Chapitre 8 « Dilemme difficile »

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Le soleil se lève doucement sur le campus, ses premiers rayons percent les arbres et tapissent les bâtiments d'une lumière dorée. Je me fraye un chemin à travers la marée humaine d'étudiants pressés en direction de la cafétéria. Certains sont encore en mode zombie, à moitié endormis, d'autres courent. Franchement, ça doit être la seule heure de la journée où tout le monde est pressé et de mauvaise humeur en même temps. Mon sac pèse un âne mort. On dirait que je transporte une bibliothèque entière sur mes épaules. Au moins, j'aurai des muscles en béton à la fin de l'année, c'est toujours ça de pris. Une fois arrivé, je passe ma commande et m'installe sur la terrasse. Assis, je laisse le soleil me réchauffer le visage et prends une grande gorgée du nectar noir, sa chaleur se répandant dans tout mon corps. Ma tranquillité est de courte durée. Alors que je me laisse aller à un soupir de satisfaction, une blonde élancée se plante devant moi, les bras croisés et le regard aussi doux qu'un pitbull prêt à mordre. Je la regarde, et je sens un frisson d'appréhension parcourir mon dos. Merde.

_ Euh... salut, je commence avec une expression neutre.

J'ai déjà une idée de ce qui va suivre. Je sais que ça va partir en vrille. Mon cerveau commence à tourner à mille à l'heure, me préparant à ce qui s'annonce.

_ Écoute-moi bien, vocifère Kristy, les yeux emplis de colère, la voix tranchante. Je ne comprends pas pourquoi tu ne veux pas de moi comme petite amie. Je suis la meilleure chose qui puisse t'arriver, et tu ferais bien de le réaliser.

Je dois avouer que je suis plutôt du genre à avoir un sacré ego, mais là, on dépasse carrément le niveau olympique. Trop d'assurance, c'est dangereux. Ça peut vite devenir un problème.

_ Je t'ai prévenu hier et tu étais d'accord, alors ne viens pas me faire chier, je m'énerve.

Mon calme est en train de se fissurer. Me gonfler dès le matin, ce n'est vraiment pas le bon plan. Kristy continue à déverser des injures, se vantant avec mépris de sa prétendue supériorité par rapport à mes soi-disant attentes. Elle débite son monologue avec une arrogance qui frôle la démesure. Je l'écoute, presque sidéré par le flot incessant de sa tirade, me retenant de réagir, laissant ses paroles acerbes glisser sur moi. Pas la peine d'essayer de placer un mot de toute façon, elle est trop concentrée sur sa performance. Kristy finit par se rendre compte que la scène commence à attirer trop de regards. Avec un dernier regard brûlant, elle tourne les talons et s'éloigne. La terrasse reprend son calme après un orage. Tant mieux, parce que franchement, ça commençait à me les briser menu. Des bruits d'applaudissements éclatent soudainement. Je lève les yeux, surpris, cherchant à comprendre ce qui se passe. Sérieusement ? C'est ma fête aujourd'hui ou quoi ? L'univers a décidé de tester les limites de ma patience dès le début de la journée. Leïla s'avance à ma table avec un regard qui pourrait glacer le désert en plein été. Il ne manquait plus qu'elle pour parfaire le tableau. Je la détaille un instant, mon regard glissant sur chaque détail : son trait d'eyeliner impeccablement appliqué, qui accentue ses deux joyaux rares. Ses pommettes hautes et sa bouche carmin. Elle a une beauté qui devrait être illégale, surtout quand on la combine avec son attitude de casse-pied.

_ Tu n'as vraiment aucune considération pour les autres. Je me trompe ? lance-t-elle.

Elle est à cran, mais ça me fait sourire.

_ Je ne vois pas de quoi tu parles, je réponds, mes yeux brillants d'une malice incontrôlable et un sourire moqueur plaqué sur les lèvres.

Je sais que ça ne fait qu'enflammer davantage sa colère, et franchement, j'adore ça. Sa réaction est comme du miel pour moi, je ne peux pas m'en empêcher.

_ Ce n'est pas juste. Et arrête de m'appeler comme ça, crache-t-elle.

Ses mots sont des éclats de verre, me touchant juste assez pour que je les ressente, mais sans me blesser.

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