiles c'est suivre sa destinée.

Monsieur Ventdorge marque une pause, probablement dans le but que ses dernières paroles s'ancrent bien dans nos esprits. Puis il reprend :

— Chacun est libre de choisir sa voie, mais ce soir est une opportunité unique pour vous tous. Ne laissez pas passer cette chance de découvrir votre destinée, de révéler vos pouvoirs les plus enfouis et de vous connecter avec votre véritable potentiel de mage. Je ne garantis pas que vous aurez tous droit à une révélation, mais certains d'entre vous auront probablement ce merveilleux privilège.

Les murmures se font entendre dans la salle. Certains semblent convaincus, d'autres restent sceptiques. Mais au fond de moi, une curiosité et une excitation grandissent. Peut-être que cette Nuit du Sort Destiné pourrait m'apporter des réponses, des révélations sur qui je suis vraiment. Des réponses qui me permettront de dompter mes pouvoirs. Je décide alors de me laisser emporter par cette vague d'émotions et de me préparer pour cette soirée importante et mystérieuse qui s'annonce, pourtant une partie de moi est carrément effrayée.

À suivre...

𝐓𝐡𝐞 𝐡𝐚𝐮𝐬𝐞 𝐚𝐟 𝐛𝐚𝐧𝐞𝐬| 𝐋𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐈 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant