Best of ennemies

Chapitre 12 « Idiote ! »

En ce moment, je cours partout. Entre les cours à n'en plus finir et les soirées dans lesquelles Solyne me traîne toujours, je n'ai même pas le temps de souffler. Et pourtant, je suis plutôt fière de moi. Ça fait deux semaines maintenant que je bosse comme serveuse dans un petit restaurant juste à côté de l'université. Ça me donne un peu d'indépendance financière et c'est gratifiant de gagner son propre argent, d'être maître de sa vie. Le « Sunset Bistro » est devenu un peu comme ma deuxième maison. Les étudiants du coin et les gens du quartier aiment venir ici. La cuisine est variée, allant du classique américain aux options plus exotiques. L'endroit respire la bonne humeur, et ça me change de l'ambiance stressante de la fac. Avoir ce travail n'est pas uniquement un moyen de gagner ma vie, c'est aussi l'occasion de faire des rencontres et de pimenter mon quotidien déjà bien chargé. Quand je suis là, entre deux commandes et des assiettes à servir, j'adore écouter le brouhaha de la salle, les rires des clients et les blagues de mes collègues. La première fois que j'ai croisé Mick au restaurant, j'ai tout de suite su qu'on allait s'entendre. Avec son sourire accueillant et sa carrure impressionnante, il a une aura rassurante qui met tout le monde à l'aise. Il est du genre costaud, avec des épaules larges qui peuvent soutenir le monde entier. Quand il entre dans la pièce, on ne peut pas le louper. Il fait partie de ces personnes qui rendent les soirées de travail moins pénible. Quand je regarde Mick, je ne peux pas m'empêcher de penser à Thor, le dieu nordique avec son allure de guerrier. Ses cheveux blonds ressemblent à une cascade dorée, encadrant son visage et ses beaux yeux d'acier. Avec son physique de géant et son air bienveillant, tu n'as peur de rien quand il est proche de toi. Dès le premier jour, il m'a pris sous son aile et ce fut un coup de foudre amical. C'est grâce à lui que j'ai pu m'intégrer aussi vite dans l'équipe. Le restaurant est en pleine ébullition, comme d'habitude. Les bruits de fourchettes tintent contre les assiettes, les conversations animées se mélangent. Je cours partout, prenant des commandes, apportant des plats, essayant de garder le sourire malgré la fatigue qui commence à peser lourd sur mes paupières. Mick s'approche de moi entre deux allées de tables, un plateau chargé à la main. Son sourire est aussi lumineux que les néons qui éclairent la salle, un phare dans toute cette agitation.

_ Alors, comment ça se passe aujourd'hui, trésor ? demande-t-il avec un clin d'œil.

Mon cœur décide de faire un saut dans ma poitrine. Ce surnom, bordel. Je ne sais pas si je suis agacée de l'entendre ou si le fait qu'il sorte de la bouche de quelqu'un d'autre que le parasite me dérange. Je deviens folle. Jordan me rend folle.

_ Ça va bien, merci, je réponds avec un sourire crispé. Mais s'il te plaît, pas ce surnom, je le supplie, mes nerfs à fleur de peau.

_ Pourquoi ça ? m'interroge-t-il en éclatant de rire. Ça te va plutôt bien, insiste-t-il, ignorant l'impact que ce surnom peut avoir sur moi.

_ Longue histoire, je marmonne en roulant des yeux.

_ Tu attises ma curiosité. Je veux que tu me racontes tout pendant la pause, m'annonce-t-il, curieux.

Je sais que parler de Jordan ne fait que lui donner de l'importance, mais il fait partie intégrante de mon quotidien. C'est un sacré phénomène. Tout le temps dans mes pattes, à me provoquer et à jouer avec mes nerfs. Il me suffirait de l'ignorer, mais il a ce petit quelque chose qui attire mon attention. C'est frustrant à un point inimaginable. Ce qui m'oblige à répondre, à lancer des piques et à le fusiller du regard. Possible également que mon égo me pousse à tout donner pour réussir à le faire taire en ayant le dernier mot.

Mick et moi retournons à nos tâches. La soirée au restaurant bat son plein, et mes collègues et moi gérons d'une main de maître. Les commandes affluent, les assiettes s'empilent, mais malgré le rythme effréné, l'ambiance est au rendez-vous. Nous travaillons en harmonie, nous comprenant d'un simple regard.