Vérité dévoilée.

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Point de vu de Rose :

Encore un nouveau bâillement, me faisant prendre conscience de la fatigue qui me consumait à petit feu... J'étais dans l'incapacité à tenir mes yeux grands ouverts, dans l'impossibilité d'avoir les idées claires...Mes yeux descendent alors l'écran pour venir se déposer sur l'affichage de l'heure,

20h24.

Je balaye ensuite du regard mon bureau, m'apercevant de l'énorme avance que j'avais pris en une après-midi. Je souris légèrement, une légère fierté brillait en moi, malgré l'état plus que dégradé de mon cœur... Mais je ne me laisse pas abattre par cette douleur, désagréable, envahissante, qui ne voulait pas me quitter depuis ces derniers jours... Laissant finalement la détermination faire surface, j'éteins mon ordinateur d'un geste précipité, attrape mes quelques affaires et me dirige vers la sortie, pressé. Par un trop plein d'empressement, je peine à entrer la clé dans la serrure, ce qui me tends légèrement. Je finis par y parvenir au bout de quelques secondes, poursuivant donc ma route, longeant les majestueux couloirs de l'Elysée. Je dévale par la suite les nombreux escaliers, n'ayant cette fois ci aucune peur de me faire mal, étant pour une fois chaussé d'une paire de baskets et non de talons. Lorsque j'atteins l'extérieur, un vent frais me fouette le visage sans que je m'y attende. Je me rapproche de la voiture, seulement pour y déposer mes affaires.

- Je vais rentrer à pieds, ne vous en faites pas pour moi, bonne soirée à vous, dis-je, d'un ton calme.

- Mmh Madame êtes-vous sur ? Ne voulez-vous pas qu'une équipe vous accompagne ? Me demande t'elle, une pointe d'incertitude dans la voix, laissant afficher de l'inquiétude sur son visage.

- Ne vous en faites pas je vous ai dis, tentais-je malgré tout de la rassurer. Je me rends chez ma sœur qui n'habite seulement qu'à quelques minutes. À demain et reposez vous comme il le faut, c'est important, finissais-je, d'une voix chaleureuse, refermant ensuite la portière derrière moi.

Je repousse les petits cheveux qui ne cessaient de virevolter sur mon visage et quitte alors l'Elysée pour seulement que quelques heures...

Mes pieds s'encrèrent dans le sol à chacun de mes pas, comme si le sol m'absorbait petit à petit. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris le temps de marcher un peu, sous le ciel étoilé de Paris. Mes mains se trouvaient dans mes poches de manteau, cachées, évitant la brise.

L'obscurité ne me rassurait pas tellement, mais heureusement qu'il y avait la présence de petits éclairages. J'emprunte de petites rues, espérant rejoindre les fameuses, que Jordan et moi avions tant longer, ensemble, encore fou amoureux l'un de l'autre... Je prends une grande bouffée d'air, inhalant la fraîcheur de la nuit.

Ma sœur vivait non loin de chez moi, je savais alors déjà par où passer pour atteindre son petit appartement.

Le vent fait légèrement voler mes cheveux, les faisant parfois me fouetter le visage. La capitale était en mode off, plus rien animait celle-ci, la circulation se faisait rare... Je passe de rue en rue, marchant sur les trottoirs bien trop étroits, composés de pavé sur lesquels il était très facile d'y laisser une cheville.

Après quelques minutes de marche, j'atteins celle que nous empruntions constamment :

La Rue des clochets.

Les souvenirs dérobent, les images déambulent et les sensations me jouent des tours. Chaque endroit sur lesquels mes yeux se posent, des images de nous se redessinent, créant un vide en moi. Je me rappelle de chacun de nos passages ici, de nos rires résonnant et de l'amour qui prônait. Je revois son doux visage, ses fossettes creusant ses joues et son sourire charmeur. J'adorais le contempler lorsqu'il était heureux, c'est comme s'il devenait un enfant, laissant derrière lui toutes les choses négatives de la vie.

Politiquement incompatible ( TOME 2 ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant