23- excusable

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Je tournais en rond dans mon appartement, c'était le début de la Semaine de relâche (semaine de vacance au Canada située généralement entre Mars et Avril selon les provinces) en ce 1er mars et je n'avais pas vue Ares depuis l'incident d'il y a une semaine, j'avais encore séché. Je ne voulais pas l'affronter, comme je l'avais fait durant deux mois.

J'ai encore fuis, m'éloignant de ce que je devrai affronter tôt ou tard. Pourtant je déteste ça fuir, car c'est ce qu'a toujours fait ma mère lorsqu'elle avait des problèmes. Elle a fuit notre campagne de l'Alberta pour venir dans la capital dû à des problèmes avec son dealer. Elle fuit également dans son esprit, lorsque ses jambes ne lui permettent pas de le faire. Elle se shoot, substance sur substance, cachets sur cachets, seringues sur seringues. Et je suis entrain de devenir comme elle, car je deviens violente avec ceux que j'aime, et que je n'ose pas aller les affronter par la suite. Mais je n'ai pas la force d'aller lui faire face, affronter c'est exposer ses failles, admettre que je suis vulnérable et que même si je prétend le contraire, mon enfance m'a influencée car je deviens comme mes parents. Je ne veux pas qu'il me voit si fragile, qu'il se sente encore responsable de payer les pots cassés, ou alors qu'il croit que je suis comme eux. Les mots que je devrai lui dire restent coincés dans ma gorge à chaque fois que je le croise dans les couloirs, que je croise son regard fuyant comme transperçant, entouffée par cette peur me tenant en laisse. Mais je m'y perds, car chaque jour passé sans lui parler me ronge encore plus car j'ai besoin de lui. Je me suis remise à me couper, pour oublier. Un autre point commun que j'ai avec mes parents, car au fond quelle différence a se mutiler qu'à se droguer ? Je me fais du mal et cela permet d'oublier dans tout les cas. À la seule différence près qu'en faisant ça je ne me fais du mal qu'à moi même, pas aux autres atour de moi contrairement aux substances illicites.

Je n'ai aucune idée de ce que je vais faire durant cette semaine, j'ai un livre de français langue seconde à lire pour l'école mais sinon pas grand chose. Ma mère est encore sur le canapé, à moitié défoncée et je n'ai guère envie de voir cela durant les jours à venir alors je décide d'aller faire un tour.

J'enfile donc mes bottes de neige, mon manteau, mon écharpe, mon bonnet et mon tour de coup, hiver oblige, et m'en alla vers la porte de l'appartement. Je vis ma mère, exactement au même endroit qu'il y a quelques jours lorsque tout a encore basculé entre Ares et moi, toujours défoncée à l'héroïne. Je n'y prête pas attention et cesse de m'inquiéter pour elle. J'ai cesser de croire qu'elle arrêterai la drogue et que l'on formerai une parfaite petite famille depuis bien longtemps. Or j'ai tout de même un peu peur pour elle lorsqu'elle sera seule lors de mon départ à l'université. Elle reste ma mère et je l'aime, je ne voudrai pas la voir faire une overdose alors que je suis à plusieurs jours de voiture d'ici. Mais c'est de mon avenir dont il est question, et il est hors de question que j'abandonne tout pour rester auprès d'elle, alors que elle, ne s'est jamais souciée de moi.

Je quitta donc mon appartement, le froid envahissant directement mes narines. Celui ci devait avoisiner les ressenti -20 ce qui, en sois, n'était pas si mal pour un début du mois de mars.

Je vis directement Jayden, mon voisin d'en face me faire un signe de main et traverser la rue pour le rejoindre.

- salut Jemma ! Tu fais quoi ?

- oh rien de particulier je partais me promener et toi ?

- je vais acheter du nouveau matériel d'arts au centre ville, tu m'accompagnes ?

- pourquoi pas

Nous nous en allâmes donc vers le centre ville tout les deux. Le silence régnait entre nous deux sur le chemin à pieds jusqu'à la station de métro. Seul le bruit de nos botes sur la neige fraîche ne faisait entendre. Nous n'avions pas grand chose à nous dire, car nous n'étions plus ennemi mais nous n'étions pas non plus amis. Il ne connaissait rien de ma vie et je ne connaissais rien de la sienne et c'est mieux comme cela. Je déteste le fait de savoir que les gens savent des chose à mon égard, c'est pour cela que je suis assez solitaire, que je n'ai pas d'amis et que je ne parle pas facilement à mes camardes. Bref je ne suis pas sociable, car je me suis toujours dis que si j'avais un ami et que je lui confiais des choses, il finirai par me trahir et les révéler. Il n'y a qu'une personne à tout savoir de moi, à me connaître sur le bout des doigts et c'est Ares, mais j'ai tout gâché avec lui...

Jayden et moi entrâmes dans la bouche de métro, celui ci était plutôt vide pour un centre ville de capital. Les wagons n'étaient pas bondés comme à l'habitude, sûrement dû au fait que les familles partent en Amérique latine durant ces vacances.

- euh sinon toi t'as des choses à acheter ? Me dit soudainement Jayden pour briser le silence

- Oh non rien pas spécialement

La conversation se finit ici. Car je n'avais rien de plus à lui dire, qu'il n'était qu'un camarade de classe pour moi et que je ne sais pourquoi nous sommes là tout les deux à aller au centre ville ensemble alors que l'on se connaît à peine et qu'il était indécent avec moi il y a quelques mois. Il est comme les feuilles d'automne tombant durant le mois d'octobre mais qui s'envolent au moindre vent. Elles ne sont que passagères, sont agréable à observer au début mais on se lasse vite d'elles car elles sont fades.

Nous quittions le metro après environs une dizaine de stations et pénétrèrent directement dans le centre commercial, celui ci étant souterrain et relié directement au métro. Il était très grand, loin de ceux que j'avais connu dans ma campagne au fin fond des plaines intérieurs canadiennes. Ce centre devait faire au moins 6 étages, d'énormes marques y présentaient leurs produits de toute sortes. Vêtement, bijoux, nourriture, jouets, maquillage, dessins... Mais une boutique attira mon attention lorsqu'on passa devant celle ci. La vitrine transparente présentée quelques livres sur un socle dont l'un qui me rappela Ares. "La mort heureuse" d'Albert Camus, son auteur préféré.

Alors sans trop réfléchir je rentrai dans celle ci en vitesse sans même faire attention si Jayden me suivait ou non. Je déambulais les grandes allées de la librairie à la recherche du rayon où ce livre était jusqu'à le trouver, me diriger à la caisse située à l'étage du magasin et de l'acheter. Lorsque je me retourna je vis Jayden a bout de souffle de m'avoir courru après.

- je dois y aller Jayden

Son visage s'assombrit d'incompréhension et de déception.

- T'es vraiment bizzare miss Auwardy

Sur ce je fis le chemin inverse pour retourner sur les pas et me retrouver dans la bouche de métro, ligne bleu dans le sens opposé afin de retourner dans mon cartier.

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Coucou mes stars 🌟
Nouveau chapitre en espérant qu'il vous plaise. Que pensez vous que Jemma va faire prochainement ?👀
N'hésitez pas à me dire votre avis sincère en commentaire et a laisser une étoile

Jockeria🌷

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