🔮𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕| 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈𝐈𝐈🔮

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La salle est enveloppée d'une obscurité vibrante, éclatante des reflets des reines de la nuit et de leurs fidèles sujets, créant une atmosphère où le mystère et la magie s'entremêlent. L'air est chargé d'une tension palpable, suspendu dans le souffle collectif des mages, tous les regards rivés sur le Lorialet, l'enfant de la lune, qui flotte au centre de l'assemblée, trouvant l'équilibre parfait entre la fragilité et la puissance.

Dans le silence lourd comme une promesse, le jeune oracle ouvre les yeux, dévoilant des iris d'un bleu profond, évoquant les abysses marins, mystérieuses et insondables. Dans ses mains, il tient une boule de cristal d'un noir obsidien, et au moment où il la lève, une lueur scintillante s'en échappe, enveloppant la pièce d'un éclat mystique. Les murmures s'évanouissent, cédant la place à une attention exacerbée, comme si même le souffle du vent s'arrêtait pour écouter les murmures du destin.

— Je vois des destins, murmure-t-il, sa voix résonnant tel un chant ancien, empreint de sagesse et de douleur. Des fils tissés par les choix et les épreuves, des ombres qui s'étendent et des lumières qui scintillent.

Il ferme les yeux, et la boule de cristal commence à vibrer, projetant des ombres mouvantes sur les murs.

— D'abord, je vois Célian, dont la passion brûlante le propulse vers la gloire. Il se tient sur un champ de bataille, des flammes dansant autour de lui comme des serpents de lumière. Prends garde, Célian, car la vanité peut t'aveugler. Le pouvoir que tu convoites pourrait se transformer en ta plus grande faiblesse, consumant tout sur son passage.

Un murmure inquiet parcourt l'assemblée. Célian, dont les joues creusées témoignent des années de combats, blêmit, désormais conscient des dangers qui l'attendent.

— Ensuite, je vois Elara, perdue dans une forêt où les murmures nocturnes s'entrelacent avec son âme. Son cœur est tiraillé entre lumière et ténèbres, et un choix crucial se profile à l'horizon. Si elle succombe à l'obscurité, elle pourrait devenir l'instrument de sa propre destruction. Mais si elle embrasse son héritage, elle pourrait devenir la clé d'une rédemption inespérée.

La jeune femme se blottit dans l'ombre. Elle sait que sa destinée est aussi précaire qu'une flamme vacillante dans le vent, prête à s'éteindre à tout instant.

Le Lorialet tourne son regard vers un autre mage, un homme aux traits marqués par le temps et la sagesse.

— Théoden, sage des anciens, je vois une tempête qui se lève. Ton savoir est une lumière dans les ténèbres, mais les voix du passé te hantent. Tu devras choisir entre conserver ce savoir pour toi ou le partager, même si cela signifie affronter des esprits vengeurs. La vérité que tu détiens pourrait sauver ou condamner des âmes, car le fardeau du savoir est souvent le plus lourd à porter.

Théoden hoche la tête, le poids de ses doutes semble peser sur lui comme une chape de plomb. Des rumeurs disent qu'il a souvent hésité à révéler ses découvertes, craignant les conséquences de ses révélations.

La voix du Lorialet s'élève dans un crescendo poétique, continue à dévoiler les destins des mages présents, mêlant obscurité et épopée, révélant les chemins tortueux que chacun doit emprunter. Les larmes, les sourires, et les frissons d'angoisse se mêlent dans la salle, alors que chaque mage réalise que ses choix sont plus que de simples décisions. Son regard se pose sur moi, et mon cœur fait une embardée, un frisson d'inquiétude me parcourant.

— Au cœur des ombres et des échos endormis, une prophétie s'élève, effroyable et impassible. Il est rare que le destin se détourne, et le déclin des mages s'avance, funeste et sûr. L'air du chaos s'infiltre, rampant et sinistre, tissant une toile mortelle, comme un sombre registre. 
L'investigateur du mal est né, tapi dans l'ombre, parmi nous, il se cache, tel un spectre sans nombre. Ses yeux portent le sceau de l'effroi et du remords, dans sa démarche lente, un mal sourd se déploie. 
Les astres frémissent, les cieux tremblent et gémissent, annonçant l'ère de terreur, où les esprits se rejoignent. Veillez, ô mages, sur les terres de magie et d'avenir, car le destin des âges laisse présager un funeste devenir. 

Un tumulte s'élève dans la salle, et je ressens le poids des regards convergents vers moi. Le jeune oracle, toujours en lévitation, me dédie toute son attention, ses paroles résonnant comme un chant funeste.

— Chaque épreuve nécessite un martyr, une âme élue, portant tout l'espoir, faisant tous les sacrifices. Car le salut d'un peuple se tapit dans tes veines, un écho sauvage et destructeur résonne, cruel et sans gêne. Toi, qui portes le fardeau des destins et des rêves, toi, l'élue des âges, gardienne des peuples, ta force sera le pilier, ta douleur le chemin à suivre, et tes sacrifices forgeront l'avenir.  Dans ton sillage résonnera la voix des ancêtres, et dans tes actes se tissera le salut de ce monde. Car le pouvoir réside en toi, brutale, la destinée du peuple vibre en ton être, quelle tâche fastidieuse et... douloureuse. C'est dans l'épreuve que se révèle la grandeur, dans le martyre s'inscrivent force et valeurs. Porte le fardeau, ô gardienne des espoirs et des destins, car en toi réside l'essence de demain, telle une flamme sans fin. Cependant, prends garde à l'affliction du cœur...

Puis, dans un souffle, il s'écroule, et je reste là, pétrifiée, incapable de réagir. Un érudit accourt pour porter le jeune garçon, l'emmenant par la porte par laquelle il est venu. Le tumulte de la salle s'intensifie, des murmures de panique se mêlant à des éclats de voix.

Sur l'estrade, ma mère tourne son regard vers moi, un sourire satisfait et plein de fierté illuminant son visage. C'est le premier sourire authentique qu'elle m'adresse, et dans ce moment de révélation, je comprends qu'elle attend de moi bien plus que je ne peux offrir. Alors que tout les regards convergent vers moi. Le poids de des attentes pèse sur mes épaules, plus lourd qu'un ciel orageux, et je me sens comme une marionnette, tiraillée entre le désir de plaire et la peur de décevoir.

À cet instant, je réalise que ma vie ne m'appartient plus. Les yeux de ma mère, remplis d'espoir et d'ambition, ne voient que la gardienne que je dois devenir, et non la fille que je suis vraiment. Le frisson de l'inconnu serpente le long de ma colonne vertébrale, une promesse d'aventures et de dangers à venir. J'ai désiré si ardemment une destinée palpitante, mais jamais je n'aurais imaginé devoir porter un tel fardeau.

𝐓𝐡𝐞 𝐡𝐚𝐮𝐬𝐞 𝐚𝐟 𝐛𝐚𝐧𝐞𝐬| 𝐋𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐈 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant