🔮𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐕𝐈𝐈𝐈| 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝐈🔮

28 6 5
                                    

Un son étranglé émerge de ma gorge lorsque je fais face à Cassiel Sombrelame. Son regard, piquant et désinvolte semble scruter chaque parcelle de mon être, comme s'il me jauge déjà. Vêtu d'un pull en cachemire noir, parfaitement ajusté à sa silhouette élancée, il dégage une aura à la fois décontractée et aristocratique. Le tissu, d'une douceur presque irréelle, épouse ses muscles avec une précision troublante. En bas, il porte un pantalon en toile sombre, impeccablement taillé, qui accentue la longueur de ses jambes musclés, tandis que des bottines en cuir noir, lustrées comme un miroir complètent son allure soignée.

— On m'a dit que je devais me coltiner l'élue incompétente. Ça n'a rien d'une partie de plaisir, mais je suis curieux de savoir ce que tu sais faire, à part briser du verre et fissurer des murs.

Comment peut-il être au courant alors qu'il ne m'a jamais vu à l'œuvre? Un frisson d'indignation parcourt mon échine, mais je refuse de me laisser abattre.

— Et moi qui croyais être la disciple d'une personne expérimentée plutôt que d'un étudiant lambda, rétorqué-je, ma voix tranchante comme une lame.

Ma pique semble faite son effet. Ses sourcils se haussent jusqu'à la racine de ses cheveux blonds froids, une lueur d'amusement scintille dans ses yeux.

— Si j'ai été choisi pour trouver une solution à ton incapacité à maîtriser des sorts basiques, ce n'est pas sans raison. Montre plutôt ce que tu sais faire, dit-il en désignant un tas de pierres superposées dans le jardin, comme si ce n'était qu'un simple défi à relever.

Une colère sourde bouillonne en moi, mais je serre les dents et fais apparaître mon sceptre, l'un des sorts que je maîtrise parfaitement. Je tente de dessiner une rune de la rune lévitation, mais au lieu de s'élever avec grâce, les pierres sont projetées avec une violence inouïe, entaillant profondément la terre et formant d'énormes sillons. Je grimace, le visage brûlant de honte, puis tourne un regard inquiet vers mon maître, redoutant la déception ou l'ironie dans ses yeux. Mais étonnamment, il semble plongé dans ses réflexions, analysant la scène avec une intensité déconcertante.

— Recommence, m'ordonne-t-il —Concentre toi sur l'intention que tu veux transmettre dans tes runes. Visualise cela comme un circuit : ta pensée, ton sceptre, ta rune, et enfin l'objet que tu veux envoûter.

Je me remets en position, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. La peur de l'échec et celle de perdre le contrôle m'étreignent. Cette fois, quand je trace ma rune, les pierres s'envolent dans tous les sens. Heureusement, Cassiel les arrête au vol, les reposant délicatement en une pile ordonnée sur le sol. J'envie sa maîtrise, son assurance.

Quand je croise son regard, ses yeux me transpercent. Ses iris, un mélange captivant de bleu et de gris, semblent sonder mon âme. Soudain, il commence à tourner autour de moi, comme un prédateur.

— Qu'est-ce qui te prend ? demande-je, ma voix teintée de curiosité.

— J'ai envie de te poser la même question, réplique-t-il, un défi sous-jacent dans sa réponse, ses mots flotte dans l'air comme une provocation.

— Pardon ?

— Tu te brimes. Tu essaies de garder le contrôle, mais de quoi as-tu peur ?

— De rien, lâché-je, ma voix tremblante malgré moi.

Il s'arrête brusquement devant moi, son visage trop près du mien, et je suis enveloppée par son parfum, à la fois sombre et captivant.

— À d'autre ! Recommence, et cette fois, mets-y du tien ! Dans le cas contraire, je chercherai moi-même ce qui te fait si peur dans ta jolie petite tête.

— Tu n'as pas le droit, tu...

— Au contraire, j'ai tous les droits sur toi. Si tu n'es pas contente, tu peux aller te plaindre à Juniper, histoire qu'elle découvre elle-même ce que tu caches.

Il me domine sa stature imposante, son regard me mettant au défi de me dérober.

— Recommence ! Et applique-toi, sinon tu sais ce qui t'attend ! me menace-t-il en tapotant ma tempe de son index, un geste à la fois provocateur et désinvolte.

Je serre les dents, une rage sourde montant en moi. L'envie de lui arracher son doigt me traverse l'esprit, mais je m'exécute, me remettant en position. J'essaie de baisser les ramparts que j'ai érigés autour de mes pouvoirs. L'idée qu'il puisse s'immiscer dans mes pensées me répugne, plus encore le fait qu'il pourrait le faire sans que je puisse l'en empêcher.

Je prends une grande bouffée d'air, relâchant légèrement la pression qui pèse sur mes épaules. Une parcelle de mes pouvoirs se fraye un chemin dans mes veines. Les arbres autour de moi frémissent, le sol vibre sous mes pieds. Le chant des oiseaux, le bruissement des rongeurs, le murmure des insectes et le clapotis des fontaines gravitent autour de moi, chaque son, chaque vibration, jusqu'à la respiration de Cassiel.

𝖬𝖺𝗂𝗇𝗍𝖾𝗇𝖺𝗇𝗍 !

Je trace ma rune avec une conviction renouvelée. Cette fois, les pierres s'élèvent doucement dans les airs, formant un bel arc au-dessus de nous. Cassiel sourit, satisfait du résultat. Lorsque je ressens une nouvelle salve de pouvoir parcourir mon corps, j'en ai presque le souffle coupé. Je relâche tout, faisant taire mon pouvoir qui se retire, se nichant au plus profond de ma psyché.

— Bien mieux, tu vois quand tu veux, me félicite-t-il, un sourire aux lèvres. Tu as du potentiel.

À suivre...

𝐓𝐡𝐞 𝐡𝐨𝐮𝐬𝐞 𝐨𝐟 𝐛𝐨𝐧𝐞𝐬| 𝐋𝐢𝐯𝐫𝐞 𝐈 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant