La rentrée est désormais bien derrière nous, plus d'un mois s'est écoulé depuis le début des cours, et le poids des devoirs s'avère plus écrasant que je l'imaginais. La fatigue me colle à la peau, un boulet attaché à chaque cheville. Et comme si ça ne suffisait pas, mes notes descendent en flèche. Je tourne à l'angle du couloir et tombe sur une scène qui me fait saigner des yeux et met le feu à mon sang. Un mec est adossé à mon casier, la bouche scotchée à celle d'une rouquine. Mes poings se serrent instantanément. Ils ne peuvent pas faire ça ailleurs, sérieusement. Quand je reconnais Jordan, le perturbateur en chef de mon monde déjà chaotique, je me dis que j'aurais dû m'en douter. Nos regards se croisent et je vois dans ses yeux le défi gronder. Il attend ma réaction, et ça me met encore plus en rage. Je m'approche à grands pas.
_ Qu'est-ce que tu fous là ? Je crache, les dents serrées.
Jordan se détache lentement de mon casier, un sourire narquois accroché aux lèvres. Son regard désinvolte me donne envie de hurler.
_ Juste en train de discuter avec une amie, dit-il en jetant un coup d'œil nonchalant à la fille qu'il aspirait quelques secondes plus tôt. Tu sais, socialement actif, contrairement à certaines.
Je ne savais pas que laver les amygdales de sa partenaire était une forme de discussion. Mon sang ne fait qu'un tour. Ce mec ne fait qu'envahir mon espace et me provoquer. Je sens la chaleur monter à mes joues et mes yeux lancent des éclairs. Chaque mot qu'il prononce est comme une goutte de poison dans mon esprit déjà tourmenté. J'ai envie de lui crier dessus, de le pousser, de faire quelque chose pour le faire taire. Mais je me retiens par pure force de volonté.
_ Dégage de là, Jordan, je grogne, ma voix tremblante de colère contenue.
Il rit doucement, un son dont je suis allergique. La rousse nous observe en silence. Mes muscles se tendent, mais je fais un effort pour afficher un sourire ironique. Je fronce les sourcils, les yeux fixés sur Jordan.
_ Sérieusement ? Tu n'as pas assez d'espace ailleurs pour jouer ? Je lâche, cinglante.
Jordan lève un sourcil, un sourire moqueur aux lèvres qui me donnent envie de lui en coller une, de marquer sa peau de mes cinq phalanges. Je lutte contre l'envie de lui sauter à la gorge. Ce parasite s'approche de moi, sa présence imposante me fait reculer jusqu'à ce que mon dos heurte doucement la rangée de casiers. Ses mains se posent de chaque côté de ma tête, m'empêchant de m'échapper. Mon cœur s'emballe davantage. La proximité de son visage m'électrise, chaque fibre de mon être est en alerte. Je sens la chaleur monter à mes joues, les poings serrés.
_ Tu sais que tu es encore plus séduisante quand tu es furieuse, trésor, murmure-t-il, provocateur.
Ses mots, murmurés si près de moi, sont une allumette jetée dans un baril d'essence. Mon visage se durcit. Je suis une bombe à retardement, chaque seconde qui passe augmente la tension. Je tente de le repousser, mais il reste immobile.
_ Dégage, Jordan, je siffle entre mes dents, ma voix tremblante de rage.
Il rit doucement, un son qui résonne comme une provocation supplémentaire. Ses yeux ne quittent pas les miens, et je me sens prise au piège, comme une proie devant son prédateur. Ma vision se brouille, mes mains tremblent. Chaque mot, chaque geste de sa part est un coup de couteau dans ma patience déjà fragile. La tension est palpable, un duel silencieux entre nous. Je prends une grande inspiration, cherchant à retrouver le contrôle. Je ne ressens aucune crainte. Étrangement. Au contraire, je ne cille pas. Sûrement la colère qui alimente mon courage.
_ Évite-moi tes compliments bidon. C'est dégoûtant, je riposte en m'avançant, plaquant ma poitrine contre son torse.
C'est de la provocation pure. Je veux qu'il sente que je ne reculerai pas.
VOUS LISEZ
Best of ennemies
RomanceLEÏLA SANCHEZ, UNE ÉTUDIANTE AUX FORMES GÉNÉREUSES ET AU CŒUR MEURTRIS PAR DE LOURDS SECRETS, ENTAME SON PARCOURS UNIVERSITAIRE AVEC L'ESPOIR D'UN NOUVEAU DÉPART. CEPENDANT, SA COLLISION AVEC JORDAN DAVIS, LE SÉDUCTEUR AUX YEUX AZUR, VA TROUBLER SON...