22- desastre

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Ares me rendit mon baiser, d'abord doux et passionnel, celui ci se transforma rapidement en baiser intense et violent. Comme si la haine que nous avions l'un pour l'autre était déposée dans cet acte passionnel qu'est le fait d'embrasser quelqu'un.

Mon père, son ancienne vie de proxénète, sa jalousie maladive.. Tout ça n'avait plus aucune importance.

- Ne t'inquiète pas mon ange, ton père n'en saura rien. Et sinon, tu n'as qu'à venir chez moi pour le reste de l'année, ça te permettra de fuir ta mère, tu es majeur maintenant t'as le droit de partir...

Partir de chez ma mère ? Elle me frappe depuis toujours et chaque coup résonne comme un écho familier dans mon corps depuis toute petite. Mais m'en aller ? Je l'aime malgré tout, même si j'essaye de me convaincre du contraire je l'aime. Car on ne peut pas ne pas aimer ses parents. L'idée de m'en éloigner m'effraie encore plus. Pris entre la peur et l'amour que j'ai envers elle, attachée par des chaînes invisibles je veux repousser le moment où je quitterai ce nid pour aller à l'université dans 4 mois. Je veux repousser ce moment le plus possible, je ne suis pas apte à m'en aller maintenant.

- je ne peux pas Ares...

- Mon ange tu sais que tu mérites mieux que cette vie là... Et dans tout les cas tu partiras dans quelques mois autant t'en aller maintenant avec moi. Tu t'es inscrite à quelle université ?

- université McGill... c'est au Québec à plusieurs jours de voiture d'ici. Je vivrai au Campus. Enfin ça c'est si l'université m'accepte, je devrai avoir les résultats dans quelques semaines...

- Tu seras accepté Jemma j'en suis sure tu es brillante ils t'accepteront. Ses mots étaient accompagnés par des baisers hésitants dans mon
cou me demandant si il pouvait aller plus loin.

J'hocha la tête en signe d'accord et Ares passa ses mains sous ma chemise et la déboutonna celle ci pour me caresser.

Mais ses caresses n'étaient pas douces comme elles l'avaient été lorsqu'on avait eu un rapport il y a quelques mois de cela. Elles étaient violentes, à la limite de la douleur. Comme si il voulait me punir, punir de l'avoir laissée sans s'expliquer, punir d'avoir était proche de Jayden, punir de ne pas avoir achetée de nouvelle jupe, punir de ne pas vouloir aller vivre avec lui et de vouloir rester avec celle qui m'a fait vivre l'enfer.

- Ares tu me fais mal...

Il s'arrêta immédiatement, c'est déjà ça de positif...

- putain qu'est ce que t'as Ares on dirai que tu veux me punir ?

- tu n'as pas voulu m'adresser la parole ces 2 derniers mois bordel tu ne m'as même pas laissé m'expliquer !

- toi t'as faillit me faire couler mon année en même refusant à ton cours

- oui et bien ne t'en plain pas Jayden est venu à ta rescousse. Tu fais la pute avec lui pour qu'il soit gentil avec toi d'un seul coup comme ça ? T'as fini par accepter ses avances comme une salope ? Comme quoi tu dois préférer les hommes qui forcent plutôt que ceux qu'ont toujours été là pour toi comme moi !

Je le gifla à ses paroles. Sans trop réfléchir, la claque partit toute seule. Je regretta immédiatement mon geste, mais c'était trop tard. Ares me regardait avec haine et mépris.

Je sorti en vitesse de la voiture sans même prendre le temps de reboutonner ma chemise et courra jusqu'à chez moi. Le froid en cette journée de février sous un seuil de degré négatif me transperçait le corps durant les 3 minutes séparant sa voiture de mon appartement. Je passa le seuil de la porte de celui ci, tourna sur la droite, arriva dans ma chambre, m'écroulant sur mon lit.

Je ne comprend pas comment j'ai pu en arriver là, un instant suspendu, une seconde brisée où ma main a traversée l'air pour se retrouver contre sa joue violemment. Le bruit sourd résonne encore dans ma tête, comme une cloche sonnant l'arrivée d'un désastre. Je l'aime. Je l'aime tellement que la moindre insulte de sa part ma fait suffoquer. Il m'a blessé, ses mots m'ont lacérés, comme des lames qui me tranchent, des lames que je connais trop bien. Mais je n'avais pas le droit, pas le droit de lui répondre ainsi. Moi qui ai tant évité la violence telle une ombre évitant la lumière, moi qui la connais si bien, qui en porte encore les cicatrices sur ma peau. Chez moi les coups ont toujours tombés comme la pluie dont les gouttelettes dégoulinent sur le dos d'une fenêtre. Je déteste les gens violents.

Pourtant je suis devenue l'un d'eux.

De ceux qui règlent la haine par les coups, de ceux qui sont incapables de gérer leur émotions par autre chose que par leurs poings.

Je sens encore la brûlure sur mes doigts causée par l'impact de ma gifle. Je voulais qu'il se taise, qu'il cesse de m'infliger cette douleur, qu'il cesse de me blesser mais maintenant c'est moi qui l'ai blessé.

Je l'ai frappé par ce qu'il m'a insulté, mais en faisant cela je me suis insultée moi même. J'ai insulté ma propre personne qui s'était promise de ne jamais être comme mes parents.

Je ne pourrai jamais effacer cet instant, je l'ai trahi de la manière la plus cruelle qui sois, en devenant ce que je m'étais promise de ne jamais devenir. En devenant ce que j'haïs.

Affalée dans mon lit, encore en uniforme scolaire avec cette putain de jupe m'ayant causée tant de trouble, je pleurs. Par ce que je ne sais pas si je mérite encore son amour, ni même le miens.

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Coucou mes stars 🌟
Petit rebondissement pour ce chapitre, que pensez vous de la réaction de Jemma face aux paroles d'Ares ?
N'hésitez pas à me laisser votre avis/étoile

Jockeria🌷

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