33- Épilogue

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4 ans plus tard

Main dans la main avec Jayden, lui portant un sac de course et moi portant notre fils dans mes bras. Je t'ai vue, en face de moi à quelques mètres dans ce marché de la banlieue montréalaise à côté de mon université, marchant dans les feuilles orangées de cette fin d'automne. C'est curieux, il faisait le même temps que lorsqu'on a commencé à se fréquenter dans ta voiture le soir. Effet de la Madelaine de Proust, le fait qu'une simple sensation, qu'une odeur ou qu'un goût nous rappel un souvenir. Et ce temps me faisait penser à toi, à nous. Lorsque tu m'instruisais, m'aider, m'aimer.

Car je sais que tu m'as aimé Ares, même si j'en ai doutée après avoir appris ta tromperie, mais pas de manière saine. Tu voulais me posséder c'est différent, tu voulais un objet, une chose qui ne soit qu'à toi, un morceau comme tu le disais si bien, que tu étais le seul à toucher, à voir, à désirer. Mais moi je t'ai aimé Ares, mais d'un amour toxique. Je t'ai aimé comme une figure paternel, ce dont personne ne dois jamais chercher dans ses relations. Je t'ai aimé car j'ai cru que tu allais me sauver, or c'était à moi de me sauver pas à toi, et tu n'as fait que me plonger plus bas. Je t'ai aimé car je me sentais redevable envers toi, toi qui m'a sauvé du viol. Or tu as fait ce que tout être humain digne de ce nom aurai dû faire. Je t'ai aimé car tu avais le même engouement autour de la littérature que moi, et ça il est vrai que je n'y trouve rien à y redire, car tu savais y faire avec les mots. Je t'ai aimé car tu ne faisais tout oublier, tu étais ma drogue, tu étais mon suffit, tu étais mon ancre m'empêchant de couler. Mais moi j'étais ta chose, ton objet, the theacher's pet.

Étrangement je n'ai rien ressenti en te voyant de l'autre côté du trottoir, comme si tout mes sentiments étaient partis. Il ne restait que de profonds souvenirs de mon adolescence et une légère affection, car tu es et resteras l'amour de ma vie. C'est cet amour qu'il reste, l'amour des souvenirs. Je ne me suis marié avec Jayden que pour avoir une certaine stabilité, et que je l'apprécie légèrement, mais plus comme un ami. Car il n'est pas comme toi, il ne vérifie pas mes bras tout les deux jours, il n'est pas mordu de littérature et d'Albert Camus, il ne parle pas aussi bien que toi. Mais en entrant à l'université, il m'a contacté, étant lui même à Montréal et nous nous sommes vues. Je ne l'aime pas et je ne l'aimerai jamais, mais j'avais besoin d'un cadre de vie, de quelqu'un avec qui construire ma vie. Marc Aurele n'a t'il pas dit que la vrai stabilité était l'adaptation à la réalité du moment ? Et bien à ce moment j'avais besoins d'être accompagné, de fonder une famille avec quelqu'un à la fin de la Fac. J'avais besoins d'avoir un enfant, surtout après mon avortement. Je voulais élever un petit bout de chou et le combler d'amour, ce qu'on n'a jamais fait avec moi. À contrario Khali Gibran a dit que la stabilité de l'amour réside dans sa croissance et dans sa capacité à évoluer et à affronter les tempêtes. Nous en avions des défis toi et moi, or la plupart c'est toi qui les a créé avec tes excès de jalousie ou ta tromperie nous ne pouvions pas affronter des tempêtes que tu causais toi même.

Avec le recul concernant notre relation je me rend compte à quel point j'ai romantisée la moindre petite chose venant de toi. Même ta jalousie penchant au bord de la violence, violence que j'haïs tant. J'ai passé outre le fait que tu es été proxénète, excusant cela par le fait que ces femmes y étaient déjà de toute manière et que tu avais besoins d'argents pour l'opération de ta sœur. Sauf que non Ares, le fait qu'elles y étaient déjà n'est pas une excuse pour devenir leur mac, et le sort de ta sœur ne justifie en rien cela.

Je n'ai jamais re aimé comme je t'ai aimé Ares, car quand j'aime j'y laisse un morceau de mon âme, un morceau de moi. J'aime imaginer qu'il y a une réalité parallèle où nous sommes encore ensemble, que notre relation est saine et que tu as cessé tes excès de colère et de jalousie. Que Sofia n'a jamais existé, que ça n'a toujours était que toi et moi. La réalité dénote avec ce que je désire et ce dont j'ai toujours désiré, toi.

Car je n'ai jamais ressenti autant de bonheurs que dans tes bras, que tu m'as tendu une perche lorsque j'étais au plus bas. Et que même si c'était dans l'optique de me posséder à tout vas, et bien j'allais mieux, grâce à toi. Shopenhauer, grand philosophe et écrivain dont je suis sure que tu connais l'existence n'a t'il pas dit que la vie était une tragédie dès notre naissance ? Et bien il avait raison, dès ma naissance ma vie était bouleversante dû aux paternels que j'avais. J'ai traversé l'enfer mais dans ma tragédie, tu m'as relevé. Et j'ai passé la plus belle année de ma vie avec toi.

Il y a quelque jour mon fils m'a demandé qui est le premier homme pour laquelle mon cœur s'était épris. Je n'ai pas osé lui dire que cet homme n'était autre que toi, mon enseignant à moi et son père. Que cet homme m'a fait vivre l'amour le plus pur et le plus toxique à la fois, que je l'aimais comme un père en même temps d'être mon compagnon et lui comme sa chose, mais que l'on s'aimait malgré tout. Que l'on s'aimait malgré cela, malgré notre différence d'âge, malgré le fait que tu étais mon enseignant, malgré le fait que tu étais l'ennemi de mon père et que celui ci l'avait interdit de me fréquenter, malgré le fait que tout était contre nous.

Malgré que ce fils ne soit pas de toi et qui soit d'un homme que je n'aime pas, je l'aime plus que tout. L'enfant que j'ai porté de toi, je l'ai avorté et je m'en voudrai jusqu'à la fin de ma vie. Car il était la seule chose qu'il restait de nous, et il n'est plus.

Car tu seras toujours l'amour de ma vie, le souffle qui a animé mes rêves, l'ancre qui m'a fait rester hors de l'eau, le chapitre le plus important du récit de ma vie, le pilier de mon adolescence chaotique.

Ah et en fait, mon fils s'appelle Ares...

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Coucou mes stars 🌟
Cet épilogue signe la fin de mon roman, merci à tous de m'avoir soutenu tout le long de celui-ci. Si jamais vous avez des questions concernant le récit (comme une incompréhension) n'hésitez pas à me le faire savoir <3
Je sais que la fin peut être rude et inattendu, étant donné que la majorité des romance prof x élève se terminent bien, or je voulais avant tout faire en quelque sorte de la « prévention », car non il n'est pas normal que des hommes/femmes soient attirés par des adolescents, que malgré l'amour qu'ils peuvent leur porter cet amour découle d'un traumatisme généralement causé par le parent de l'adolescent, et que ce n'est pas en entretenant une relation avec quelqu'un de l'âge de son parent que celui-ci se sentira mieux. Car l'amour d'un parent, malgré tout les efforts du monde ne se remplace pas alors ne cherchez pas dans vos relations un parent, vous ne le trouverez pas et votre conjoint ne sera que toxique et ne voudra pas votre bien.
Sur ce prenez soin de vous,
La bise à Denise 😝

Jockeria🥀

Teacher's pet Où les histoires vivent. Découvrez maintenant