Le Trou Noir

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Les partiels étaient enfin arrivés. Après des semaines de révisions intenses, de nuits blanches, et d'une pression incessante, je m’en sortais plutôt bien. Pourtant, aujourd’hui, c’était le dernier jour des examens, et je sentais la fatigue me submerger d’une manière inquiétante.

Depuis des jours, je ne mangeais presque plus, je dormais à peine, et mon corps semblait s'épuiser à vue d’œil. La pression que je m'imposais pour réussir pesait lourdement, mais je continuais, coûte que coûte. Mes épaules ployaient sous le poids des attentes familiales et personnelles. Pourtant, malgré tous ces signaux d'alarme, j'avais l'intention de tenir jusqu'au bout.

Le matin du dernier examen, je me suis réveillée avec une lourdeur étrange dans tout le corps. Mes jambes semblaient vouloir me trahir, mon esprit était embrouillé, mais je refusais d'abandonner. En entrant dans la salle d'examen, j'essayais de me focaliser sur la feuille, mais tout paraissait flou. Les lignes dansaient sous mes yeux, les mots perdaient leur sens. Mon cœur battait à un rythme anormal, ma respiration devenait de plus en plus difficile.

Je tentais de reprendre le contrôle. "Allez Fa, concentre-toi, juste encore un effort", me répétais-je. Mais rien n’y faisait. La chaleur de la salle m’oppressait, mes mains tremblaient. Je sentais mon cœur s'emballer et tout devenait soudainement plus lointain. J'essayais d'écrire, mais ma vision se brouillait, mes doigts devenaient rigides, et avant que je puisse comprendre ce qui se passait, tout s'effaçait. Puis d'un coup,

Je me suis évanouie.

Oui, je me suis évanouie. L’impensable s’est produit.

Mon Dieu, après tout cet effort, après toutes ces nuits blanches, ces heures interminables à réviser, ces moments où je ne mangeais plus, où je ne dormais presque plus… tout ça pour finir ici ? Non, je ne peux pas y croire. Mon corps m’a trahi, il n’a pas tenu face à la violence que je lui ai imposée.

Punaise, ce n’est pas vrai. Le dernier jour de mes partiels ? Non, tout sauf ça. C’est une mauvaise blague, un cauchemar éveillé… Comment est-ce possible ? Pourquoi maintenant, alors que j’étais si proche du but ?

Mon cœur battait dans mes tempes, mes jambes se dérobaient sous moi, et tout est devenu flou. Des silhouettes bougeaient autour de moi, des voix devenaient lointaines. Je me débattais dans ma tête, je refusais de lâcher prise. Mais mon corps… mon corps en avait décidé autrement.

Le trou noir.

Plus rien. Juste le silence. L’obscurité totale, un vide immense dans lequel je me noyais. Tout était fini, tout ce pour quoi je m’étais battue, disparu en un instant.






Chronique de Fa, L'étudianteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant