Légende du monde perdu [TOME 2]

Chapitre 32 : Ignatiusa

Les éclats de rires résonnaient dans toute la maison, une symphonie de bonheur et d’insouciance. Ignatiusa, la plus petite, venait d’attaquer son grand frère par surprise, ses petites mains enroulées autour de son cou. Il riait en se laissant tomber doucement par terre, commençant aussitôt à la chatouiller jusqu’à ce que ses éclats de rire deviennent incontrôlables.

Soudain, son deuxième frère l'attrapa avec force, la soulevant haut dans les airs. Elle volait au-dessus de la pièce, ses jambes battant dans le vide, éclatant de rire.

"- Les enfants à table," appela la voix douce de leur mère depuis la cuisine.

"- Volons à la cuisine, Igna," dit son frère avec son éternelle plaisanterie, la faisant planer jusqu'à la porte de la cuisine, comme si elle flottait véritablement dans les airs.

Quand ils arrivèrent, leur mère était là, les bras ouverts et le sourire doux, attendant avec amour.

"- Et woohoo, viens ici ma grande," dit-elle en attrapant Ignatiusa dans ses bras, l'enveloppant dans un câlin chaleureux.

"- Asseyez-vous, les garçons," ajouta-t-elle doucement, leur adressant un regard complice.

Les frères d’Ignatiusa prenaient place à côté d’elle, encore légèrement essoufflés de leur jeu. Le plus grand, aux cheveux bruns légèrement en bataille, souriait de toutes ses dents, ses yeux pétillants de malice. Il attrapa une miche de pain et la rompit en morceaux généreux, en lançant un bout à son frère cadet qui le rattrapa avec agilité.

"- Pas à table !" les gronda doucement leur mère, bien qu'un sourire amusé dansait sur ses lèvres.

La porte d'entrée s'ouvrit doucement, laissant entrer une rafale d'air frais et la silhouette massive de leur père, qui se tenait dans l’encadrement, enveloppé d’une cape usée par les années. Ses bottes de cuir boueux laissaient des traces sur le sol, mais personne ne s’en souciait vraiment.

"- Ah, je vois qu'on n'a pas attendu le vieux pour commencer !"

Sa voix grave résonna chaleureusement dans la pièce. Leur mère se leva aussitôt pour l’accueillir, un sourire complice sur les lèvres.

"- Tu es rentré plus tard que d'habitude," dit-elle doucement en lui tendant une serviette pour essuyer ses mains.

"- Le travail a pris un peu plus de temps que prévu," répondit-il en se débarrassant de sa cape qu’il suspendit à un crochet près de la porte. Puis, il ébouriffa affectueusement la tête du plus jeune avant de déposer un baiser sur la joue de sa femme.

"- Alors, qu’est-ce que mes guerriers ont fait aujourd’hui ?" demanda-t-il en riant doucement, tandis qu'il attrapait un morceau de pain, son regard se posant tour à tour sur chacun de ses enfants.

"- On a volé ! Enfin, presque," répondit fièrement l’aîné en jetant un coup d'œil à Ignatiusa, encore souriante après le jeu de tout à l'heure.

"- Ah, des exploits dans les airs, je vois," dit leur père avec un clin d'œil à sa fille, qui rougit légèrement sous l’attention. "Et toi, Igna, tu as montré à tes frères comment on fait vraiment ?"

"- Elle nous a presque battus," ajouta le plus jeune, les yeux brillants d'admiration pour sa sœur.

Cette conversation précieuse fut interrompue par une sonnerie à la porte.

"- Je vais ouvrir." dit le père.

Dès que la porte s'ouvrit, un son terrifiant puis la chute du corps de son père, ces deux frères formaient un mur devant leur mère qui a eu à peine le temps de prendre sa fille dans ses mains que les soldats tiraient sur ses fils.