Le choix

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C’était une fin de journée grise, une de celles où tout semble pesant. Après des heures de réflexion, Ndi go'o devait enfin affronter Boucarré pour lui annoncer son départ. Coco Chanel l'avait recrutée, et la promesse de travailler aux côtés d’une légende l'exaltait. Pourtant, elle savait que Boucarré ne la laisserait pas partir sans réagir.

Benedicto était certes un bourreau avide de pouvoir et opportuniste mais elle devait s'avouer qu'elle l'avait toujours admiré, ce Boucarré. Non seulement pour son talent, mais aussi pour l’opportunité qu’il lui avait donnée.

Elle se sentait redevable à l’entreprise qui lui avait permis de se lancer dans ce Paris hostile. Pourtant, comment refuser l’opportunité de travailler pour l’une des maisons les plus iconiques de Paris ?

Il était sept heures du soir, et ça y est elle s'était décidée. Elle devait être honnête
avec Boucarré. L’idée de quitter cette petite maison de couture délabrée et les gens qui y étaient lui serrait le cœur. Mais il fallait penser à son avenir.

Lorsque son supérieur la convoqua dans son bureau, elle y entra avec détermination, sa lettre de démission soigneusement pliée dans ses mains.

Il l’avait accueilli avec un sourire détendu, inconscient de la bombe qui s’apprêtait à exploser.

— Oh Indigo j'ai été surpris de te savoir de retour. Je t'avais laissé pour la journée entière pourtant.

— Euh hem, je suis revenue parce que j'avais quelque chose à te dire.

— Ah vraiment ! Avait-il dit en se servant un verre de whisky. Tu en veux ?

— Non. Je ne bois pas.

— Tu sembles préoccupée, tout va bien ?  demanda-t-il avec un sourire presque paternel. Décidément, elle n'arrivait pas à concevoir cette facette de Boucarré, gentil et soucieux des autres.

Elle prit une profonde inspiration et se lança :

— Je dois vous parler. J’ai pris une décision importante, et ce n’est pas facile à dire, mais... je vais démissionner. 

Le visage de Boucarré s’assombrit instantanément.

— Démissionner ? Pourquoi maintenant ?

Elle tenta de garder son calme, expliquant qu’une opportunité unique s’était présentée, qu'elle devait la saisir. Mais Boucarré n’était pas prêt à la laisser partir si facilement.

Le visage de Boucarré se figea. La surprise se mêla à la déception, puis à la colère.

— C'est pas possible ça ! Démissionner ? Tu plaisantes, j'espère ! Après tout ce que je prévois d'accomplir avec toi, tu veux tout laisser tomber ?

Elle garda son calme.

— C’est une opportunité inespérée, je dois suivre ma voie. Tenta t'elle.

Boucarré, sentant que la situation lui échappait, changea immédiatement de tactique.

— Si c’est une question d’argent, je te propose une augmentation. Dis-moi ce que tu veux, et tu l’auras.

Son cœur battait plus fort. Une augmentation ? Quelques mois plus tôt, cela l'aurait tentée, mais maintenant... travailler avec Coco Chanel était bien plus que cela. C'était une question de rêve.

— Je te remercie, mais c’est plus qu’une question de salaire. Ma décision est prise. Elle déposa sa lettre de démission sur le bureau.

Boucarré l'observa faire en silence.

La peau noire Où les histoires vivent. Découvrez maintenant